Maria se réveilla des étoiles pleins les yeux, elle s'était offerte à l'homme qu'elle aimait et ne le regrettait pour rien au monde. La tête contre son épaule Maria caressait son torse lorsqu'elle sentit Farès se retourner pour se retrouver sur elle, ce qui la fit sourire.
- Comment vas-tu? questionna ce dernier le sourire aux lèvres.
- Je vais très bien Farès, j'en garderai un souvenir inoubliable comme tu me l'avais promis.
Le jeune prince était soulagé de l'entendre, il avait eu peur de s'être emporté par le désir qu'il ressentait pour elle et en aucun cas il aurait voulu lui faire du mal. Il se pencha pour l'embrasser et se releva pour s'habiller sous le regard empli de désir de sa belle. Il esquissa un sourire et Maria tourna la tête les joues cramoisies.
- Approche-toi, nous allons manger je suppose que tu dois avoir faim.
La jeune regarda timidement sa robe qui était par terre près de son homme, elle n'osait pas se lever nue même si il l'avait vue cette nuit elle n'en restait pas moins timide. Farès se retourna et vit son regard sur la robe qui était près de lui, il lui donna et se retourna essayant de ne pas sourire.
- Farès, bougonna Maria, ne t'avise pas de te moquer de moi !
Ils se mirent à rire tous les deux, car elle-même savait son comportement enfantin, mais peu importe elle était ainsi du moins pour le moment.
Elle prit place face à lui et commença à manger à l'aide de ses mains les différents mets délicieux qui étaient entreposés sur la petite table. Un gémissement sortit de sa bouche en mangeant une bouchée d'un des gâteaux.
- Ils sont délicieux ! s'écria-t-elle.
Farès mangea et réprima l'envie soudaine de lui faire l'amour, il expulsa les images de son esprit et sortit dehors bientôt suivi par la jeune villageoise. Lorsqu'il fut de dos Maria l'observa attentivement et écarquilla les yeux en voyant les nombreuses cicatrices qui tapissaient le dos de son prince. Elle s'avança et posa délicatement les mains sur l'une d'entre elles.
- Je n'avais jamais fait attention à tes cicatrices, souffla-t-elle confuse.
Farès se retourna vivement pour ne pas qu'elle le touche, du moins pas son dos.
- Je te l’ai dit Maria, j'ai du sang sur les mains.
Sa voix était basse et bercée d'amertume, voire de regret. Farès se sentait coupable d'avoir ôté la vie de beaucoup d'hommes pourtant, il n'avait fait que défendre son pays, mais c'était une chose encore difficile à comprendre pour lui.
- Regarde-moi Farès, dit-elle en relevant son visage, as-tu violé des femmes ?
- Non ! Jamais ! s'offusqua ce dernier.
- As-tu tué des enfants ? As-tu tué pour le plaisir ?
- Jamais Maria ! Jamais je n'aurais pu faire de telles atrocités.
- Alors dis-moi Farès pourquoi as-tu tué des gens ?
- Ils pillaient les villages, tuaient et violaient les femmes, les enfants n'étaient pas toujours épargnés, même les vieillards. Ils ont voulu s'approprier mes terres, j'ai défendu mon pays.
- Répète cette dernière phrase.
- J'ai défendu mon pays, rétorqua-t-il poings serrés.
- Tu as défendu ton pays Farès, tu as protégé toutes ces personnes pour leur offrir une vie meilleure, pour ne pas qu'elle tombe entre les mains de mauvaises personnes. Tu es un homme avec des valeurs Farès, tu n'es pas une mauvaise personne, tu agis pour le bien de ton pays et jamais pour ton propre intérêt alors s'il te plaît ne doute pas de toi.
Farès plongea son visage dans son cou, n'osant pas affronter son regard. Les atrocités de la guerre étaient encore présentes dans son esprit.
- Tes cicatrices sont pour moi la preuve de ton courage, je suis fière d'avoir un homme aussi courageux que toi Farès et le jour où tu accepteras tes cicatrices, c'est que tu auras accepté l'homme que tu es. Un homme qui se bat pour son peuple et qui n'a aucune raison de s'en vouloir.
Il souleva sa belle et l'embrassa avec passion, les mots qu'elle avait prononcé eurent un réel impact sur lui et il se promit d'y repenser chaque jour jusqu'à accepter les marques de son passé. Mais pour le moment il ne voulait en aucun cas gâcher ce voyage qui se devait d'être le plus beau qu'il soit.
Il se tourna ensuite vers l’étendue turquoise et plongea tête la première dans cette eau magnifique. Il remonta à la surface invitant Maria à le rejoindre. Elle s'avança d'un pas incertain et toucha l'eau du bout des pieds.
- Mais elle est chaude ! s'écria-t-elle joyeusement.
Farès se mit à rire et Maria le rejoint toujours munie de sa longue robe blanche qui à présent était transparente, mais n'ayant rien remarqué Farès se délectait de ce magnifique tableau.
- Tu viens souvent ici ? demanda la jeune femme qui s'était collée à lui.
- Non, une à deux fois par an seulement, malheureusement.
- C'est à cause de ton emploi du temps chargé ?
- Oui, ce sont les mauvais côtés d'être prince je suppose.
- Tu prendras le temps d'être avec moi lorsque tu seras le roi ?
Farès fut décontenancé en voyant la mine inquiète qu'elle affichait. Le trône ne l'intéressait pas, ce qu'elle voulait c'était lui et seulement lui, ce qui lui réchauffa le coeur.
- Je te promets de ne pas te délaisser, je ne cache pas que j'aurai beaucoup de travail et de réunions, mais je ferai tout pour être le plus souvent avec toi.
- Alors promets-moi une chose Farès, demanda-t-elle sérieuse.
- Tout ce que tu veux.
- Je veux qu'à la même date chaque année, on revienne toi et moi ici dans cet endroit où je me suis offerte à toi.
- Je t'en fais la promesse Maria, je t'aime.
- Je t'aime, souffla-t-elle en accueillant ses lèvres avec une passion indéfinissable.
Après avoir partagé un moment intense dans cette eau turquoise, ils mirent des vêtements propres et regagnèrent leur monture.
Tous deux à cheval, Farès détenant les rênes, il fit faire un demi tour à son cheval pour ancrer à leur mémoire le moment magique qu'ils avaient partagé. Il fit partir sa monture au galop et Maria laissa échapper une perle d'eau salée, se promettant de revenir en tant que femme mariée.
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Convoité Par Un Cheikh
RomansaLa guerre c'est abattu sur son village. Désemparée et seule, Maria a tout perdu durant cet affrontement. Lorsque le Cheikh arrive enfin, Maria ressent une colère, une haine qu'elle n'avait jamais connue jusqu'ici. Ayant déjà tout perdu, la jeune fe...