chapitre 13

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Le regard ancré au sien, Farès s'approcha d'elle tel un félin vers sa proie. Il ne la quittait pas des yeux pour être certain qu'elle ne s'éclipserait pas. Maria quant à elle ne bougeait plus, elle le détailla de la tête au pied et dieu qu'il était beau, sa barbe de quelques jours était parfaitement taillée, sa peau bronzée ressortait parfaitement dans son costume crème qui moulait sa musculature à la perfection. Tout deux se regardèrent sans réellement savoir quoi dire ou faire.

Le Cheikh ayant remarqué que tous les regards étaient rivés sur les deux jeunes gens, frappa dans ses mains demandant à la foule de reprendre les festivités.

Farès quant à lui s'approcha d'elle et lui caressa légèrement la main vérifiant certainement que ce n'était pas le fruit de son imagination.

- Tu es restée? demanda-t-il les yeux étincelants.

- Évidemment, je suis née ici Farès et ce pays est le mien.

Elle lui répondit en arrimant son regard au sien. Elle ne sut lire précisément dans son regard, mais elle crut y déceler une certaine tristesse, pensait-il qu'elle allait lui avouer qu'elle était restée pour lui? S'attendait-il à cette réponse ? Quoi qu'il en soit, Maria ne comptait pas lui faciliter la tâche ce soir. Il ne l'avait pas retenue, ni même souhaité qu'elle reste, et pire encore il avait couché avec cette Nacira.

À cette pensée la jalousie prit le dessus sur le reste de ses sentiments, la colère commença à s'imprégner d'elle une fois de plus et lorsqu'elle croisa le regard de Nacira, il ne lui en fallut pas plus pour afficher une expression neutre. Il était hors de question de donner satisfaction à cette femme.

- Je suis heureux que tu ne sois pas partie Maria.

- Vraiment? répondit-elle sur un ton sarcastique, ce qui surprit le prince. Je suis sûre que tu aurais su trouver une autre personne pour occuper tes journées et tes nuits.

Il écarquilla les yeux face à ses propos, il vit dans le regard de la belle que des larmes commencèrent à envahir le coin de ses beaux yeux verts. Elle s'éloigna de lui et avant qu'il ne puisse la retenir, une personne importante du pays vint à sa rencontre. Farès n'eut d'autre choix que d'écouter l'homme politique tout en regardant Maria s'éloigner sous le regard désireux des hommes qui l'entouraient, des jeunes hommes, songea-t-il.

Le Cheikh qui n'avait pas eu l'occasion de s'entretenir avec Maria après la visite des grands-parents de cette dernière, s'approcha d'elle.

- Cette robe vous va à merveille Maria.

Rouge de honte face aux compliments du Cheikh, elle essuya sa robe pour enlever des plis inexistants et baissa la tête, intimidée.

- Vous étiez beaucoup moins timide dans mon bureau, sourit-il.

- Oh oui, pardonnez-moi d’avoir pris la parole sans...

- Ne vous excusez pas d’avoir défendu avec honneur notre pays, intervint le roi. J'ai été surpris que vous ne suiviez pas votre grand-père qui avait l'air d'être un homme sage.

- Oui c'est une bonne personne, mais ma vie est ici, je ne saurais vous dire pourquoi, mais je dois rester ici, souffla-t-elle timidement.

Son regard dėvia sur l'homme de ses pensées, elle surprit son coeur battre plus rapidement et son ventre se contracter.

- Vraiment Maria ? Vous ne savez pas ce qui vous a fait rester ici ? ajouta le roi affichant un sourire en coin.

Elle posa son regard sur le Cheikh qui repartit auprès de ses convives et sourit à son tour, son secret ne l'était certainement plus pour lui, ni pour Bashir ou même Saliha... enfin pour personne. La plupart des personnes dans cette salle la regardaient, chuchotant entre eux, espérant savoir qui elle était, qui était cette belle femme que Farès mangeait du regard. Alors qu'elle était encore dans ses pensées, elle ne vit pas un homme s'approcher d'elle.

- Excuse-moi, dit-il en posant une main sur son bras, ce qui la fit sursauter.

- Oh vous m'avez surprise, répondit-elle en posant une main sur son coeur.

- Je suis un homme surprenant en effet, rétorqua-t-il d'une voix qui se voulait séduisante.

Maria l'observa quelques instants, grand et mince, le regard bleu foncé il était plutôt bel homme, mais tellement différent de Farès, aucun homme ici présent ne pouvait rivaliser avec le prince, elle se surprit même à penser qu'aucun homme sur terre ne pouvait être plus beau que lui. À cette pensée elle esquissa un sourire, que l'homme prit pour lui.

- Je m'appelle Amine, dit-il en lui tendant la main, je suis le fils de Neime Nazefe, et vous ?

- Moi c'est Maria, rétorqua-t-elle d'un ton las, je suis...

- Avec moi, s'éleva une voix rauque derrière elle qui la frémir avec puissance.

Amine s'en alla sans rien demander de plus sous le regard noir du prince qui se retourna pour faire face à la belle villageoise.

- Cherches-tu à me rendre fou ? dit-il sur un ton de reproche.

Maria ne baissa pas les yeux, pas cette fois, la colère qu'elle ressentait était bien trop grande.

- Te rendre fou ? Pour quelle raison ? s’emporta-t-elle. Prétends-tu être jaloux ?

- C'est évident non ?

Ces paroles auraient pu la combler de bonheur si elles reflétaient au moins la réalité.

- Comment peux-tu être jaloux alors qu'il n'y a pas plus tard que quelques jours, tu partageais ton lit avec Nacira ?

Ahuri face à de tels propos Farès sentit son coeur se briser lorsqu'il vit une larme perler sur le beau visage de sa belle.

- Je ne suis pas un jouet Farès, sanglota-t-elle avant de quitter les lieux.

Elle courut le plus rapidement possible et se retrouva dans le jardin du prince, cet endroit qui pourtant était si merveilleux, ne réussit pas pour autant à apaiser son coeur.

Farès quant à lui, quitta la salle mais fut happé par Nacira.

- Où vas-tu Farès? dit-elle en voulant l'enlacer.

- Stop Nacira ! Je dois partir, répondit-il sans un regard.

- Voir cette villageoise ! pesta-t-elle les bras croisés.

Farès croisa enfin son regard et se rendit rapidement compte de la jalousie de Nacira. Son regard se fit noir et il se rapprocha d'elle.

- Attention Nacira, si j'apprends que tu es celle qui a raconté des mensonges à la femme que j'aime, tu auras de graves ennuis, je te le promets.

Il lut la peur dans son regard et satisfait, il partit en courant demandant au serviteur sa route, il arriva dans ses jardins et vit sa belle en pleurs, assise près d'un coin d'eau.

- Maria, dit-il en lui prenant le bras pour qu'elle se relève.

Il essuya ses larmes et ne put s'empêcher de sourire, ce qui agaça cette dernière.

- Me voir pleurer te fait sourire ?

- Non loin de là, mais je ne pensais pas que tu avais de tels sentiments pour moi, ou du moins, je ne voulais pas le croire.

Elle ne dit rien, alors il reprit :

- Jamais depuis le jour où j'ai croisé ton regard, je n'ai touché à une femme. J’ai repoussé les avances de Nacira sans aucune difficulté, tu as cru en ses mensonges mais je ne peux pas t'en vouloir.  

Soulagée était un piètre mot a côté de ce qu'elle ressentait, cette femme lui avait menti et aveuglement, elle l'avait cru. Mais que pouvait-elle réellement espérer du prince, elle qui n'était ni riche, ni de sang royal ?

- Où cela va nous mener Farès? Je suis une fille du peuple et toi le prince...

N'y tenant plus, il captura avec passion les lèvres pleines de la jeune femme, celle-ci répondit timidement à son baiser ce qui le poussa à l’approfondir avec douceur et envie. Maria sentit son coeur défaillir tellement ce qu'elle ressentait était si intense, ses jambes commençaient à trembler et Farès la serra contre lui. Il mit fin à ce baiser, se promettant de recommencer le plus souvent possible.

Convoité  Par Un CheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant