Chapitre 8.

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PDV Thomas.

- Vous pourrez me battre autant de fois que vous voulez, ça ne changera jamais le fait que je vous déteste ! Je vous déteste depuis le premier jour et vous voulez que je vous dise autre chose ? Chaque soir avant de m'endormir je prie, je prie pour que quelqu'un vienne me délivrer de vous, que vous me touchez plus jamais, que plus jamais vous ne posez vos mains sur moi, je ne vous verrais jamais autrement que comme le monstre qui me séquestre et me force à coucher avec lui sous peine de me battre, je ne vous verrais jamais autrement que comme l'homme qui me garde prisonnière je ne vous verrais jamais autrement que comme l'un d'entre eux, vous prétendez que c'est eux les monstres et que vous n'avez fait que me délivrer d'eux ? Et bien vous savez quoi ? Vous êtes comme eux !

Contrôle toi Thomas, contrôle toi, respire... Inspire... Expire... Faut que je sorte d'ici.

Je m'en vais en claquant la porte après avoir enfilé un T-shirt, un blouson et des snickers totalement à la va vite. Je prend quand même soin de fermer la porte à clés derrière moi et une fois en bas de l'immeuble je grimpe sur ma moto, met mon casque et roule à cent à l'heure. Zigzaguant entre les voitures, le vent me fouette le visage et ça fait du bien. J'ai l'impression d'être vivant. Si une voiture peut me percuter de plein fouet et que je meurs sur le coup ce serait un cadeau. Ces paroles tournent en boucle dans ma tête.

Vous êtes comme eux !

Non je ne le suis pas. Elle se trompe. Si au moins elle savait... Si elle savait pourquoi je l'ai acheté à ces gros porcs. Si elle savait la raison, elle ne me regarderai pas ainsi. J'arrête la moto sur le bas de la route, descend et retire mon casque. Je suis face à Big Ben et un coup d'œil aux aiguilles m'indique qu'il est vingt-trois heure. Il fait nuit, et je ne peux chasser ces pensées qui me hantent.

- Je suis pas comme eux...

Je passe ma main dans mes cheveux en pétards, essayant de me calmer. Les passants alentours me regardent d'un air effrayé. Faut dire que mon visage n'a jamais pris une teinte si rouge de colère.

- Je suis pas comme eux, je ne serai jamais comme eux...

Je ne fais pas parti de leur trafique. Je n'en fais plus.

Je décide de me rendre à mon bar préféré, je remonte sur ma moto, met mon casque et je me gare devant le bar. Je commande un whisky et je prend une cigarette dans la poche de mon blouson. Je la dépose entre mes lèvres et cherche mon briquet.

Et merde j'ai pas de briquet.

Je demande du feu au gars assit à côté de moi au comptoir. Ce n'est que lorsque je tourne la tête pour le regarder que je le reconnais.

Non...

- Et bien Thomas, tu as grandis, me dit-il de son sourire carnassier.

C'est la deuxième fois en douze ans que je le revois, mais lui, il croit que c'est la première.

- Tu pourrais dire bonjour à un vieil ami quand même, dit-il en me glissant son briquet vers moi. Je le prend, allume ma clope et fais glisser le briquet vers lui à mon tour.

- On a jamais été amis, lâchai-je froidement en tirant une latte.

- J'ai entendu dire que tu es devenus un homme d'affaire très réputé et craint à Londres, dommage nous aurions pus faire affaire ensemble, lâche-t-il.

- Plus jamais je ne participerai à votre trafique...

- Trafique mais quel trafique voyons fiston, on fait de la vente.

- De fillettes.

- Certains vendent des chiens, et les gens ne trouvent pas cela cruel pourtant c'est des êtres vivants, moi je vend des gamines.

Il rit, un rire mauvais et boit une gorgée de son scotch.

- Et vous les tuez quand elles deviennent trop vieilles. Vous savez, chaque jour, je n'ai qu'un désir, c'est téléphoner à la police pour les informer de vos crimes.

- Mais tu ne le feras pas, parce que tu sais ce qui arrivera à ta précieuse famille si tu nous dénonce aux flics, dit-il d'un ton qui se veut menaçant.

Ne perds pas le contrôle. Il faut que tu te contrôle, il ne faut pas que tu laisse encore une fois la colère prendre le dessus cela ne te servira à rien calme toi.

- Dis-moi, continue-t-il, ta sœur a bien grandit elle aussi non d'après ce que j'ai vu ? Elle se vendrait rapidement, beaucoup payerait pour son cul.

Ce fut la phrase de trop et je lui donne un coup de poing si violent qu'il est projeté au sol, je me met sur lui, et le frappe encore et encore jusqu'à ce que mon poing me fasse mal. Putain ce que ça fait du bien. Les clients du bar essayent de m'arrêter, en vingt. C'est le barman qui finalement parvient à me soulever.

- Ça suffit je crois que t'as assez bus pour la soirée toi, assure-t-il.

- Je ne suis pas bourré, assurai-je.

- Ouais c'est cela dehors, sors de mon bar !

Et il me jette dehors comme un malpropre. Quelques minutes plus tard l'autre porc sort aussi, son nez ensanglanté plaqué sur sa manche.

- Touche à ma sœur, commençai-je en m'approchant de lui. Il recule alors, levant les mains.

- Du calme je m'en fiche de ta sœur, elle a la vingtaine, elle est trop vieille, tu sais bien que mes clients les aiment jeunes !

- Tes clients ouais.

Je crache par terre et lui lance un regard noir.

- Ce fut un plaisir de t'avoir revu fils.

Il sourit, et disparait. Montant dans sa voiture, il quitte mon champs de vision. Je me fais alors la promesse qu'un jour je le tuerai de mes propres mains, et je mettrai fin à toutes ces années de souffrance.

Je remonte sur ma moto, remet mon casque et je reprend la route pour rentrer chez moi. Lorsque je franchis la porte d'entrée, j'ai un mauvais pressentiment. La cuisine est allumée, et le tiroir où l'on range les couverts est ouvert. Je remarque en marchant dans le couloir que la lumière de la salle de bain est également allumée. Il doit être minuit passé, elle devrait être entrain de dormir, ce n'est pas normal qu'elle soit encore réveillée. Suivant mon instinct je rentre dans la salle de bain, et découvre une scène des plus macabre.

Adjugé Vendu ! Où les histoires vivent. Découvrez maintenant