chapitre 11

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Nacira se tenait droite, la tête relevée et regardait Maria telle une moins que rien.

- Enfin, voilà un moment que je t'attends.

- Que veux-tu Nacira ? demanda-t-elle lasse.

- Des rumeurs courent dans le palais et je voulais m'assurer personnellement que tu avais bien les pieds sur terre.

Le sang de Maria commençait à bouillir, ce n'était clairement pas le jour pour venir lui chercher des problèmes et Nacira n'allait pas tarder à le savoir.

- Ne tourne pas autour du pot et dis-moi ce que tu as à me dire.

- Des rumeurs racontent que Farès passerait de plus en plus de temps en ta compagnie, certains disent qu'il serait même tombé sous ton charme, pouffa-t-elle, ce qui est totalement absurde. Elle accompagna sa phrase d'un geste de la main.

- Des rumeurs et rien que des rumeurs Nacira, ne t’en fais pas.

- M'en faire moi ? As-tu perdu l'esprit ? se fâcha-t-elle. Je tiens juste à te dire que tu n'es pas la première et ni la dernière qui tombera dans les filets du prince, tu n'es qu'une proie, qu'un jouet de plus, une simple distraction... Peu importe que tu sois ici ou ailleurs le prince ne tombera jamais amoureux d'une femme comme toi.

“Ici où ailleurs...” se répéta-t-elle, elle voulait bien la croire, il venait de le lui prouver. “Tu es libre” lui avait-il dit. Elle avait l'impression d'appartenir à personne, d'être seule mais hors de question de montrer à cette femme qu'elle souffrait de ses paroles.

- Pourquoi me dire tout ça Nacira ? Tu n’en as que faire de moi, alors à quoi bon ?

- Je tenais seulement à te mettre en garde, hier soir encore je partageais sa couche, alors attention Maria, dit-elle en s'éloignant et affichant un sourire victorieux. Garde bien les pieds sur terre.

Elle se retourna et partit, laissant Maria en plein doute. Celle-ci ouvrit la porte de sa chambre et s'allongea silencieusement dans son lit. Ses larmes coulèrent à flot le long de son beau visage. Que s'était-elle imaginé...

~

Furieux, Farès enchaîna les entraînements de musculation, essayant de faire travailler son esprit pour ne plus réfléchir, ne plus penser. Mais c'était peine perdue, le visage de la belle brune revenait sans cesse hanter son esprit alors qu'il ne la reverrait sans doute jamais.

Comment pouvait-il ressentir de tels sentiments pour une femme qu'il connaissait à peine, qu'il n'avait jamais embrassé, seulement rêvé d'embrasser ? Cette simple pensée suffit à lui faire lâcher la barre de musculation, il prit sa bouteille d'eau et s'asperga le visage.

- Réveille-toi Farès !

Se parlant à lui même le prince se demandait même s’il n'avait pas perdu l'esprit. Il regagna ses appartements et prit une longue douche laissant les jets d'eau froide rafraîchir son corps meurtri par l'effort intense qu'il venait de subir. Une fois habillé, il s'allongea sur son lit observant le plafond jusqu'à ce que l'on frappe à sa porte.

- Entrez !

Bashir entra dans la chambre et secoua sa tête de gauche à droite l'air sérieux.

- Ne commence pas Bashir, siffla-t-il, je ne suis pas d'humeur.

- Sache que je ne suis pas d'humeur non plus mon ami ! “Tu es libre” ? Tu lui as dit qu'elle était libre ?! Farès bon sang qu'est-ce qui te prend ! s'agaça son ami.

- Elle n'était pas ma prisonnière ! Que voulais-tu que je fasse ? Que je lui dise non tu n'as pas le droit de partir ? Je ne suis pas un monstre je n'enferme pas les femmes!

Bashir se mit une main sur le visage.

- Par Allah! Tu ne comprends vraiment rien aux femmes Farès et ce depuis notre plus tendre enfance ! s'esclaffa Bashir.

Farès esquissa un sourire malgré cette fâcheuse situation, car son meilleur ami et homme de main avait raison. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, Farès n'était pas de ces hommes qui allait de femme en femme, cela ne l'intéressait pas. Des femmes il en avait eu, mais certainement pas tout un tableau de chasse. Il trouvait les femmes trop compliquées et pensait surtout à s'amuser jusqu'à  ce que le devoir l'appelle.

- Je ne peux pas dire le contraire, répondit-il d'un ton las.

- Tu aurais dû lui dire que tu voulais qu'elle reste, qu'elle était libre de partir mais que ton souhait était qu'elle reste, tu ne l’as même pas retenue Farès !

- Je sais ! Je le regrette tellement. Elle est partie n'est-ce pas ? demanda-t-il plein d'espoir.

- D'après toi ?

- Je suppose que oui, dit-il la gorge nouée.

Bashir ne répondit rien, il avait fait la promesse au Cheikh de ne rien dire.

- Je pars en Espagne ! dit-il en se relevant.

- Comment ! s'offusqua son ami.

- Je suis le futur Cheikh et c'est elle que je veux pour reine Bashir, j'ai fait une grosse erreur et il est hors de question qu'elle parte en pensant que cela ne me fasse rien. Prépare ta valise mon ami, nous partons en Espagne.

- Mais... Mais...

- Mais quoi? Tu n'es pas d'accord avec cette décision ? dit-il en arquant un sourcil.

- Si... Mais ton anniversaire ! Demain est le jour où tous les invités seront présents, on ne peut pas annuler.

Le jeune prince caressa sa barbe réfléchissant à la situation, son ami n'avait pas tort, il ne pouvait pas annuler ou partir maintenant. Mais quel serait son anniversaire sans elle ? Il laissa tomber son bras le long de son corps et se retourna déterminé.

- Demain soir dans la nuit nous partirons.

- Très bien, souffla Bashir soulagé. Je vais préparer ma valise.

Il acquiesça d'un signe de tête et espérait de tout son être que cette soirée se passe le plus vite possible. Ce qu'il ne savait pas en revanche c'était que cette soirée ne se passerait pas comme il l'avait prévu.

Convoité  Par Un CheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant