Chapitre 16

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- Ruby, réveille toi, ma grande.

Cette voix douce et familière me force à émerger de mon sommeil de plomb. Lorsque j'ouvre les yeux, je reconnais Nadia et sa robe bleue penchée à côté de moi.

- Prête ? me questionne-t-elle

Encore à demi assommée, je ne comprends pas tout de suite. Mais de toute façon elle ne m'en laisse pas le temps. Une main sur ma clavicule, l'autre sur mon épaule, elle fait craquer mes articulations. La douleur reprends le dessus et je ne peux m'empêcher de crier.

- Chut... ça va aller, c'est fini.

Je reprends mes esprits et réalise que je suis dans une cellule, allongée à même le sol. Devant l'encadrement de la porte se tiennent deux femmes à calepin en pleine discussion, l'une d'entre elles tourne légèrement la tête pour s'adresser à Nadia :

- Merci mademoiselle Mendoza, vous pouvez partir à présent.

Elle m'adresse un dernier de ses chaleureux sourires avant de s'éclipser, tête basse.

Après avoir fini leur conversation, l'une des deux femmes s'éloignent à pas pressés tandis que l'autre se tourne vers moi :

- Ruby Romero, vous avez été jugée coupable de haute trahison envers le Cercle pour tentative de fuite. Vous serez donc sanctionnée selon les lois suprêmes de notre institution.

Elle marque une pause et soupire. Je décèle une pointe de pitié dans son regard mais elle se reprend vite :

- Un médecin passera vous inspecter dans un quart d'heure.

Et sur ces mots, elle referme la porte à clé, me laissant seule face à un garde, sans doute chargé de surveiller ma cellule au cas où la caméra postée dans l'angle aurait un problème.

Je me redresse doucement pour m'adosser au mur et prends ma tête entre mes mains J'aurais du partir en marchant au lieu de grimper dans cet avion de malheur.

Les larmes me montent aux yeux mais ce n'est pas le moment de pleurer. Je vais m'en sortir, ils ne vont pas me tuer après tout, ce serait du meurtre.

Tandis que j'essaie de me rassurer, une porte claque. Les gardes se tournent vers le bout du couloir et penchent respectivement la tête lorsque passe un homme en blouse blanche suivi de la référente de tout à l'heure. Cette dernière ouvre la porte et laisse entrer le médecin. Elle s'apprête à le suivre à l'intérieur mais il lui demande de rester dehors. Puis il se retourne vers moi :

- Alors, Ruby, comment va ton épaule ?

Je le regarde avec méfiance :

- Il me semble que c'est à vous de me le dire.

Il acquiesce avec un sourire et s'accroupit à côté de moi :

- Je peux ? demande-t-il les doigts écartés, comme pour prouver qu'il n'y a aucun danger

Je hoche la tête et il commence m'examiner. Je remarque un tatouage en forme de goutte à son poignet, ce doit être un supérieur, sans aucun doute. Au bout de quelques minutes, il s'exclame :

- Et bien, tout m'a l'air en ordre. C'est parfait !

Je fronce les sourcils lorsqu'il fait signe à la référente, derrière la vitre. Elle rouvre la porte avec un regard interrogateur. Le docteur la rejoint et lui affirme que tout va bien avant de disparaître aussi vite qu'il est arrivé. La référente s'avance à son tour tout en gribouillant sur son calepin :

- Bien... Le médecin vient de confirmer que ton épaule était remise, ce qui veut donc dire que tu pourra être envoyée dans l'Arène dès demain.

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