Agapé

Blondinet

           

Point de vue de Noah.

J'étais censé rentrer chez moi. J'étais censé. Car sur le chemin, il y'avait la maison de Nathan. Evidemment, en tant que très bon pote, il était hors de question que je ne passe pas lui dire bonjour. Vous aurez compris que la partie de Fifa était juste un supplément, bien entendu.

On s'était assis sur son grand canapé noir, qui n'a en réalité pas toujours été noir. Il fut un temps, il y'en avait un blanc. Mais ça, bien avant qu'on y renverse du jus d'orange, que j'y fasse tomber des pâtes bolognaises, que Nath dégueule dessus ou que ses parents y renversent du vin rouge. Bref, conseil d'ami, n'achetez pas de canapés blancs.

Une dizaine de minutes plus tard, deux cannettes de coca posées sur la table et nos consoles en mains, tout allait vers le bon. J'étais même sur la bonne voie pour gagner la partie. Quand soudain monsieur eut l'excellente idée d'entamer le sujet des filles. Ou plutôt devrais-je dire, la fille.

-          Tu sais très bien ce que j'en pense et je ne changerai pas d'avis. T'es juste stupide.

-          Toi aussi tu sais ce que j'en pense. Elle ne veut plus de moi, point.

Nath allait répondre quand tout à coup il s'arrêta de parler histoire de mieux se concentrer.

-          GOAAAAAL ! S'écria-t-il en se levant.

Je lâchai un rire en levant les yeux au ciel. Vraiment un désespéré ce type. Je portai ma cannette à mes lèvres, qui par ailleurs étaient devenues insupportablement gercées. Il ne fallut que quelques courtes minutes avant qu'il ne me reparle d'elle.

-          Elle est raide dingue de toi mon pote ça se voit à des kilomètres.

Ils me le répétaient tous. Cade, Nath, Ethan et Isaac. Tous me disaient la même chose. « Elle t'aime encore, ça se voit. » Et au fond de moi je le savais très bien. Le regard qu'elle portait sur moi n'avait pas changé depuis des mois. Elle pensait que j'avais tourné la page moi, tous le pensaient. C'est ce qui a été la cause de la rupture après tout. Je l'avais quittée car je ne l'aimais plus. Je voulais de la liberté et je suis rapidement partit voir d'autres filles. J'étais un batard ouais. Mais c'est seulement quand ce batard s'est rendu compte qu'il a fait une putain d'erreur qu'il était trop tard.

-          Je t'en trouverais une qui te la fera oublier.

-          Le problème c'est que je ne veux pas l'oublier.

-          Tu dis le contraire une fois sur deux gros alors décide toi.

-          Il faut qu'elle passe à autre chose. Mais je ne veux pas l'oublier.

Quelques secondes de silence s'installèrent avant qu'il me réponde.

-          T'es putain de stupide.

Peut-être bien que je l'étais. Mais le risque que ça ne marche pas et que je lui refasse du mal était bien trop grand.

J'ai fini par gagner en marquant le dernier but durant les trois dernières minutes. J'ai souris fièrement en me levant et lui serrai la main. 

-          Bon allez, Luna va arriver d'ici quinze minutes. On va réviser.

Je me levai en direction de la porte en pouffant de rire.

-          On sait tous les deux que ta main touchera plus son cul que son cours. Mais bonnes révisions.

Il me lâcha un clin d'œil significatif et répond.

-          Tu devrais te trouver quelqu'un pour réviser aussi.

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Je rentrais chez moi et sans surprise, Lilou me sauta dans les bras à la vitesse de l'éclair. Comme elle avait l'habitude de faire. Cette petite créature de huit ans avait sans aucun doute un pouvoir magique. Elle me regarda avec ses petits yeux doux à la chat botté. Inutile de préciser, qu'elle voulait quelque chose.

-          Noah !

Je levai alors mon sourcil droit, évidemment étant donné que je ne savais pas lever le gauche, en attendant qu'elle continue.

-          Je veux une glace.

-          Très bien. Y'en a dans le congelo, répondais-je en la reposant par terre.

-          Non.

-          Non ?

-          Je veux des glaces à la plage.

Une grimace apparut sur mon visage, mais conscient qu'elle n'était pas prête de lâcher l'affaire et qu'elle allait me faire la tête si je refusais. Je laissai tout de même un moment de doute, même si elle savait très bien que j'allais accepter.

On arriva finalement à la jolie plage et sans tarder, on se dirigea vers le glacier ambulant. Il était également prévisible, que mademoiselle allait prendre cent mille ans à choisir LA glace qu'elle voulait manger. Entre une Ben&Jerry's, un twister et une glace banane qu'on pouvait même éplucher, le choix n'était pas vite fait.

Elle a fini par prendre le twister, pour ceux que ça intéresse.

Encore si après la glace on pouvait rentrer à la maison. Mais vous vous en seriez douter, ça n'était jamais assez pour Lilou, elle m'emmena donc près l'eau pour qu'elle puisse « hydrater ses pieds ».

-Oh regarde c'est Aly ! m'a-t-elle soudainement crié en désignant une fille au loin.

En tournant la tête vers la direction indiquée, j'ai en effet pu distinguer Alyka. Mais ça aurait été trop simple si elle était seule n'est-ce pas ? Rectification. J'ai pu distinguer Alyka, entrain de rire sur le dos d'un blondinet. Blondinet de mes couilles ouais.