chapitre 6

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Farès la regarda s'éloigner la boule au ventre, son premier réflexe fut de la rattraper mais une voix l'interpella et le jeune prince jura entre ses dents.

- Farès mon fils, viens par ici.

Il s'avança vers son père qui lui fit signe de prendre place près de lui.

- Que se passe-t-il avec cette villageoise ? demanda son père avec sérieux.

- Il n'y a rien à dire père, répondit Farès en retenant sa colère.

- Je suis âgée mon fils et il va être difficile pour toi de me mentir, d'ailleurs tu n'as jamais été un bon menteur, sourit le Cheikh. Je vois bien comment tu la regardes et je comprends, cette femme est d'une beauté rare, mais elle aussi rare que sauvage, n'est-ce pas ?

Peu à peu la colère du prince s'apaisa, les paroles de son père lui avaient souvent été d'un grand réconfort.

- Je ne sais pas encore ce que je ressens pour cette femme mais elle en revanche je le sais, elle n'exprime que de la colère à mon égard et je la comprends, soupira Farès.

- L'erreur vient de moi, le reprit le roi,  j'aurais dû t'écouter mais le mal est fait, nous ne pouvons pas revenir en arrière. Tu vas devoir redoubler d'efforts avec cette femme si elle est bien celle que tu veux.

- Je ne pense pas mériter une telle femme.

- Alors tu es prêt à la laisser à un autre homme ?

Sa mâchoire se serra et son poul commençait à s'emballer, ce qui n'échappa pas à son père.

- Tu auras beau te dire le contraire mais cette femme ne te laisse pas indifférent, ta réaction en témoigne. Je ne te cacherai pas que sa venue au palais n’est pas par pure bonté ni hasard, mais parce que j'ai bien vu la façon dont vous vous êtes regardés la toute première fois.

Le prince n'en croyait pas ses oreilles, alors tout était prémédité, son père avait tout organisé.

- Ne pense pas que j'ai pris cette décision seulement pour toi, je regrette aussi ce qu'il s'est passé et je tenais à me racheter.

- Rien que l'on puisse faire ne pourra apaiser son chagrin père.

- Je le sais mon fils, mais crois-moi, le véritable amour peut effacer un tant soit peu la douleur et je sais ce que j'ai vu, cette femme te désire mais elle ne veut tout simplement pas se l'avouer.  

- Je pense que vous avez tort.

- Alors nous verrons Farès, nous verrons.

Le Cheikh regagna son antre laissant Farès en pleine réflexion, que lui arrivait-il, ce n'était qu’une femme après tout, pourquoi s'infliger de tels tourments, pensa le prince.

Il se retrouva dans sa salle de sport et enchaîna les exercices de musculation pour occuper son esprit meurtri. Les heures passèrent et il était temps pour lui de rejoindre son père pour le repas. Soudain Saliha s'approcha et Farès repensa à Maria, se demandant pourquoi elle n'était pas en sa compagnie.

- Elle ne mange pas ?

- Si, je lui ai fait parvenir un plateau, elle désirait manger seule.

- Bien sûr, répondit-il amèrement.  

Saliha avait bien remarqué le changement de comportement du jeune prince depuis que la belle brune était entrée dans sa vie, elle se promit de l'aider du mieux qu'elle le pourrait.

La nuit tombée, Maria alla observer du haut d'un balcon la fête qui se préparait à l'extérieur, le palais était en fête ce soir et c'était la première fois qu'elle y assistait. Des chants et des danses orientales faisaient écho dans tout l'enceinte du palais. La musique était une chose qu'elle aimait beaucoup mais ce qu'elle aimait encore plus, était la danse orientale. Elle se souvenait encore des danses qu'elle faisait avec sa soeur et même sa mère qui parfois se laissait entraîner.

À cette pensée Maria sourit, elle resta encore de longues heures à écouter les chants et les orchestres et se rendit jusqu'à sa chambre, morte de fatigue. D'un pas las elle contourna un premier couloir mais la brune entendit un bruit sourd, comme des chuchotements. Curieuse, elle s'approcha sur la pointe des pieds ne voulant pas être repérée. Maria passa la tête et observa une femme qui entourait de ses bras le corps du jeune prince. Son corps se mit à chauffer et même à bouillir, son ventre se contracta à cette vue plus que agaçante pour elle. Farès essayait tant bien que mal de repousser ses avances faisant le moins de bruit possible, il releva la tête et surprit Maria les regarder. Celle-ci rouge de honte courut jusqu'à sa chambre prenant soin de la fermer à clef.

- Je ne pourrais plus jamais sortir de cette chambre, dit-elle paniquée.

Elle essaya de se calmer en reprenant son souffle, en vain.  

Farès lui se défit de la jeune femme et courut après elle essayant de la rattraper, mais elle était rapide et s'enferma à double tours dans sa chambre. Il mit ses mains de chaque côté de la porte en baissant la tête, une fois de plus il s'était mis dans une mauvaise position. Mais bien décidé à lui faire comprendre quel genre d'homme il était, il frappa à sa porte.

Maria sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine. Affolée, elle se rendit jusqu'à la porte ne sachant pas quoi faire.

- Ouvrez la porte, lui intima Farès.

Timidement et sans avoir d'autre choix, Maria ouvrit la porte et son regard tomba sur le torse du prince.

- Regardez-moi.

- Je suis désolée, j'étais seulement en train d'écouter la musique sur le balcon, je voulais me rendre à ma chambre mais j'ai entendu des voix et... et...

Farès réprima un sourire, la jeune villageoise était stressée et n'osait même pas le regarder dans les yeux. Amusé de cette situation, il décida de la taquiner un peu.

- Et comme vous êtes curieuse vous êtes venue voir ce qu'il se passait.

- Oui, mais je ne pensais pas tomber sur vous et votre petite amie.

- Ce n'est pas ma petite amie, s'offusqua le prince.

Maria émit un rire amer qui ne passa pas inaperçue.

- Vous jugez bien vite Maria.

Celle-ci releva son regard étonnée d'entendre son prénom de la bouche du prince.

- Personnellement le jour où j'enlacerai un homme de cette façon c'est qu'il sera à moi, répondit-elle sèchement.

- Vous peut-être mais ce n’est pas le cas de toutes les femmes.

- Enfin de toute façon ça ne me concerne pas, je suis désolée d'avoir été trop curieuse et de vous avoir dérangé, dit elle en arrimant son regard au sien.

Très vite Farès sentit le bas de son ventre se contracter, des frissons parcouraient son corps et avant qu'il ne cède à la tentation, s'approcha pour saisir la porte, Maria sursauta et fit un pas en arrière les yeux écarquillés. “Elle a peur des hommes”, pensa le jeune prince, il se détestait d’avoir agi aussi brutalement.

- Je ne vous ferais jamais de mal Maria, contrairement à ce que vous pensez, j'ai des principes et des valeurs.

La jeune femme baissa son regard et en douceur, il commença à fermer la porte en lui soufflant un “Bonne nuit”

Maria se coucha le coeur tambourinant dans sa poitrine, l'intérêt que le prince lui portait ne la laissait pas indifférente mais la question était :

Que voulait-il réellement ?

Convoité  Par Un CheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant