chapitre 5

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Maria était allongée sur son lit à réfléchir lorsque quelqu’un frappa à sa chambre et entra.

- Bonjour je suis Saliha, se présenta une dame. Je suis là pour m'occuper de toi, dit-elle souriante.

- Merci madame, mais je n’ai pas besoin que l'on s'occupe de moi, répondit-elle avec une voix ferme qu'elle regrettait avoir prise.

Saliha s'approcha d'elle les mains chargées de sacs qu'elle déposa avec soin sur l'un des petits canapés.

- Avant de vivre dans ce somptueux palais, dit-elle d'une voix douce, je vivais dans un village éloigné du palais, tout comme toi. Lorsque j'ai perdu mon mari je pensais ma vie finie mais j'ai fait la connaissance du petit prince Farès, c'était un magnifique petit garçon. Á l'époque, dit-elle en regardant loin devant elle en se remémorant les images du passé. Je faisais le marché lorsque j'aperçus un petit garçon qui était seul et me paraissait perdu, il s'est approché de moi et m’a donné la main. Je suis donc partie à la recherche de sa mère, évidemment au départ je ne savais pas qui était ce petit garçon, c'est alors que la garde royale est arrivée accompagnée de la reine totalement perdue, Farès lorsqu'il la vit cria “Maman !”. Elle courut dans notre direction et enlaça le jeune prince. Les yeux larmoyants elle posa son regard sur moi et me demanda de quelle façon pouvait-elle me remercier, je lui ai simplement répondu que j'avais besoin d'un travail et depuis me voilà ici à travailler dans le luxe auprès de personnes merveilleuses.

Maria l'écoutait avec attention, l'histoire de cette femme la toucha mais elle ne comprenait pas où elle voulait en venir, alors la jeune femme fronça légèrement les sourcils ce qui fit sourire la vieille femme.

- Si je te dis tout ça, c'est parce que tout comme toi je menais une vie heureuse dans un village que j'aimais et j'ai tout perdu, lorsque l'on me proposait de l'aide je disais non, je suis une femme avec une certaine fierté, rit-elle, mais je me suis vite rendue compte que j'avais besoin d'aide et qu'il fallait que j'accepte la main que l'on me tendait.

- Vous n'avez jamais songé à retourner au village ? demanda Maria curieuse.

- Plus personne ne m'attendait au village alors pourquoi repartir ? J’ai trouvé ici une seconde famille.

Maria tourna son visage en direction de la fenêtre, jamais elle ne pourrait vivre ici et jamais ils ne seraient sa seconde famille. Voyant des larmes naître dans le regard de la jeune femme, Saliha décida de couper court cette discussion.

- Je sais que tu as besoin de vêtements alors je t'en ai apporté, tu as tout le nécessaire dans la salle de bain et si jamais tu as besoin de quelque chose s'il te plaît, viens me voir à n'importe quelle heure. C'est d'accord ? demanda la servante souriante.

- C'est d'accord, souffla Maria.

Saliha sortit de la chambre laissant Maria s'occuper des vêtements qu'elle avait face à elle. Elle ouvrit son armoire et commença à défaire le vêtement du premier sac.

La brune porta une main à sa bouche lorsqu'elle découvrit la magnifique robe qu'elle tenait dans ses mains. Elle ouvrit alors un autre sac et puis encore un autre, allant jusqu'à trouver des vêtements que l'on portait seulement dans les plus grandes villes du pays. Il y avait de magnifiques pantalons, des combishorts et des tuniques.

Mais très vite la jeune femme se reprit, elle ne devait pas se laisser envoûter par tout ce luxe, car tôt ou tard, elle retournerait dans son petit village où son avenir,lui, était tout tracé.

Alors elle rangea les vêtements un à un avec minutie pour ne pas les abîmer et s'échappa de sa chambre se sentant à présent trop à l'étroit. Elle avait besoin d'air. La brune se retrouva dans un couloir, ses yeux se posèrent sur toutes les magnifiques choses qu'il y avait autour d'elle, sans un bruit elle descendit les escaliers et avec timidité demanda à l'un des serviteurs de lui indiquer les jardins.

Le jeune homme posa un regard ardent sur Maria qui sentit la panique la gagner.

- Disposez, s'exprima une voix dure qui fit frémir Maria, je vais m'en charger moi-même.

Farès foudroya l'homme du regard qui s'éclipsa avec rapidité. Satisfait, il se positionna devant Maria qui avait les joues en feu. Le jeune prince esquissa un sourire en voyant que la villageoise gardait son regard rivé vers le sol.

Il en profita pour admirer ses longs cheveux dépourvus de foulard qui lui arrivaient aux fesses, son corps correspondait exactement aux images qu'il s'était fait d'elle, elle n'était pas mince, ni ronde, elle était tout simplement parfaite à ses yeux.

Rapidement le prince se retourna et ferma brièvement les yeux, refoulant cette vague de désir qui prenait possession de lui.

- Suivez-moi.

Marchant derrière lui, Maria avait une vue imprenable sur son corps, son dos était large et son tee shirt moulait à perfection ses muscles qui se mouvaient au rythme de sa démarche. La brune était tellement absorbée par son corps qu'elle ne se rendit pas compte qu'il s'était arrêté et le percuta.

- Oh pardon, je... enfin... j'étais perdue dans mes pensées.

- Ce n'est pas grave, sourit le prince, vous voici dans le jardin principal du palais, vous pouvez venir vous balader à n’importe quel moment, il y a aussi une grande piscine que vous pouvez utiliser dès que vous en aurez envie.

À cette pensée Maria sentit son ventre se contracter, l'avait-il surprise à le regarder? Elle pria intérieurement que ce ne soit pas le cas.

- Merci, bredouilla-t-elle.

- Vous reste-t-il de la famille ?

- Une tante, ma mère et ma soeur ont été tuées et mon père n'a jamais été retrouvé, répondit-elle la gorge nouée.

Farès serra les poings de rage, cette femme avait vécu l'horreur de la guerre et perdu toute sa famille, il aurait tant aimé être là et pouvoir la protéger.

- Je suis désolé que vous ayez eu à subir de telles atrocités.

Maria, surprise, le regarda du coin de l'oeil. Le prince avait une expression neutre et paraissait sincère, mais la colère prit le dessus sur elle et serra les poings à son tour pour ne pas laisser exprimer sa colère.

N'ayant pas de réponse, Farès se risqua à poser son regard sur elle, mais ce qu'il vit était ce qu'il redoutait le plus, la jeune femme était en colère et lui en voulait.

- Dites-moi ce à quoi vous pensez.

- Croyez-moi votre altesse c'est une mauvaise idée, dit-elle en peinant à retenir sa respiration qui s'accélérait.

- Dites-le-moi, vous ne subirez aucune sanction, je vous le promets.

Maria le regard assombri ancra ses iris vertes dans celle du prince.

- Ce massacre aurait pu être évité, vous connaissez la menace qui pèse aux alentours du palais et vous n'avez rien fait ! Nous sommes le village le plus reculé du palais, il était certain que vous n'arriveriez pas à temps pour nous aider en cas d'attaque et vous n’en aviez rien à faire ! Il vous suffisait seulement de laisser des gardes aux villages le temps de capturer Ahmed mais vous n'avez rien fait encore une fois !

Des larmes de rage coulaient le long du doux visage de Maria, ses mains tremblaient et son corps était pris de spasmes.

- Vous avez totalement raison, souffla Farès, je n'ai pas de mots pour ma défense, je peux simplement vous dire que je suis désolé.

- Être désolé ne ramènera pas ma famille, vous avez détruit ma vie, dit-elle en sanglotant.

Maria s'en alla en courant, laissant ses larmes couler évacuant sa peine. Elle s'allongea sur son lit et continua de pleurer, car même si elle ne voulait pas l'avouer, elle eut un pincement au coeur en voyant le regard du prince et elle se détestait intérieurement de lui avoir fait du mal.

Convoité  Par Un CheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant