chapitre 15

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Trois semaines se sont écoulées, Farès et Maria continuaient de se cacher aux yeux des autres même si leur secret n’en était plus vraiment un. Les rumeurs circulaient à l'intérieur du palais et s'étendaient même dans tout le pays, au plus grand malheur de Farès.

- Saleté d'Internet ! pesta-t-il en refermant durement son ordinateur portable.

- Que se passe-t-il mon ami ? lui demanda Bashir non loin de lui.

- Une photo de Maria circule sur internet, tout le pays parle d'elle ! rétorqua-t-il en fulminant.

- Cela te paraît si étonnant Farès ? s'enquit-il le sourire aux lèvres, on ne peut pas dire que tu sois très discret, ce que je trouve très étonnant, je t'ai connu plus discret que ça.

Les amis pouffèrent de rire.

- Chacun de tes regards te trahit mon frère, et elle n'est pas mieux.

Farès se posta devant la fenêtre de son bureau et vit sa belle en compagnie de Saliha, munie d'une tenue moderne, un jean et un simple body noir. Farès jura entre ses dents pour calmer les pulsions de son corps.

- Est-elle au courant que tu pars deux jours ? Pourras-tu tenir aussi loin d'elle ? dit-il d'un ton moqueur.

Le prince esquissa un sourire en coin, Bashir était bien le seul ici qui pouvait lui parler aussi librement, et il ne s'en privait pas.

- Bien sûr... que non mon frère ! Je l'emmène avec moi. Il est hors de question qu'elle reste loin de moi aussi longtemps, surtout avec Nacira dans les parages.

- En parlant de Nacira, s'enquit Bashir avec sérieux, son père sera là d'ici quelques minutes et tu dois te douter de quoi il s'agit.

- Bien sûr, mais cette fois je me montrerai plus ferme, je n'aime pas cette femme et encore moins son perfide de père.

Son ami lui fit un signe de tête et partit chercher l'homme en question. Monsieur Bokara était un homme riche et influent au sein du pays, exposer sa richesse à travers de gros bateaux et de belles voitures était un de ses passe-temps favoris. Son souhait le plus cher était de marier sa fille au prince,  une femme qui n'était pas mieux que son père, elle se pensait supérieure à la moyenne ce qui était totalement faux aux yeux du prince, elle faisait la fille sage sous les yeux du prince qui lui n'était pas dupe. Farès savait parfaitement qu'elle était perfide et qu'elle avait partagé la couche de plus d'un homme, elle était le parfait opposé de la femme qu'il recherchait et qu'il avait trouvé.

- Prince, s'éleva une voix acerbe derrière lui.

Le prince se retourna et se dressa de toute sa hauteur, la puissance naturelle qui émanait de lui suffisait bien souvent à faire perdre toute assurance aux hommes qui se trouvaient sous ses yeux. Le regard dur il désigna la chaise qui lui faisait face et M.Bokara prit place.

- Que voulez-vous ? demanda Farès avec sérieux.

- Le bruit court prince que vous auriez trouvé votre princesse, dit-il amèrement, je suis malheureusement contrarié de savoir que ce n'est pas ma fille qui se trouve à votre bras.

Farès le contempla le regard rempli de mépris, cet homme qu'il haïssait osait lui faire affront sans aucune gêne et il allait le lui faire regretter.

- Votre fille, rit-il, vous n'êtes pas sérieux? Écoutez-moi attentivement Mr Bokara, votre fille a déjà partagé la couche de plusieurs hommes qui n'ont pas manqué de le faire savoir, elle s'affiche avec eux pensant être discrète mais vous savez vous comme moi que votre fille est volatile.

- Comment osez-vous parler de ma fille de cette façon ! pesta l'homme en essayant de contenir sa colère. Ce ne sont que des rumeurs !

- Et les rumeurs peuvent parfois se révéler exactes.

Farès balança un dossier remplit de de photos qui relataient les frasques de la jeune femme. La montrant sur des yachts, verre à la main à danser et embrasser differents hommes. Fares n'était pas stupide, il avait engager deux détectives privés pour avoir des preuves concrètes.

- Autant vous dire que la discrétion n'est pas là non plus son point fort. Je ne juge pas votre fille elle fait ce qu'elle veut et vous savez pourquoi ? dit-il en ancrant son regard noir aux sien. Car votre fille ne m'appartient pas et ne m'appartiendra JAMAIS!

L'homme se leva avec précipitation, son visage était rouge de colère, il serra les poings, baissa la tête et quitta le bureau sous le regard assassin du prince.

Bashir n'ayant rien loupé de cet échange entra à son tour le sourire aux lèvres et les yeux larmoyants.

- Lorsque tu m'as dit que tu voulais te montrer plus ferme je ne pensais pas que c'était à ce point, dit-il en riant.

- Bashir... lui intima le prince en gardant son sérieux.

- Tu aurais dû voir sa tête et celle de Nacira c'était à mourir de rire, il était tellement énervé qu'il a failli tomber, tu aurais été là tu serais dans le même état que moi Farès.

- En train de pleurer de rire c'est ça ?

- Oui, répondit-il en essuyant ses larmes.

- J'avoue que son visage était tellement rouge que je me suis imaginé qu'il allait exploser, rit le prince à son tour.

Il n'en fallut pas plus à Bashir pour rire de nouveau mais cette fois-ci accompagné de celui qu'il considérait comme un frère.

- Au lieu de rire va donc me chercher ma femme, rit le prince.

Il sortit de la pièce toujours en souriant sous le regard amusé de Farès qui se rappelait le jour de leur première rencontre.

Bashir était intervenu dans sa vie à l'âge de dix-sept ans, tous deux avaient le même âge. Ce jour là Farès avait décidé une fois de plus de protéger son visage pour aller voir ce qu’il se passait dans la cité principale. Il avait toujours aimé savoir ce que pensait le peuple, selon lui c'était la meilleure façon de savoir ce qu'ils vivaient et attendaient réellement du Cheikh.

Une fois le visage caché, il se faufilait à l'extérieur du palais et passait d'un stand à un autre, toujours en tendant l'oreille à l'affût des moindres nouvelles et alors que Farès continuait son tour, il entendit un homme frapper un enfant sous prétexte qu'il était un voleur et qu'il tournait trop prêt de son stand. Le pauvre enfant ne devait pas avoir plus de dix ans. Le coeur du jeune prince se serra en entendant les pleurs du jeune garçon, laissant la rage l'envahir, il s'interposa en envoyant son poing dans sa figure.  

Le vendeur hurla et des hommes voulurent s'en prendre à lui, Farès se tenait fièrement devant eux prêt à combattre lorsqu'un jeune homme sortit de nulle part le prit par son tee shirt.

- Suivez moi prince !

Stupéfait, Farès ne bougea pas jusqu'à ce que le jeune homme le pousse de nouveau. Ils se mirent à courir empruntant des chemins qu'il ne connaissait pas, bousculant les passants sous les rires amusés du jeune homme.

- À partir d'ici il vous faudra continuer seul, dit-il sérieusement.

- Comment t'appelles-tu ?

- Bashir, répondit-il en baissant la tête avec respect.

- Je n'oublierai pas ce que tu as fais pour moi Bashir. Retrouvons-nous ici demain.

Bashir acquiesça et les deux jeunes hommes ne se quittèrent plus, Farès en fit son garde du corps car la confiance qu'il avait en cet homme était inestimable.

- Farès ! retentit une voix qui venait des jardins.

Le prince s'approcha et vit que Bashir était seul.

- Où est Maria ? demanda le prince en fronçant des sourcils.

- Elle est sortie avec Saliha dans les rues du...

Bashir ne put finir sa phrase que le prince était déjà parti, un sourire en coin apparut sur les lèvres du garde du corps. Il savait déjà ce que le prince allait faire, cacher son visage pour aller retrouver l'élue de son cœur.

Convoité  Par Un CheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant