L'OMÉGA INNOCENT ET L'ALPHA ROYAL Vol.2

XX.

Chapitre corrigé en janvier 2020

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Nous avions fait nos au-revoir à Nathan et Miglerina, il était temps pour nous de quitter Faelenvirin et de rentrer. Mais notre voyage en quête de retrouvailles avec Muglerina n’était pas pour autant terminé. En effet, nous n'avions toujours pas eu le moindre instant d'intimité depuis longtemps et je voulais faire les choses bien pour définitivement le reconquérir.

Notre périple avait pris un chemin légèrement différent, au royaume de Tarra’Eldra. Ces terres qui appartenaient aux sang purs étaient également appelées « les terres éloignées ». Ce territoire isolé était dirigé par Dalthan, le sang pur le plus puissant et charismatique qui soit. Mais nous n'y allions pas pour une petite visite amical et de charité. Là-bas, existait un jardin de plaisir où seul les amants les plus amoureux pouvaient accéder, tester leur amour de la plus intime des manières. C’était un bon moyen de célébrer nos retrouvailles et notre victoire, et de nous retrouver.

Puis, nous en avions besoin.

—Nous sommes arrivés, Muglerina. Réveille toi, mon bien aimé.

Il s’était endormi dans le fiacre qui nous conduisait déjà depuis un moment, la tête sur mes puissantes cuisses. Je le réveillais en douceur en passant ma main dans ses longs cheveux, il ouvrit ses yeux avec délicatesse et les frotta tout en me souriant tendrement. Une fois complètement éveillé, je l’aidais à descendre avec galanterie et nous découvrîmes le royaume de Tarra’Eldra ensemble.

J’étais déjà venu ici étant bien plus jeune pour me perfectionner, mais cela remontait à l’enfance quand mon père fut roi.

—Bienvenue à Tarra’Eldra, roi de Fëanor’d, me salua l’un des gardes à la lance imposante.

Je fis un mouvement de tête et invita Muglerina à me suivre de très près. Bien que mordu, son odeur resta toute puissante et les sang purs n’y étaient pas insensibles. Mais notre arrivée se passa bien et nous fûmes bien accueilli par le royaume. Les gens d’ici ne vivaient qu’entre eux et rares étaient les naissances d'une nature différente.

Les pratiques ici étaient peu recommandables car beaucoup ne survivait pas. En fait, rares étaient ceux à être promis à un sang pur de ces terres. Et je connaissais bien le roi qui veillait sur cet endroit. Il avait une incroyable chevelure rouge, tel était la couleur du sang et de ses yeux.

Je présentais à Muglerina les terres et lui expliquais les coutumes de ce royaume. Ici tout comme à Faelenvirin, les gens étaient presque nus (voir totalement). Tous les sang purs avaient le même type de corps, la peau taillée dans les muscles, élancés, balèzes et redoutables.

Ici, le décor n’était pas si différent de celui de Muglerina. Il manquait simplement la neige pour qu'ils soient un seul et même endroit. Mais la verdure était similaire à celle de Faelenvirin, le peuple vivait entouré par une épaisse forêt et le royaume en hauteur donnait sur une vue entière du monde et des montagnes. Je réalisais à quel point nous n’étions rien face à cet univers gigantesque et riche de merveilles. J’étais minable et j'en prenais conscience seulement aujourd’hui.

—Je vais te présenter à Danthal. C’est un homme bien et ensuite, je t’emmènerai vers les jardins.

Muglerina était au courant de mes intentions et semblait impatient de découvrir ces lieux promis. Danthal faisait parti de ces sang purs à la foi pure. Il savait être sévère et sortir les armes quand cela était nécessaire mais il avait un bon fond. Il était l'un des rares sang purs à ne pas craquer face à l’odeur et aux phéromones des omégas. Non, il ne jurait que par Chihaya, celle qu'il aimait.

Nous prîmes le temps de visiter les marchés, le royaume regorgeait d’endroits magnifiques à visiter et c’était un vrai délice de partager cet instant avec Muglerina. Cette fin de voyage promettait un nouveau début d'histoire.

Maintenant que nous avions passé l’épreuve de Nazaërl’h, nous pouvions prendre notre temps avant d'aller au jardin et y faire l'amour.

Cependant, je me devais de prendre des nouvelles de Danthal avant.

Le palais était vaste et somptueux rien que de l’extérieur. Ici, la pauvreté n'existait pas et tout sang pur habitait de magnifiques demeures. Danthal prenait soin de ses sujets comme le ferait tout bon roi. C’était une manière également de ne pas sombrer dans les ténèbres depuis la mort de Chihaya.

Ce drame l'avais dévasté.

J’avais beaucoup à tirer de lui sur sa foi mais grâce à Muglerina, j’étais sur le bon chemin.

Nous traversions l’allée qui menait aux portes du palais, qui se trouvaient en haut d'un escalier composé de centaines de marches. Il y avait de magnifiques arbres aux troncs imposants plantés asymétriquement les uns parallèlement aux autres, et la belle pierre au sol qui formait le chemin jusqu’aux escaliers était toute aussi resplendissante. Une partie du palais était entourée par une gigantesque grille de barreaux noirs qui distinguait cet endroit des autres demeures. Pourtant, cet endroit n'avait rien de plus prestigieux qu’un autre, mais cet emplacement isolé faisait l’unicité de ces terres. Danthal était un solitaire et je n'en connaissais que trop bien les raisons.

Ce dernier était l'un des plus vieux sang pur à exister de notre ère, il n’était pas loin de franchir son premier millénaire d'existence. Et rares étaient ceux à atteindre un tel âge. Je savais déjà que je n'y parviendrais pas à cause de ce que j’avais fait à Muglerina. Cependant, Danthal vivait dans une tristesse presque inconsolable depuis la mort de Chihaya. Désespérément, il attendait son retour, priant les deux pour que son âme se réincarne quelque part dans ce monde. Elle était une oméga pleine de vie, mais Danthal avait fait les mêmes erreurs que moi et n’avait pas pu la rejoindre puisqu’ils n’avaient pas été liés par le destin. Et c’était le sort qui attendrait Aerin avec Ritsuki dans leur vie future. Si ces deux là s'aimaient d'un amour sincère, ils n’étaient pas des êtres destinés et ne pouvaient mourir ensemble.

Un jour, Aerin se retrouverait seul et comme Danthal, il prierait pour qu'il se réincarne.

Mais la probabilité restait infime.