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Chapitre corrigé en janvier 2020

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Les audiences avaient repris. Depuis cet incident, nous tentions de reconstruire un nouveau refuge mais j'étais débordé par les travaux colossaux et Muglerina trop fatigué. Parce que Malgré tout, des omégas avaient besoin de notre aide que je ne pouvais pas me résigner à abandonner. Muglerina avait retrouvé un semblant de sourire et il ne m’en fallait pas plus pour être heureux. Il avait bien récupéré, que ce soit à cause d'Albert ou de ma nature, mais pour l'instant, nous avions arrêté de faire l'amour tous les deux.

J’étais blessé dans mon égo d'homme et de sang pur mais je ne devais rien laisser paraître face à tous. Évidemment, il n'acceptait pas mon comportement, alors ce dernier se piquait pour ne pas entrer en chaleurs. Quant à moi, je prenais le remède à base de sang pour atténuer un peu mes ruts et mes pulsions soudaines afin de ne pas m'en prendre à lui. Mais réalisait-il que dormir dans le même lit sans que je ne puisse le toucher était insoutenable ?

Mais cet éloignement était nécessaire pour apprendre à nous découvrir d'une nouvelle manière. Je ne voulais pas qu'une histoire de sexe avec cet oméga, mais bien plus. Alors pour comprendre ce que je devais faire, je devais me tourner vers mon fils et Ritsuki. Bordel, je devais être un cas désespéré pour demander à ces jeunes de me venir en aide et de me conseiller. Alors exceptionnellement, j’avais fermé les audiences. Sauver mon couple était devenu ma priorité.

— Aerin, Ritsuki, vous voilà enfin.
—Père, pourquoi nous avoir appelé alors que nous étions occupés ?

Voyant le visage rouge et les cheveux en bataille de son oméga, nul doute qu’ils étaient bien occupés "physiquement". Malgré sa morsure, Ritsuki dégageait de puissantes phéromones. Ils étaient passionnels, dévoués l'un envers l’autre. Puis il y avait nous, entre eux.

—J'ai besoin de...de conseils admis-je presque tristement.

En cent ans, il était normal qu’il me déteste et se délaisse, mais je me rendais compte à quel point j’aimais cet oméga. Qu'il était toute ma vie. Alors quand je regardais mon propre fils, j’aimerais lui ressembler et prendre soin de sa mère.

—Vous êtes en train de le tuer, Arthur.

Froidement, mes yeux s’arrêtaient sur Ritsuki. Ce dernier était bien le seul oméga avec Muglerina à pouvoir m'appeler aussi familièrement. Assis sur mon trône, je pouffais de rire en tenant ma tête dans la paume de ma main, accoudé. Aerin tenta de dissuader son compagnon de me parler de la sorte mais j’avais en face de moi la tête la plus brûlée de Fëanor'd. Ce caractère bien trempé qui manquait à Muglerina en dehors de ses chaleurs faisait de lui le digne fils de ses parents.

—Je te demande pardon, insoumis ?

Décidé à me faire face, il s’avança jusqu’à moi en se tenant fièrement sur ses jambes pour me défier du regard. Aerin l’avait autorisé à lever ses yeux sur lui, et ce dernier prenait un peu trop ses aises avec moi.

—Vous croyez que le sexe est la solution à votre problème ? Vous vous trompez royalement !

Il venait de quartiers chauds. De nous tous, Ritsuki avait le plus souffert. Néanmoins, il n’était pas lié à Aerin, mais Lily-Lise mais ne s'aimaient pas d’un amour et ce dernier n’avait donc pas pu en connaître davantage sur les êtres comme moi. L'amour entre omégas et sang purs pouvait être aussi beau qu'atroce.

—Mère a besoin de toi, Riki a raison.

Même Aerin se rangeait de son côté à présent. Plus que des conseils, je recevais surtout une leçon.

—Vous devez parfaitement savoir que si un alpha ne prend pas soin de son âme sœur, cette dernière meurt. L'existence de Muglerina ne dépend plus que de vous, Arthur. Si vous vous arrêtez maintenant, vous avez une chance de le préserver, même si cela ne sera plus suffisant à effacer sa peine.
—De mon côté père, je vais parler avec mère, et voir ce que je peux faire pour la rassurer.

Je le savais parfaitement qu’en ne prenant pas soin de lui, il allait mourir. Mais je ne croyais pas en ces légendes, en ces putains de conneries. Mais maintenant, sa vie ne tenait plus qu’à un fil. Mais comment faire pour ne plus le blesser davantage ? Malgré ce remède, je restais un monstre. Un monstre que Muglerina souhaitait garder à ses côtés.

—En tant qu’oméga, je peux parler en son nom. Si Aerin venait à me tromper, je le quitterai.
—Pour qui tu me fais passer là, petite teigne ? Lui répondit mon fils.

Ils s’aimaient et se chamaillaient. Mais l'un comme l’autre, ils étaient fidèles et sincères. Ritsuki et mon fils étaient très complices bien qu’ils se disputaient beaucoup à cause de leur caractère.

—En cent ans, connaissez vous vraiment Muglerina ? Me demanda le garçon à la chevelure rose.

Si je connaissais Muglerina ? Eh bien, je savais d'où il venait, mais n’était jamais plus allé dans son royaume pour autant. Je ne connaissais rien de ses traditions et de sa ville natale. Peut-être que c’était ce qu'il attendait de moi. Que je fasse le premier pas dans ce sens ? Pas uniquement dans nos moments d’intimité. Je devais apprendre à connaître mon compagnon comme il me connaissait. Arrivé à Fëanor’d le siècle dernier, je lui avais imposé notre culture en l'oubliant lui. Cela faisait cent ans que Muglerina marchait derrière moi pour tenter de me comprendre. Maiq je n'avais jamais pensé à lui et aujourd'hui, il était en train de mourir à cause de mes erreurs. Mais le pire, c'était qu'il ne m'en voulait pas.

—Père, pourquoi ne pas aller à Faelenvirin, directement ?
—Fae… tenta de répéter la voix de Ritsuki.

Cela fit sourire Aerin qui caressa la chevelure pâle de son compagnon. Le prenant avec moquerie, Ritsuki commença à faire la tête à mon fils et à gonfler ses joues comme le faisait un enfant. Si je le comparais à Muglerina, il avait plus de caractère mais il restait pas moins plus immature que ce dernier.

—Je n’ai jamais remis les pieds là-bas depuis la fin de la guerre…
—Il serait peut-être temps d'y songer, mon père.

Faelenvirin était le royaume d’où venait Muglerina. Une terre paisible où êtres à la chevelure blanche vivaient dans une harmonie un peu trop parfaite. Ce royaume était connu pour sa discrétion et Nathan faisait un excellent souverain. Nul doute que Muglerina serait content de rentrer chez lui et de se changer les esprits. Dire que mon propre fils et Ritsuki me mettaient face à l’évidence.

Je devais reconnaitre ma défaite face à ces deux là.

L'OMÉGA INNOCENT ET L'ALPHA ROYAL Vol.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant