chapitre 23

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Les yeux brillants de larmes, Farès observait le petit écran où était son bébé, un mois s’était écoulé depuis que Maria lui avait avoué porter son enfant. Farès se souvenait encore du regard pétillant de sa jeune femme, elle était heureuse de porter son enfant et le regrettait pour rien au monde pour le plus grand bonheur du prince.

Ce soir là, il avait capturé ses lèvres sans un mot et telle une princesse, il l'avait porté jusqu'à sa chambre pour lui faire l'amour. Depuis ce jour, Farès se sentait comblé, il avait tout ce dont il rêvait et comptait bien en profiter jusqu'à la fin de sa vie.

Maria était allongée et sentit un liquide froid s'étaler sur son ventre. Le médecin avait demandé à lui faire une autre échographie pour son plus grand bonheur, c'était un moment magique que d'écouter les palpitations de coeur de son enfant.

L'échographie commença et rapidement le médecin fronça les sourcils, Farès qui avait le regard rivé sur lui se contracta sentant l'angoisse le gagner.

- Nous voulons tout savoir sur la santé de notre bébé, intervint Farès la machoire serrée, bonne ou mauvaise nouvelle.

Le médecin esquissa un sourire amusé, elle avait l'habitude de voir des papas très inquiets mais Farès battait très certainement le record.

- Vos bébés vont bien ! s'exclama-t-elle enjouée.

- Vos ? répéta Maria les yeux prêts à quitter leur orbite.

La bouche de Farès s'ouvrait et se fermait sans qu'il ne réussisse à émettre la moindre syllabe.

- Deux bébés votre altesse, qui grandissent dans deux poches différentes.

Les larmes de joie de Maria ruisselaient le long de son visage, elle n'avait pas un mais deux bébés. Elle posa ses mains sur son ventre et Farès en fit de même.

- Habibti, susurra le prince au creux de son oreille.

Ils sortirent de la pièce en faisant bien attention d'éviter les paparazzi qui étaient à leur trousse. Ils leur était devenu impossible de sortir en paix, tous voulaient en apprendre davantage sur la belle Maria qui avait su conquérir le coeur de son peuple.

L'histoire d'une jeune villageoise prise en amour par le prince lui-même était devenue le nouveau conte à raconter aux enfants avant de s'endormir le soir.

Avec sa carrure imposante, le prince se mit devant Maria et l'aida à monter dans la voiture. Farès prit le volant et se dirigea directement au palais.

- Tu es heureux de cette nouvelle ? demanda Maria légèrement inquiète.

- Deux bébés Maria, pourquoi ne serais-je pas heureux d'apprendre une si belle nouvelle ?

- Deux bébés Farès te rends-tu compte ! rit-elle aux éclats. Des couches et des couches à perte de vue...

Farès pouffa de rire.

- Mais tellement de bonheur.

Farès embrassa sa belle visiblement ému, il savait que ce moment de joie était aussi un moment difficile à vivre pour Maria.

- Ta famille serait fière de toi.

Maria laissa dévaler ses larmes car effectivement ses pensées étaient dirigées vers sa famille qui lui manquait cruellement.

- J'ai toujours rêvé d'être maman, raconta-t-elle en sanglotant, j'avais déjà tout prévu, je voulais réunir ma famille et tendre à mes parents une boîte où à l'intérieur se trouvait un petit pyjama ainsi que l'image de l'échographie. Mes parents fous de joie m'auraient pris dans leurs bras et ma mère aurait rouspeté après mon père pour m'avoir serré trop fort dans ses bras. “Mon ange” aurait-il dit en essayant une larme sur ma joue qui se serait échappée.

Maria se toucha la joue imaginant cette scène qu'elle aurait aimé vivre par dessus tout, mais la réalité était tout autre. Néanmoins Farès était un homme qui avait su lui redonner l'envie de vivre et elle ne le remercierait jamais assez de l'aimer avec autant de passion.

Farès avait l'estomac noué en voyant sa femme en proie à une telle tristesse, il désirait qu'une seule chose, la voir sourire.

- Heureusement que toi tu es là, tu es bien au dessus du prince charmant que je m'étais imaginé, sourit-elle.

- Tu ne t'attendais pas à trouver un homme aussi beau que moi, n'est-ce pas ?

Maria pouffa de rire sous le regard amusé du prince, qui avait réussi à lui donner le sourire.

- Ça va les chevilles ?! dit-elle en sortant du véhicule.

- Légèrement gonflées mais ce doit être la chaleur.

Riant aux éclats, il l'embrassa avec fougue et Farès sentit une chaleur naître au creux de ses reins. Il laissa ses mains parcourir son corps lorsque des voix retentirent le faisant grogner de frustration.

- Maria ! Maria !

Saliha et la tante de Maria arrivèrent à pas pressés vers la jeune femme.

- Alors ! demandèrent-elles en coeur.

- Tout va bien !

Les deux femmes soufflèrent, soulagées.

- Mes deux bébés vont bien.

Les deux femmes ouvrirent grand leurs yeux sans prononcer une quelconque parole.

- Avez-vous vu un fantôme ? ironisa Maria en voyant la tête des deux femmes.

- Mon Dieu Maria ! Deux enfants ! Te rends-tu compte Saliha !

Les deux femmes se mirent à piailler comme deux poules disant combien elles étaient heureuses, Saliha s'imaginait déjà leur courir après tandis que sa tante cherchait de jolis prénoms.

- Pourquoi autant d'agitation ?

Le Cheikh s'approcha lentement vers son fils les sourcils froncés. Farès bomba fièrement le torse et mit une main sur le ventre de Maria.

- Il y a deux enfants père, murmura Farès.

Le roi observa le ventre de Maria avec intérêt et leva son regard embué de larmes. Il leva ensuite ses mains vers le ciel.

Il posa à son tour ses deux mains sur le ventre de Maria, ému, et il entama une prière silencieuse. Le roi se retourna et regagna ses appartements plus heureux que jamais.

*

Plus tard dans la soirée, Farès et Maria qui rayonnaient de bonheur se préparaient pour une interview destinée au peuple. C'était la toute première interview que Maria donnait et elle angoissait.

- Si je dis quelque chose qu’il ne faut pas ? demanda-t-elle inquiète.

- Tu réponds simplement aux questions qu'elle te pose et ne t'inquiète pas ça ne va pas durer longtemps, je serai là.

Le prince partit le premier signer quelques documents, Maria souffla un bon coup et s'engagea dans les couloirs sous les salutations des serviteurs. C'était encore une chose que Maria avait bien du mal à s'habituer, les gens ne la regardaient plus de la même manière, pourtant elle était restée elle-même.

Arrivée devant la porte, elle sentit son sang bouillir dans ses veines en voyant la journaliste afficher un sourire aguicheur à son prince, son décolleté laissait place à peu d'imagination puisque tout était déballé aux yeux de tous.

Elle se pencha légèrement sur le bureau laissant une vue plongeante au prince qui visiblement n’en avait rien à faire.

Maria comprit rapidement que cette entrevue risquait de ne pas se passer aussi bien qu'elle le pensait et elle était loin de s'imaginer à quel point cette interview, allait changer sa vie à tout jamais.

Convoité  Par Un CheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant