Un mois est passé. J'ai essayé avec l'aide de Dylan de retrouver mes parents, nous avons appris que ma mère est morte d'un cancer du sein il y a deux ans, mais que mon père lui était encore envie. C'est donc sans plus aucune hésitation que ce jour-là je me rendis à l'adresse que j'avais trouvé. J'avais demandé à Dylan de m'accompagner, bien trop nerveuse pour rencontrer mon père toute seule.
Lorsqu'on sonne à sa porte, la boule dans mon ventre grossit.
Un homme de taille moyenne, les cheveux grisonnants et les yeux bleus me fait face. Il était en jean et chemise à carreaux.
- Oui ? Comment puis-je vous aider ? Demande-t-il avec un fort accent polonais.
- Vous êtes Igor Wasikowski ?
- Oui c'est moi, pourquoi ?
Il est curieux désormais et il me fixe intensément. Je craque, alors je fais signe à Dylan de parler à ma place.
- Emma ? Demande l'homme au moment où justement Dylan s'apprêtait à parler.
Il s'avance vers moi et prend mon visage en coupe entre ses mains.
- Emma c'est toi ?
Je pleur pour de bon, j'arrive à prononcer un "oui" à peine audible.
- Oh mon Dieu ma fille ! Elle est revenue !
Il me serre fort dans ses bras.
- Ma fille est revenue à la maison ! Se met-il à hurler dans le quartier en se servant de ses mains comme mégaphone.
Après une bonne dizaines de minutes à rester dans les bras l'un de l'autre il nous invite à entrer.
- Et vous êtes son petit ami ? Demande-t-il à Dylan. Celui-ci eut un petit rire.
- Non je suis un bon ami, dit-il.
- Asseyez vous sur le canapé du salon je suis désolé pour le désordre je n'attendais pas de visite aujourd'hui.
À peine étions-nous assit que mon père ramène l'album photo et deux tasses de thé.
- Tu avais neuf mois sur cette photo, me dit-il en me montrant une photo de moi bébé.
- Et ben tu savais déjà poser, une vraie mannequin, me taquine Dylan. Toujours à vouloir d'étendre l'atmosphère en disant une blague ou deux.
- Quand on entend ces histoires d'enlèvement d'enfants on s'imagine jamais que ça peut nous arriver on se dit que ça n'arrive qu'aux autres, jusqu'à ce que cela nous arrive. Tu étais mon monde, mon rayon de soleil dès que tu es née et que je t'ai tenue dans mes bras j'ai de suite su que tu allais devenir le centre de mon univers, tu étais ma princesses et... Et on m'a arrachée ma princesses, on me l'a pris.
Il met sa main devant ses yeux, je lui frotte le dos doucement et finit par le prendre dans mes bras.
- Je suis là papa, je suis là, dis-je.
- On a tourné la tête à peine cinq secondes ta mère et moi... Et ces cinq secondes ont suffit.
- C'était où ? Demandai-je.
- Dans un centre commercial ici à Londres, on arrêtait pas de répéter aux vigiles qu'il fallait fermer le centre commercial, que notre fille était portée disparue, ils voulaient rien entendre ils disaient "elle s'est perdue dans le magasin ce n'est rien" mais nous on a vite compris que tu avait été kidnappée.
Sa voix se brise à la fin de sa phrase.
- C'était un réseau pédophile qui kidnappe des petites filles aux alentour de deux à trois ans pour les vendre aux enchères, lorsque les filles deviennent trop vieille, entre dix-huit et dix-neuf ans, ils les tuaient, j'avais une amie... On partageait la même cellule, et elle est morte, ils l'ont tuée car elle avait presque vingt ans, ils savaient qu'elles ne se vendraient pas à cet âge-là. Rien que le fait de savoir que je ne saurai jamais son prénom et nom de famille, que je ne l'a révérait jamais... En tout cas, le même sort m'était réservé car j'avais dix-neuf ans et personne ne m'avait encore acheté... Et un jour un homme m'a finalement acheté...
Dylan se crispe, ce qui est normal je parle de son meilleur ami après tout.
- Mais il m'a finalement relâchée, menti-je.
Dylan fronce les sourcils et me regarde. Surpris par ce mensonge.
Il t'a pas relâchée c'est moi qui t'ai sauvée, pensait-il.
- Ce n'est pas un homme méchant comme on pourrait le penser, dis-je à mon père bien que j'avais plus l'impression de le dire pour Dylan.
- Et toi dans tout ça ? Demande-t-il à Dylan.
- Euh moi je suis arrivé juste après, je... Je l'ai hébergée, jusqu'à aujourd'hui, répond Dylan.
- Mais maintenant tu n'es plus obligée d'embêter ton ami ma chérie, tu peux vivre avec moi, après le décès de ta mère il y a deux ans, je vis seul et j'ai beaucoup, beaucoup de mal avec la solitude.
- Ce serait une bonne idée de vivre avec ton père, bien que tu ne me dérange pas du tout bien sûr, me dit Dylan.
- Et bien pourquoi pas, oui, décrétai-je.
Mon père me prit alors dans ses bras.
- Je vais te montrer ta chambre tu vas voir elle est dans le même état que quand tu es partie, dit-il.
Il nous conduit donc à l'étage et me montre ma chambre. Je vis alors une chambre de petite fille de deux ans, au papier peint rose, avec un lit de une personne et des peluches.
- Suffit juste de remplacer ce lit par un lit plus grand et ajouter un bureau avec un ordinateur, qu'est-ce que tu en penses ?
- C'est parfait papa, et c'est mes peluches ? Demandai-je.
- Oui, ta préférée était l'ourse blanc avec le gros cœur rouge.
Je pris l'ourse dans mes mains. Pour la première fois, je me souvenais. J'étais incapable de me souvenir du visage de mes parents, je ne me souvenais pas de Thomas alors que pourtant il a le genre de visage qu'on ne chasse jamais de sa mémoire, mais je me souvenais de cet ours.
- Je m'en rappelle, dis-je.
- Sérieux ? Demande un Dylan étonné.
- Oui, je me souviens que je l'avais toujours dans les bras et que je voulait toujours dormir avec parce que il chassait mes cauchemars, révélai-je.
- C'est vrai, confirme mon père.
Peut-être que les souvenirs allaient revenir petit à petit...
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Adjugé Vendu !
FanfictionLe numéro 66, c'est tout ce qu'elle était. Elle ne se souvient ni de son prénom, ni de ses parents, en bref, elle ne se souvient de rien de sa vie passée. Elle a été enlevée par des hommes qui kidnappent des petites filles pour les vendre aux enchèr...