Les Secrets D'un Mariage Arrangé

Chapitre 26

PDV KARIM

Moi: quoi?...qu'est ce que tu veux dire par là?

Comme si ce que je disais était drôle, elle se met à rire, à rire à gorge déployée d'un rire mauvais plein d'émotions.

Elle: je suppose qu'un homme aussi respectable que Karim Akbar ne peut pas continuer à vivre avec sa femme qui l'a trompé. Une "pute" comme il aime le dire. Et tu sais ce qui est ironique, tu as littéralement menacé de mort Jack lorsqu'il m'a traité de pute devant toi alors que tu étais chez moi avant nos fiançailles. C'est drôle n'est ce pas vu qu' aujourd'hui c'est de ta bouche dont sort ce nom insultant. Puisque je ne veux pas te causer de problèmes, je m'en vais.

Moi: ce n'est pas ce que souhaite Aïdi mon amour.

Elle se bouche les oreilles comme pour effacer tout ce que j'ai dit alors que ses larmes redoublent.

Elle: ne m'appelle plus jamais mon amour tu entends? Je ne suis pas ton amour alors à quoi bon se mentir? C'est moi qui veux partir Karim. Comment pourrais-je rester ici avec tout ce que tu m'as dit? Je ne peux pas rester avec un homme qui ne me fait pas confiance, qui à chaque mouvement m'accuse d'infidélité. Je ne peux pas rester avec toi après t'avoir dévoilé ainsi mon passé parce que quoi que je puisse dire, j'ai toujours honte de qui j'étais. Je ne peux rester avec toi en ayant peur que tu me reproche encore autre chose quand cela va te chanter. Je ne pourrais pas rester avec toi alors que à ton avis je suis la seule femme à avoir osé jouer avec ton cœur. Je ne serais qu'un poids pour toi. Et après tout ce que tu as déblatéré, je me vois mal me réveiller et voir ton visage chaque jour.

Elle veut me quitter? Elle veut partir? Ce qu'elle m'a dit m'a tétanisé sur place. Comment ai je pu être si stupide, si aveugle? Moi qui sait toujours tout contrôler, comment la cause de la détresse de ma femme a-t-elle pu m'échapper? Ce qu'elle a vécu est au-delà de tout ce qu'une personne peut endurer. Elle a raison de me traiter de connard de première. Je ne suis que le pire des imbéciles. Je la regarde en sachant ce que j'ai perdu. En sachant que je ne pourrai jamais retourner en arrière et ravaler mes dires et mes actions. Y'a t-il quelque part une machine à remonter le temps? Je suis prêt à payer tout ce que j'ai pour l'avoir. Je ne peux empêcher mes larmes de quitter mes yeux et de rouler sur mes joues.

Elle: ne me regardes pas ainsi l'amour d'Adélaïde. Tu verras c'est mieux pour nous tous. Tu pourras te relever de cette catastrophe qu'a été notre mariage. Comme quoi tu avais raison quand tu disais ne pas te voir vieillir avec une femme qu'on t'a imposé. Et si j'étais impolie, je te dirai de retranscrire tes regrets sur du papier et de te torcher le cul avec.

Ses yeux sortent des éclairs, le reflet de toute cette colère qu'elle ressent. Dire que je n'ai pas mérité cela serait un mensonge. Je regarde Adélaïde franchir la porte de la maison sans que je ne puisse bouger de la place où je suis debout. Mon corps refuse de m'obéir. Je veux la retenir mais mes pieds s'entêtent à ne pas bouger. Mon esprit cogite à une vitesse fulgurante. Passant des images, des paroles, dans toute ma tête. La dose d'informations que mon cerveau doit analyser est supérieure à sa capacité normale. Je ne sais pas ce qui se passe, ou dirais-je, je ne veux pas me rendre compte de ce qui se passe. J'ai l'impression d'avoir commis pire qu'un meurtre. Quel sort mérite une personne faisant du mal à quelqu'un qui l'aime? Car j'aimerais bien savoir ce qui m'attends après tout ce que j'ai dit à Adélaïde. La seule force qui me reste ne me permet que de traîner sur le canapé et de m'y coucher les bras sur la poitrine, l'esprit vide.

PDV ADÉLAÏDE

Je n'ai jamais autant souffert de toute ma triste vie. Je n'ai jamais eu autant mal. Je me ressasse les évènements passés et je ne peux saisir le moment exact où tout a basculé. Même après un mois je ne parviens toujours pas à me relever. Le mois le plus long de toute mon existence, un mois pendant lequel jour pour jour Karim reste au pas de la porte de chez mon frère pour réclamer mon pardon. Un mois pendant lequel je n'ai la force ni pour manger, ni pour travailler, ni même pour sourire. Un mois pendant lequel mes larmes refusent de tarir. Un mois pendant lequel ma famille est à mes petits soins après que, ne pouvant plus le garder pour moi, je leur ai tout dit de ce que j'ai subi dans le passé. Un mois pendant lequel ma mère a quitté définitivement mon géniteur, tout le monde l'a laissé d'ailleurs. Eh oui ce mois à été très riche en émotions. Et mon état empire de jour en jour car maintenant mon chagrin s'accompagne de vomissements et de nausées. En parlant de cela je viens des toilettes où ma belle-soeur Nadia m'a aidé à vomir.