Agapé

Choses sérieuses

Rester amie, voir meilleure amie avec son ex n'était pas une chose très facile. Notre histoire ainsi que relation elles également, étaient assez compliquées. Noah a été mon premier amour. C'est sans compter les amourettes de primaire ou maternelle où l'on pensait que tenir la main de son voisin c'était de l'amour. Lui, c'était vraiment quelque chose. J'étais amoureuse de lui, même si je n'aimais pas dire ces mots car je les trouvais enfantins, c'était les seuls qui décrivaient les sentiments que j'éprouvais envers Noah. J'avais une aveugle confiance en lui, me réjouissais de ses réussites et pleurais avec lui ses échecs. Seulement, après un an et quelques ses sentiments avaient cessés d'exister laissant mon cœur et esprit vides. Et ça faisait maintenant six mois que nous n'étions plus qu'amis. Six putain de mois que je n'étais toujours pas passée à autre chose bien que lui soit sorti avec deux filles après moi.

Ce fut douloureux, déchirant. De voir l'amour de sa vie en embrasser d'autres, leur porter de l'attention. Mais peut-être que le fait que ce n'étaient pas des relations sérieuses et ont tenues que plusieurs semaines amélioraient un peu la situation. Cela dit, je n'ai jamais pu le considérer comme un ex, ou du moins, pas seulement comme tel. Sûrement à cause de la place beaucoup trop grande qu'il occupait dans mon cœur. De l'importance qu'il avait à mes yeux. Et c'est donc comme ça et pour cela, que nous sommes devenus amis très proches. On était maintenant comparables à des meilleurs amis en effet, seulement que Noah n'allait pas me raconter ses nouvelles conquêtes et histoires de cœur sachant que quelque part au fond, j'avais toujours un brin de sentiments.

___

-          Tu viens chez moi ce soir ? M'interrogea Noah en haussant un sourcil. Y'aura Nathan et Isaac on s'fait une soirée tranquille avec des pizzas et un film.

-          Je ne peux pas chou on sort au ciné avec Malo et Cha, je dors chez elle plus tard.

On sortait de notre établissement qu'était un grand bâtiment  foncé. Mon bras sous le sien et ma tête contre son épaule. Il me raccompagnait chez moi seul ou avec Nathan chaque vendredi.

-          Malo hm, t'sais que je l'aime pas.

Je rigolai doucement face à sa remarque sachant qu'il aimait peu de gens. Et surtout pas ceux, qui s'approchaient de, de trop à son goût, de moi.

-          Tu n'as même pas de raison valable pour ne pas l'aimer. Rétorquais-je un petit sourire scotché aux lèvres.

-          Où est-ce qu'il est dit qu'il faut avoir une raison pour ne pas aimer quelqu'un ? Il rehaussa son sourcil en prononçant ces mots, puis souleva ses épaules.

-          C'est ça ouais, heureusement que tu m'aimes moi.

Mes yeux firent un tour pour regarder le ciel et je secouai légèrement la tête en signe d'exaspération. Un petit souffle s'échappa de son nez comme un rire sourd alors que son sourire s'était déjà tracé sur son visage harmonieux.

On arrivait en ce moment même chez moi alors je me retournais vers le grand châtain pour lui faire un câlin d'au revoir. Je franchis la grille, le palier et enfin la grande porte noire à vitres qui me séparait de ma maison.

-          Yo, criais-je pour alarmer tout le monde de ma présence suite à quoi je me suis précipitée à la cuisine.

J'ai ouvert alors le tiroir à gâteaux et l'ai examiné rapidement en me rendant compte que l'une de mes sœurs avait mangé le dernier biscuit au chocolat. Seulement, ce n'était pas un biscuit au chocolat ordinaire. C'était LE biscuit au chocolat auquel j'ai pensé toute la journée ainsi que LE biscuit au chocolat que j'avais envie de manger. Bordel si je commettais un meurtre un jour il ne faudrait pas s'étonner.

Je soupirai en prenant donc l'issue de secours, une gaufre. Dont je n'avais à vrai dire pas tellement envie.

Je montai rapidement les marches deux à deux jusqu'à l'étage. Suite à ça je saluai ma mère qui lisait paisiblement son livre dans sa chambre. En entrant dans la mienne, après avoir relevé la tête j'ai sursauté  à l'image d'une créature aux cheveux bordeaux affalée sur mon lit.

-          Lemon, tu m'as fait peur. Je peux savoir pourquoi tu squattes ma chambre ?

Elle posa son regard sur moi sans pour autant se bouger ou s'en aller.

-          Je dois te parler d'un truc ultra méga vraiment très sérieux.

En effet, elle me regardait très sérieusement, même trop. Au point qu'après à peine quelques secondes passées à se regarder dans les yeux, on explosa toutes les deux de rire.

-          C'est important ? Demandais-je en penchant la tête sur le côté droit.

Au même moment, elle se leva de mon lit et avança de plusieurs pas longs jusqu'à moi. Avant de sortir en toute tranquillité la phrase qui allait suivre.

-          Bon. Chérie, après de nombreuses observations, j'en ai conclus que t'as absolument besoin d'amour. Je veux dire, il est grand temps que tu pécho du mâle.