CHAPITRE 17

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Je devais m'y attendre, je ne sais pas pourquoi j'ai cru que ça n'allait rien déclencher. Il est là, devant moi, à me regarder avec cet air de reproche. Ces yeux d'un bleu magnifique me regarde attentivement avec un air sérieux, très sérieux.

- Tu m'as dit que tu étais sortie en urgence de la ville, ensuite je sens ton anxiété, puis tu pleures. Tu ne me réponds plus pendant deux jours, je ne te trouve nul part. Les alphas ont eu aussi disparu en même temps que toi, et tu ne veux pas que je m'inquiète? Tu te fiches de moi j'espère!

Là, je me sens mal, c'est officiel. Je baisse les yeux vers le sol. Ah, le plancher est si intéressant, je n'avais encore jamais remarqué comment les lignes du bois se croise à la façon dont le bois est fait normalement. D'accord, je n'ai rien à regarder sur le sol. Donc, contre mon grès et pour mon manque de détermination à réellement le fuir je relève la tête, lentement mais sûrement. Je lui fait une grimace, je ne peux pas croire que je perds autant mon sérieux avec lui. Il est fâché et moi je lui fais une grimace. Heureusement, il n'a pas l'air insulté et secoue la tête en riant désespérément.

Désolée.

Tu es vraiment incroyable...

Étrangement, avec naturel, il me prend dans ses bras. Il m'enlace, du genre vraiment romantique, comme dans les plus beaux films hollywoodiens. Il y a quelques jours, c'est à peine si nous nous risquions à nous prendre la main sans gène et aujourd'hui, naturellement, nous nous enlaçons. Je sens son souffle chaud sur le haut de mon dos, traversant mon chandail noir et parsemant ma peau de frisson. Il passe doucement ses mains en caressant mon dos, d'une manière qui ne me gène pas plus que nécessaire. Il faut croire que c'est la première fois que je suis aussi près d'un garçon. D'un garçon qui me plaît, il faut bien le croire. Je laisse tomber ma tête sur son épaule et j'essaie d'oublier comment la vie est dure c'est temps-ci. Je soupire doucement d'aise. Je m'accroche à lui comme s'il allait s'enfuir et partir pour toujours, suite à mon geste possessif, ce qui m'étonne de moi-même, il caresse mes cheveux et me serre encore plus fortement contre lui.

Une nouvelle vibration provient de la poche droite de mon jean, avec regret, je me défais de son étreinte plus qu'agréable. Je consulte le message que je viens de recevoir sur mon téléphone portable et fait des aller-retour visuel entre Adam et mon téléphone. Le message en provenance de mon cousin ne me fait pas sourire « Obtenu les résultats, je t'attends pour les entendre, ne te fait pas trop lente ». Je perds automatiquement le bien que je ressentais dans les bras de mon âme-sur qui est remplacé par de l'inquiétude pure et dure. Je le repousse lorsqu'il réessaie de mettre ses bras autours de ma taille et je m'en vais sans dire un mot de plus.

- Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal et c'est pour ça que tu pars tout le temps?

- Non, non, c'est loin d'être de ta faute. Sérieusement.

Je sors du bâtiment scolaire et me dirige à grandes enjambées vers le centre hospitalier. Je redoute les résultats, surtout si, malgré les traitements administrés par les médecins, Elyzabeth ne va toujours pas mieux. J'essaie d'être optimiste, mais malheureusement, l'optimisme ne fait pas réellement partie de mon vocabulaire en ce moment. Après avoir franchi un terrain gazonné et traversé la rue principale, j'arrive à l'hôpital. Ce bâtiment en brique grise qui affiche clairement en grosses lettres « Centre hospitalier d'Union Creek » me terrifie aujourd'hui. Je serais restée là avec eux hier, mais une certaine personne de 18 ans m'a barrée la porte au nez avant de me dire de retourner à la maison et de faire comme si de rien n'était. Ah les grands frères surprotecteurs... Mais puisque pour maintenant, il veut me voir, je ne suis pas pour refuser l'occasion!

Une fois face à la chambre 142, j'ouvre la porte et me fais accueillir par un homme inconnu. Après avoir remarquée son sarrau blanc, je comprends que c'est un docteur. Ses quelques cheveux courts qui ont survécu à sa calvitie avancée sont poivres et sels. De grosse lunettes noires tiennent sur son nez et il me fait un sourire de bienvenue auquel je réponds. J'avance anxieusement, je ne sais pas à quoi me préparer. Elliot me fait un vague signe de tête pour me dire de m'asseoir sur le coussin de la banquette près de lui. Une fois assise, je remarque que ma cousine est éveillée. Elle me sourie avant de reporter son attention sur le docteur. L'homme habillé en blanc, nous regarde tous avant de commencer à parler.

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