Origines

CHAPITRE 8

SIMPLIFIER LA DONNE

- Tu vas mieux? je lui demande bêtement.

- Oui Madison, merci. Je vais de moins en moins bien et j'espère que Beth ne t'as pas trop fait peur, elle est très directe, tu vois? elle me dit avec un petit air enfantin.

- Oh non, elle m'a plutôt confirmé qu'un Alpha est un Alpha et que ce qui se passe dans les livres n'est pas que fiction. Je m'informe surtout pour ta santé, mais, Elliot sait-il que tu es malade?

Elle rit nerveusement et évite mon regard. Je fronce machinalement les sourcils. Elle soupire et se pince l'arête du nez. J'en déduis que non et qu'elle va plutôt changer de sujet.

- Tu sais le téléphone de ton amie que tu as reçu il y a environ dix jours, je hoche la tête sans vraiment comprendre. Tu as compris ce qu'elle t'as dit? Si non, j'imagine qu'en y repensant tout de suite tu comprendras ou alors, je peux toujours téclaircir l'esprit.

Gabrielle m'a appelé en me disant un charabia de trucs sans lien... elle me parlait d'une trahison et de secrets familiaux que je ne lui ai pas dit et... en fait, les secrets familiaux étaient vrais! Elle n'est pas fâchée pour rien mais plutôt pour quelque chose que je ne connaissais pas... était-elle vraiment fâchée ou était-ce simplement une façon de me dire qu'elle ne me comprenait plus...

- Elle parlait des loups-garous, pas vrai? Mais pourquoi était-elle au courant? je demande bêtement, je suis certaine que la réponse est on-ne-peut-plus simple mais mon cerveau ne trouve toujours pas de réponse.

- Je vais t'éclairer un peu l'esprit. Tu sais les chasseurs de loups-garous ne sont pas que fiction...

Mon sourire s'éteint instantanément. Ma meilleure amie, celle avec qui j'ai partagé tous les moments de ma vie, est un chasseuse. C'est pourtant clair.

- C'est une blague! Gaby ne peut pas... je veux dire, la famille de ma meilleure amie ne peut pas vouloir me tuer! c'est insensé...

- Peut-être que oui... mais, elle est bien une chasseuse et elle a été élevé par sa famille alors j'ai bien peur qu'elle ait su pour toi depuis que tu es petite. Peut-être même avant que vous ne vous connaissiez.

- C'est une blague? elle sait et elle ne m'a rien dit pendant 14 ans!

- Penses-tu vraiment qu'elle fait ça par plaisir? me demande Elyzabeth avec un rire moqueur. Si je peux me fier à tout ce que les loups ont relaté dans des journaux, elle peut très bien avoir fait semblant d'être ton amie. J'en suis désolée mais avant, je te demande de l'appeler pour pouvoir tout mettre au clair et surtout, ne sois pas trop brusque! Je ne veux pas avoir une dispute d'adolescentes qui finit en guerre, d'accord?

Je hoche la tête. J'ai compris, je ne me disputerai pas avec Gabrielle, je ne veux pas empirer notre cas puis, si cela pourrait nuire à la meute, ce n'est pas franchement mieux. Je quitte le salon pour aller chez moi, je lui dis au revoir et elle aussi.

Rendue dans ma chambre, je fixe l'écran de mon téléphone quelques instants. Je dois l'appeler, mais Elyzabeth a émis l'option que notre relation ne soit que de la comédie. C'est choquant et blessant mais je ne dois pas sauter au conclusion trop hâtive. La question qui me chicote le plus est sans doute pourquoi ses parents et les miens étaient amis, n'étaient-ils pas sensés éprouver une haine sans rancune les uns envers les autres?

Je ne continue pas de me casser la tête, j'ouvre l'application de contacts et trouve facilement le dossier de « Gabrielle Tremblay » - nom impossible à prononcer, j'en suis parfaitement consciente - et appuie sur l'icône de téléphone à gauche de celui-ci. J'approche l'appareil de mon oreille et attends quelques secondes avant d'entendre sa voix.