Océan de sentiments

25 3 3
                                    


Point de vue de Krist.

FLASHBACK

- Arrête ça, dis-je en grimaçant à la vue de la cigarette que le blond venait de sortir.

- Pourquoi ?

- Parce que ça fait sentir mauvais. Et que je refuse d'embrasser quelqu'un qui pue. Ne crois pas que je m'inquiète pour toi, idiot.

Un sourire s'esquissa sur son visage et il rangea la clope.

- Alors viens m'embrasser maintenant, qu'est-ce que t'attend ?

J'ai d'abord attendu un instant, et même pas histoire de se faire désirer, juste car j'aimais prendre mon temps. Ses yeux bruns avaient tendance à trahir son attirance. Je ne me fis alors plus attendre longtemps. Je passai mes mains sur son cou, de façon à attraper sa mâchoire puis joins doucement mes lèvres aux siennes les permettant de valser ensemble par après. Malgré qu'il fasse plus de trente degrés, je frissonnais, Isaac avait l'habitude de me faire frissonner.

Ce fut un regrettablement court baiser. Doux comme ses joues en ce jeudi vingt-six juin car il venait de se les raser. Au passage il ressemblait vraiment à un bébé quand il faisait ça.

- T'as froid ? Me questionna-t-il l'air étonné.

- Non. C'est ce que j'appelle « l'effet Isaac », répondis-je en secouant la tête de droite à gauche.

- T'es con.

Adorable.

- C'est toi qui me rends con.

Le blond eut un tendre sourire aux lèvres, je pense qu'il n'a pas très bien compris ce que je voulais dire.

- Oh mais, ce n'était pas censé être mignon. Je veux dire, à force de trainer avec moi, tu commences à me transmettre ta bêtise, me rattrapai-je tout fier.

- Je vais t'en foutre une.

Isaac tourna la tête et se retenait de sourire. Je le voyais bien, il faisait souvent ça quand mes remarques arrivaient encore à le surprendre mais qu'il préférait jouer l'offusqué. Ca me fit apparaitre un sourire béat.

Un instant rapide plus tard, je regardai ma montre ce qui me fit grimacer. Mon père allait bientôt rentrer. On avait arrêté d'être sur la même longueur d'ondes depuis un bout de temps et donc le voir ne m'enchantai pas tellement.

- On devrait sortir, marmonnai-je au blond.

Une fois dehors, à peine quelques phrases échangées, je sentais déjà ma mâchoire se crisper.

- Fais gaffe, m'avertit-il alors que je lui avais involontairement, frôlé la main.

Je gardai tout de même mon calme, ne faisant pas partie des gens qui s'énervent particulièrement rapidement. Je ne pus tout de même m'empêcher de râler.

- Ça commence à faire long.

- Ouais bah j'y peux rien.

- T'y es pour rien ? C'est toi qui en as décidé. Et j'ai respecté ton choix. Mais là, après cinq mois de couple ça commence à me faire chier de devoir faire attention à si je ne frôlerai pas par accident la main de mon copain en public au risque que quelqu'un nous voit.

- Parles moins fort, me gronda-t-il en marchant toujours.

Là, c'était trop. Je m'arrêtai alors pour pouvoir le regarder.

- Non je ne parlerai pas moins fort, tu comptes cacher ça toute ta vie ?

Il haussa les épaules, et sans vraiment le vouloir, je ris. Mais c'était loin d'être un rire joyeux, plutôt du genre nerveux.

- Mais assumes un peu, ça devient insupportable. On a dépassé l'époque où on brulait vifs les homosexuels tu sais ?

Isaac devenait nerveux. Il me fuyait du regard et chipotait machinalement à ses doigts.

- C'est nouveau pour moi d'accord ? Comprends-le, avant que t'arrive dans ma vie j'étais normal ! lança-t-il la voix perçante.

Les vagues d'émotions dansaient dans ma tête comme des folles et je pris un moment avant de réaliser ce qu'il venait de dire. En un instant, je ne sus plus faire la différence entre haine et douleur.

Les yeux fixés sur lui, le regard vide. Je ne pensais jamais que nos embrouilles auraient un jour pu mener jusqu'à la. On s'était beaucoup déjà engueulés par rapport à ça dans le passé, mais jamais il ne fut aussi méprisant.

- Vas te faire foutre, lui crachai-je avant de partir.

FIN DU FLASHBACK

Je ne m'en étais même pas aperçu, une larme de nerf traversa le long de ma joue. Alors Alyka me prit dans ses bras, et bien que je ne le lui avais jamais dit, je remerciais dieu qu'elle était là.

AgapéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant