Agapé

D'Amour fou

           

J'appuyai sur la sonnette de la maisonnette mitoyenne où vivait Noah en espérant qu'il ouvre rapidement pour que je puisse me glisser dans ses bras. Et en effet, la porte s'ouvrit après deux minutes.

Il avait l'air assez désorienté. Je le regardai quelques secondes avant de me rendre compte qu'il était torse nu. Je dus cligner alors quelques fois des yeux pour ne pas loucher sur son torse ou ses abdos.

J'ai bien voulu dire quelque chose, j'en étais incapable. Il le remarqua, et dieu merci, il me tira alors simplement contre lui pour m'enlacer ensuite. Ma tête se cala dans le creux de son cou et je fermais les yeux.

-          Je suis désolée, ai-je finis par dire.

-          Ne t'excuse pas, rétorqua-t-il en haussant les épaules.

-          Je ne veux pas qu'on soit en froid. J'agis bêtement des fois tu sais. Mais je ne veux pas te perdre. Je ne veux pas que tu me trouve une Caroline ou une Rania remplaçante.

Mes mots lui firent lâcher un petit rire ce qui ne changeait en rien le fait que j'étais absolument sérieuse.

-          Ce n'est pas si facile de trouver une deuxième chieuse comme toi.

A ces mots j'ai souris doucement en levant les yeux au ciel.

-          Donc je suis qu'une chieuse c'est ça ?

-          Une chieuse que j'aime d'amour fou.

Et contre ma volonté, je crois bien avoir rougis. Même si je savais que le sens de cette phrase était purement amical. Après quelques secondes, je me décollai de lui pour entrer dans son salon.

-          Restes, on va passer la soirée ensemble. Ça fait longtemps puis de toute façon je suis seul jusqu'à vingt-deux heures au moins. Me lâcha le beau châtain.

-          C'est ce que je comptais faire tu sais, dis-je en souriant tendrement.

-          On commande des pizzas ?

-          Sérieux Noah, fais pas comme si tu devais me poser la question.

Il me lâcha un de ces sourires avant de me demander de lui passer son téléphone qui était juste à côté de moi. Et c'est au même moment qu'il reçut un message. Je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'œil pour finalement juste voir que c'était Nathan.

Les pizzas arrivèrent enfin et il est partit les chercher puis les ramena au salon et les posa sur la table basse.  Je pris alors une part et la commençai. Et ce bien évidemment, avant de recevoir un coussin en pleine face.

Moi qui sautai sur Noah puis Noah qui me fit tourner pour se retrouver au-dessus. Noah qui me chatouillait et moi qui essayait de me débattre. Noah a qui les mains ont finies par glisser. Et Noah qui se retrouva sur moi, proches à tel point qu'il devait sentir mon souffle contre sa peau. La soirée s'annonçait compliquée.

Vers vingt-heures trente, il commençait à faire sombre. Et nul ne sait pourquoi on a décidé d'aller se coucher dehors sur sa terrasse.

Il me tira légèrement contre lui  et passa son bas autour de mes épaules pour caresser mes cheveux.

-          Je t'aime Noah. Lui dis-je en regardant le ciel.

-          Crois-moi, je t'aime bien plus, me répondit-il rapidement en tournant sa tête vers moi.

-          N'importe quoi tu ne peux pas le savoir.

Il haussa les épaules et me tira la langue.

-          Range là où je la mange, rajoutais-je en rigolant.

-          Mange là, me défia-t-il en également rajoutant un petit rire.

Je fis une petite moue avant de répondre.

-          Elle ne doit pas être très bonne.

-          Comme toi.

Ses yeux se levèrent en même temps que les miens avant que je ne me lève moi-même. Soudain ses doigts frôlèrent les miens, ils se touchèrent et il attrapa ma main.

-          Je rigole.

Il me tira alors contre lui de manière à ce que je me retrouve à nouveau sur lui, mon menton sur son torse. Le châtain me regarda avant d'ajouter.

-          T'es trop bonne.

Il me fit alors un clin d'œil. Pour ma part je devinais que mes joues étaient devenues rouges, je tournai alors la tête en rigolant doucement.

-          Mais ne me dis pas de choses comme ça aussi toi.

Je le vis sourire au coin de l'œil avant qu'il ne s'amuse à souffler sur mes cheveux.

-          Ce n'est pas ma faute si je te fais tant d'effet chérie.

-          Tu ne me fais pas d'effet, mentis-je en haussant les épaules.

-          Très bien, répondit-il en haussant les épaules également, toi si.

-          Noah arrête tu fais que dire des conneries j'ai envie de t'étrangler là mais tu ne sais pas à quel point.

-          Ah ouais et je te manquerais pas trop si j'étais mort ?

Il haussa les sourcils en attendant ma réponse.

-          Je pense plutôt que c'est la taule qui me fait peur. Ne vaut mieux pas que j'y aille, répondis-je en souriant fièrement.

-          Moi j'ai peur de rien je suis un bonhomme.

Je lâchai un rire en levant les yeux au ciel, ce gosse était désespérant.

-          Et tu me tuerais sans soucis ?

-          Non pas toi.

-          Tu tuerais qui ?

-          J'sais pas. Les gars qui t'approchent trop par exemple.

Et encore une fois, je laissai un petit rire s'échapper de mes lèvres. Il semblait rire aussi mais son visage se changea en un espace de quelques secondes à peine. On aurait plutôt dit qu'il s'était énervé. Il me décala alors, se leva et tout simplement, rentra dans la maison me laissant dans l'incompréhension totale.