-J'te demande pardon?
-Apprend-moi. Je suis encore jeune, et inexpérimentée. Apprend-moi c'que j'dois savoir.
-Quel honneur. Et qu'est-ce que je reçois en échange?
-Vivre le jour.
Devant l'air ahurie de Charles, Jules développa.
-Je vis aussi bien le jour que la nuit.
-C'est impossible.
-Si tu n'étais pas aussi coincé dans ta belle époque, tu saurais que la science a fait des progrès. D'énormes progrès... Une amie, (elle fit une pause, le coeur serré) a mit au point un remède premièrement consacré à limiter la fragilité des albinos face aux UV. Elle a finalement détourné le produit pour le prescrire à nos semblables.
-Quelle merveille, la technologie. Comment pourrais-je croire à une chose pareille, me croix-tu sot? C'est impossible.
-Quand on a affirmé que la Terre était ronde, les plus étriqués d'esprits ont eut l'air très bête. Libre à toi de me croire, en attendant je ne croupirai pas au fond des marécages pour le restant de mon existence, contrairement à toi.
-Je veux des preuves.
-Alors viens avec moi. Demain, juste avant le levé du soleil. Je serai à-jeun.
-Quel courage. J'y serai. Si tu es honnête avec moi, nous pourrions devenir amis.
-Tout le plaisir serait pour moi.
Bien sur, Jules pensa également au fait qu'il la mènerait plus facilement à Theodore Corey. Elle savait aussi qu'avoir cet homme dans ses amis lui ferait le plus grand bien, après-tout, elle n'avait plus beaucoup d'amis, et c'était loin d'être sa priorité. Son objectif premier, c'était de se débarasser du collier.
-Et si on en revenait à la raison de ta visite? proposa Charles.
Ethan demeurait silencieux, dans son grand manteau noir qu'il n'avait pas quitter. Il regardait Jules, en essayant de deviner ce à quoi elle pensait.
-Je voulais un renseignement.
-N'y a-t-il pas de nouvelles technologies en mesure de te le donner?
-C'est un renseignement que toi-seul peux me donner.
-J'adore entendre ça. Alors nous avons un marché. Les amis parlent. Si tu me montres ton remède, nous deviendront amis.
-..D'accord.
Charles avait accordé toute son attention à la discussion. Et Jules était un peu surprise de la manière dont son hôte pouvait donner sa confiance aussi facilement. Mais elle ne la trahirait pas, ce n'est pas ce qu'elle voulait. Elle voulait juste un peu d'aide.
Elle finit par prendre congé et Ethan la raccompagna jusqu'à la porte. Une fois qu'elle fut dehors, ils échangèrent quelques mots:
-Tu es beaucoup moins bavard que c'que j'pensais.
-Quand quelque chose ou quelqu'un m'intéresse, j'observe et j'écoute.
Il aggrémenta sa phrase d'un fin sourire, comme s'il venait de la flatter. Jules le lui rendit et fit un pas en arrière, signe qu'elle partait bientôt.
-Je ne comprend toujours pas qui tu es, et c'que tu fiches dans le jeu.
-On aura tout le temps d'en discuter quand tu te seras fais un nouvel ami.
Il n'avait pas perdu son sourire. Jules sourit en baissant la tête: ce sourire lui rappelait une personne qui lui était chère.
-Pourquoi pas deux.