Chapitre 40

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    Le réveil est insupportable. J'oscille entre sommeil et éveil, luttant pour rester plus de deux minutes côté conscience. Je tente même de me redresser à un moment, mais une main douce se pose sur mon épaule intacte pour m'empêcher de me lever.

On finit par me retirer la perfusion et les patch high-tech sans fil informant de mes données vitales comme mon pouls ou mon rythme respiratoire.

L'anesthésiant encore présent dans mon sang me rattrape bien vite et je ne peux résister une seconde fois au sommeil, bien que ce soit plutôt de la somnolence.

Lorsque je me réveille pour de bon, j'ai l'impression d'avoir échappé à un mauvais rêve. Ma mémoire perturbée se réinstalle lorsque je reconnais Connor, assis sur le bord de mon modeste lit. Il sourit mais je sens que ce n'est pas un sourire sincère dévoilant une réelle bonne humeur.

Nos regards s'enlacent durant de longues secondes, comme hypnotisés l'un par l'autre.

Connor se pince les lèvres et d'une voix douce teintée d'une couleur de regrets et de culpabilité, il murmure :

- Je suis désolé Ruby...

- Non, je le coupe en me redressant brusquement pour passer mes bras autour de son cou.

Il semble surpris par mon geste mais me rend mon étreinte, je le serre de tout mon cœur contre moi, faisant passer des millions de messages sans prononcer un mot. Je ne veux plus me disputer avec lui, je ne veux plus lui en vouloir, je ne veux plus qu'il m'en veuille, je veux qu'on oublie tout et qu'on reste soudés pour s'en sortir ensemble. Tiago avait raison, j'ai terriblement besoin de lui. Et j'aime à imaginer qu'il ait autant besoin de moi même si je ne peux en avoir la certitude pure.

Son visage semble plus éclairé que ce qu'il était et je m'en réjouis intérieurement.

- Ça va mieux ? me questionne-t-il.

Je répond par l'affirmative avant de craquer :

- Et Tiago ?

La luminosité de ses traits disparaît presque instantanément à la mention de son meilleur ami. Je me doute que parler de ça ne lui procure pas le bonheur, mais je ne peux rester dans l'ignorance une minute de plus. Il me répond tandis qu'il triture un bout de ma couette nerveusement :

- Je n'ai pas de nouvelles depuis ce matin.

Je jette un œil à l'horloge qui me fait réaliser que nous sommes en plein milieu d'après-midi.

- Je n'ai pas dormi, je suis venu ici à la première heure, dès qu'ils ont ouvert les grilles j'ai foncé droit jusque là. Tout ce qu'on m'a dit c'est qu'il était en soins intensifs depuis son arrivée et qu'il était entre de bonnes mains. Je crois qu'ils l'ont opéré.

Je réfléchis un instant en songeant à mon épaule qui ne me fait plus le moindre mal, je me demande si c'est grâce aux anti-douleurs ou bien à leur médecine sur-développée. S'ils m'ont anesthésiée généralement, c'est qu'ils m'ont opérée aussi, hors je ne vois pas bien pourquoi m'endormir entièrement pour une balle. J'en demanderai des nouvelles à Nadia, elle doit sûrement savoir.

- Ils m'ont opérée aussi, je crois.

- Je ne comprendrais jamais pourquoi une telle technologie n'a jamais été partagée à notre société d'origine. Ils savent soigner presque tout et possèdent des engin tellement évolués, des tas de vies pourraient être sauvées s'ils n'étaient pas aussi égoïstes.

J'acquiesce d'un signe de tête.

Une infirmière dont le visage m'est inconnue se présente sur le seuil de la chambre qui m'est réservée en frappant timidement la porte. Je lui offre un sourire en signe d'accueil.

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