Aventures Saison 3 - La Fanfiction

Episode 27 : Level up - Par Myfanwi

Episode 27 : Level up

Par Myfanwi

Les élémentaires relâchèrent leur emprise sur Shin et se mirent en position d'attente. Une question fatidique venait d'être posée au groupe : que voulait-il pour ce monde ? Même s'il avait tout entendu, ce n'était pas cependant la priorité de Grunlek, essayant désespérément de remonter sur l'embarcation et de maîtriser son bras. Après avoir repris ses esprit, il remarqua que le regard des deux créatures étaient posés sur lui.

Il eut comme un flash involontaire, qui le renvoya dans son passé. Il revit les aléas du pouvoir royal, la souffrance qu'il avait ressenti devant l'indifférence de son sort alors qu'il devait se débrouiller avec un seul bras, le jugement des autres. Les battement de son coeur accélèrent alors que le monde reprenait son cours autour de lui. Il dévisagea silencieusement les élémentaires un instant. Avaient-ils provoqué ça ? Un mot, un seul venait de s'afficher dans son esprit : tolérance.

Théo, toujours en train de maintenir le chef des mercenaires au sol, admirait la crainte dans son regard. Le discours des élémentaires l'avait surpris, et il ignorait réellement quel rôle il pourrait jouer dans ce "nouveau monde". Tout comme Grunlek, des souvenirs s'immiscèrent dans son cerveau. La douleur de la perte de son père, la crainte d'être rejeté, ses premiers combats, le première fois qu'il avait épargné Bob en comprenant que tout ce qu'on lui avait appris était faux. Il hésita. Devait-il vraiment faire un choix ?

Balthazar, lui, leva les yeux vers ces dieux des océans. Lui qui faisait parti des rejetés mais aussi des prédateurs, des puissants comme des plus dangereux, il ignorait ce qu'il voulait. L'élémentaire lui montra son enfance, plutôt heureuse jusqu'au réveil de celui qui bouffait la moitié de son être. Il se revoyait devant l'Académie, la volonté d'en découdre ancrée au plus profond de lui même tout comme la crainte de terminer comme son père dont le conte des aventures avait éveillé chez lui les pire cauchemars. Mais finalement, il le vivait plutôt bien, éternel optimiste qu'il était. Tant que les possibilités d'avancer étaient là, ils auraient un futur. Et c'est ce dernier mot qui s'imprima en lui. Le monde, l'humanité devait survivre.

Pour Shinddha, enfin, le choix était tout fait. Il avait été la proie de la folie des hommes et des Eglises toute son enfance, il avait vu la mort et la destruction, le sang couler, motivé simplement par la différence. Il voulait l'égalité. Entre ce monde, les créatures magiques et les humains. Cela ne pourrait passer que par la disparition des églises, qu'il souhaitait rapide et totale, même si cela conduirait le monde à une chute sociétale. L'égalité devait primer sur le reste.

Voyant que personne n'agissait, Théo lança un regard agressif au chef des mercenaires. Dans son regard brillait une lueur de malice : il préparait quelque chose. Le paladin sentit son sang bouillir. Pas cette fois. Dans un hurlement de rage, il abattit son épée dans sa poitrine et la fit traverser tout son corps jusqu'au pommeau.

"Vous voulez une réponse ? grogna Théo aux créature. Il y en a qu'une qui me vient en tête : la justice.

- Tout ne se finit pas maintenant, souffla l'homme, en pleine souffrance."

Le paladin posa son pied sur son torse et le repoussa violemment, l'éjectant par dessus le bord dans un "Plouf !" qui résonna longtemps alors que les aventuriers, silencieux, fixaient le vide, pensifs. Dans le silence, ils furent soudainement tous frappés à la poitrine et tombèrent au sol, sonnés. Au fond d'eux, quelque chose venait de se produire, comme s'ils avaient reçu un cadeau des élémentaires. Leur réponse avait-elle changé quelque chose ? Les mots qui s'étaient imprimés dans leur esprit venait en réalité de devenir des combats à mener : la justice pour Théo, l'équité pour Shinddha, l'humanité pour Balthazar et la tolérance pour Grunlek.

Les aventuriers s'observèrent les uns, les autres, reprenant le sens de la réalité. Un lien invisible venait de resouder leurs liens et de donner un nouveau sens à leurs actes. Quand ils se tournèrent vers l'équipage, ils purent voir la terreur sur les visages. La plupart avait fait trois pas en arrière, effrayés par ces hommes hors du commun et par la facilité avec laquelle ils venaient de se débarrasser de leur chef. Derrière eux, leur premier embarcation continuait de couler. Sanguinus escaladait le nouveau bateau pour rejoindre ses compagnons, visiblement secoué.

Un grognement les fit se retourner soudainement. Le chef des mercenaires, le torse couvert de sang, avait planté sa lance dans la cuisse de l'élémentaire d'eau. Il aspirait sa psyché, préparant de toute évidence un sale coup à leur attention. Grunlek dégaina l'arbalète de son bras, le braquant, tandis que Théo, blasé, se dirigeait d'un pas lourd vers le reste de l'équipage en leur gueulant de baisser les armes sous peine de mort douloureuse. Il voulait en réalité qu'ils commencent à manoeuvrer le bateau pour qu'ils puissent dégager d'ici. Balthazar poussa un soupir, et se tourna vers leur compagnon de l'Eglise du Sang.

"Sanguinus, c'est l'heure de vous nourrir. Shin, Grun, restez là pour saucer le monsieur si ça se passe mal. Je vais donner un coup de main à Théo."

Un sourire carnassier se dessina sur les lèvres de l'intéressé. Shinddha, lui, boudait légèrement devant l'arbalète du nain. C'était lui l'archer ici ! Le demi-élémentaire et le nain tirèrent en même temps, touchant le chef des mercenaires qui vacilla. Sanguinus déploya son pouvoir pour achever l'homme qui n'eut même pas le temps de pousser un cri avant d'expirer.

Du côté de Théo et Balthazar, la situation était plus complexe. Leur nouvel équipage ne semblait pas très enclin à obéir, malgré le fait que le paladin était désormais tout rouge de colère. Bob lui donna une tape derrière la tête et s'approcha, cornes et écailles toujours sorties, lui donnant un air plus imposant.

"Je vais vous proposer un marché puisque c'est la seul chose que vous comprenez, mercenaires. La vie sauve contre notre destination. Posez-nous sur l'île et repartez, je me moque de savoir si vous survivrez ou non."