Binta: Confiée à ma belle mère.

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Tout s'est bien passé avec la belle famille d'Idi. Ce sont des personnes très gentilles et aimables. Il faut avouer qu'Idi a vraiment de la chance de tomber sur une famille comme celle-là. Quand à Souleymane ( le mari d'Idi), il ne cessait de sourire.

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Mon Dieu que le temps passe vite. Les heures, les minutes, les secondes tout cela passe tellement vite. Malgré la rapidité du temps, certains meurent et d'autres naissent. Les uns deviennent heureux et les autres malheureux. Peut importe comment nous nous sentons dans ces moments, nous mourrons dans une seconde, une minute, une heure, un jour, une semaine,un mois, une année... Qu'importe le temps que nous ferons sur terre, nous finirons tous par mourir donc à quoi bon de trop s'attacher à cette vie ? Nous voyons aujourd'hui des enfants de moins de 18 ans fréquenter les boîtes de nuit, aller dans des bars de Chicha... pire encore nous les voyons consommer la drogue et après c'est pour aller se jeter sur des jeunes filles innocentes et leur prendre toute leur fierté... Des jeunes filles de moins de 17 ans faire des enfants illégitimes et puis après c'est pour aller dire qu'elles ne veulent pas qu'on les marie très jeunes.
Nous voulons nos droits, exerçons tout d'abord nos devoirs. La lutte contre cela doit être la préoccupation de tous. Où ira-t- on avec une jeunesse qui n'est préoccupée qu'à se droguer ?

Binta se marie aujourd'hui . Elle est plus que contente. Elle a décidé de faire juste les mariages religieux et coutumier vu qu'ils ont déjà fait la signature à deux.
Elle est excitée à l'idée de faire partir du camp des femmes mariées. Mouctar de son côté s'impatiente chez lui.

Le temps passait et le stress montait chez Binta. Le mariage religieux était maintenant dans moins d'une heure. Elle se préparait dans sa chambre qui sera bientôt ex chambre en compagnie de Hawa, Idi et Halima. Elle pleurait de temps en temps car cette maison ainsi que sa belle mère allaient la manquer. Ses trois compagnons essayaient de la réconforter.

-Halima: Je sais ce que tu ressens aujourd'hui et sache que moi aussi j'ai ressenti la même chose à mon mariage.

-Hawa: Oui on sait que la maison de tes parents va te manquer.

Dès que Hawa a prononcé l'expression "tes parents", Binta recommença à pleurer de plus belle. Et oui ! Ce n'est pas le fait que la maison allait lui manquer seulement qui la faisait pleurer c'est aussi cette envie d'avoir ses parents et surtout sa mère à ses côté qui la faisait pleurer.

Chaque fille rêve de passer cette journée de sa vie en présence de sa mère pour que cette dernière puisse partager ce moment.

-Halima: Qu'y a-t-il Binta? Pourquoi tu pleures comme ça?

-Binta: C'est ma mère... Elle me...manque . J'au...rai aimé qu'elle soit là avec moi. J'aurai voulu partager ce moment avec elle pour qu'elle me conseille sur comment entretenir mon foyer, mon mari, comment faire une fois enceinte. Wallah je me sens vide aujourd'hui . Pourquoi? Pourquoi Dieu me les a pris trop tôt? Vous aviez toutes vos mamans à vos côtés lors de vos mariages mais moi non.

Après ces quelques phrases, Halima ainsi que Idi se mirent aussi à pleurer. Idi essuya ses larmes et demanda à sa nièce de se calmer.

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Le mariage religieux venait d'être scellé. A partir de ce jour Binta n'est plus à la disposition de sa famille mais de celle de son mari. Elle avait comme une boule au ventre à cette idée. A son retour de la mosquée, les femmes formèrent un cercle où elles se mirent à chanter et danser . Binta assise sur une chaise, les regardait avec des yeux pleins de larmes. Son téléphone vibra. C'est un message de Mouctar qui disait:< Comment va Mdme Diallo?>
Elle sourit mais elle n'a pas répondu. Elle regardait les gens danser les uns après les autres.

-On te demande à l'intérieur pour la cérémonie du mariage coutumier.

Binta se leva et suivit la dame. C'est la dernière étape qui reste avant qu'elle ne soit à jamais l'épouse de Mouctar Diallo. Et oui à jamais car elle ne compte pas faire comme toutes ces nombreuses filles qui se marient pour divorcer quelques mois après. De nos jours plus de la moitié des couples qui se marient ne durent pas trop longtemps tout ça juste parce q'il y a un manque de confiance et de communication...

Dans la chambre , Binta trouva plusieurs femmes, une calebasse et un tabouret. Elle s'assit sur le tabouret à la demande de sa tante paternelle. Cette dernière lui demanda de faire ses ablutions avec l'eau que contenait la calebasse. Ensuite, sa tante vint s'installer derrière elle pour lui enfiler un pagne en Bazin blanc qu'elle laissa tomber deux fois avant de l'enfiler la troisième fois. Ce fut la même chose avec le voile. Après avoir fini avec l'habillement, on fit appel à son oncle qui fit son entrée dans la chambre pour donner la main de Binta.

-Fatoumata Binta Sow je te donne en mariage à Mouctar Diallo fils de Abdoulaye Diallo et Oumou Salamata Bokoum.

Il n'eut même pas le temps de terminer sa phrase que Binta éclata en sanglots. Un homme déplacé pour l'occasion la prit sur son dos et suivit l'une de ses belles soeurs qui portait une calebasse sur la tête. C'est ainsi que Binta fut accompagnée de chants et de danses jusqu'à la maison de ses beaux parents où elle devra passer une semaine avant d'aller chez ses parents.
Les chants continuaient dehors alors que Binta était installée toute seule dans une chambre où était étalée un drap blanc.

Dehors, Mouctar remercia les invités avant de rejoindre sa bien aimée. Il trouva Binta assise timidement au milieu du lit. Il lui sourit avant de la saluer.

-As-tu besoin de quelque chose amour?

-Oui j'ai faim. Aide moi à manger quelque chose Mouctar.

Et oui! Binta n'a pas mangé de toute la journée. D'après l'une des coutumes peulhes, la jeune mariée ne doit pas manger le repas fait à l'occasion de son mariage. Oufff !! Quelle coutume !

Mouctar alla chercher le repas tout en défiant les taquineries de ses cousines qui étaient au salon. Binta attendit patiemment son homme qui finit par se présenter avec un gros plateau plein de bonnes petites choses. Il y avait du riz au gras, du fonio à la sauce d'arachides mais de tous ces plats celui qui attirait le plus son attention c'est le lakiri accompagnée de lait caillé. Avouons. Ce plat est vraiment l'un des meilleurs de l'univers.
Binta se régala vite fait sous le regard amoureux de son mari.

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-Oui Yayé. Je suis vraiment fière de ta nièce. Elle m'a donné ce qu'elle avait de meilleur et je ne sais comment la remercier.

Et oui !!! Mouctar venait d'avoir ce que désire tout homme sur terre: la virginité de son épouse. Mais il y a parmi ces hommes des lâches qui se permettent de voler l'innocence de certaines filles alors qu'elles auraient aimé faire comme Binta. Trop de viols ! Des innocentes blessées et humiliées ! Ces jeunes filles ne sont pas des jouets mais des humains. Regardez toutes ces violences que subissent la couche féminine sur terre. Certaines nations font tout pour l'éviter alors que d'autres laissent passer cela comme si de rien était. Il faut vraiment que ça s'arrête. La femme n'est pas faite pour être soumise mais plutôt pour être respectée.

Mouctar sortit de la chambre pour la laisser à Sonna et sa nièce pour régler leurs affaires de femmes comme il l'a appelé.

Il se dirigea au salon et c'est fièrement qu'il s'assit entre les membres de sa famille qui s'attendaient au contraire de ce qui venait de se produire.

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Viols, mariage forcé, excision, analphabétisme ... Qu'est pensez-vous jeunes futurs cadres de vos nations ?

Binta qui a honoré et qui est honorée.

Mouctar qui est fier.

Le bonheur est-il proche ?

Votes et commentaires.

224 nara...