IX.

3.1K 275 22
                                    

Nouveau dessin fraîchement dessiné 💙🖤
Chapitre corrigé en janvier 2020
-----
J

e m’étais déchaîné toute la nuit contre son corps. Je n’avais pas su me contenir face a sa voix suppliante. Nos draps étaient même tachés de sang. Les ronces avaient abîmé son intimité et dès le matin, nous avions dû faire appel à un médecin.

Sous mes yeux, il toucha Muglerina. Mais je ne pouvais que m’en remettre à lui pour qu’il guérisse. Il doigta mon compagnon sous mon regard, ne prêtant pas attention à moi. Il ignora ma présence pour faire son travail et appliquer les soins à Muglerina qui avait rudement souffert. Nous n'avions pas dormi de la nuit à force de faire l’amour. Bordel, je devais contenir le monstre qui sommeillait en moi, je ne pouvais pas toujours me permettre de perdre pied de cette manière. Muglerina était fragile et je ne devais pas me laisser aller de la sorte. Si Albert avait ravagé son corps, je ne valais pas mieux que lui. Et même s’il avait accepté cette force pour moi, c’était inadmissible.

Je regardais son visage endormi par les soins du guérisseur. Il était si innocent. Ses cheveux formaient une auréole au dessus de sa tête, rependus sur les draps. Le regarder me fit réaliser à quel point nous étions différents. Il était la sagesse et moi la cruauté incarné.

Fou de rage contre moi-même, je me levais de ma chaise en abandonnant Muglerina aux mains du guérisseur. Je quittais la pièce mais rencontrais très vite Aerin en chemin. Ensemble, nous allions au trône pour nous retrouver entre père et fils.

—Tu n'es pas avec Ritsuki ?
—Non, on se fait un peu la tête.

Ils avaient de forts caractères tous les deux, j’étais à moitié étonné.

—Père, qui était ce sang pur ? Que faisait-il au palais ?

Je m’installais à mon trône malgré les audiences suspendues. Aerin se tenait dignement face de moi, attendant des réponses à mes questions.

Albert, le Duc des quartiers Est. Il a appris que Ritsuki se trouvait à la capitale ce soir là.
—Tu veux dire que par notre faute, Riki a été mis en danger ?

Notre faute ? Aerin prenait trop à cœur ce qu'il s’était passé ce soir-là. Ritsuki s’était échappé de cet enfer pour vivre un conte de fée le temps d'une soirée. Je l’avais vu dans son regard, cet oméga avait la même détermination que ses défunts parents.

—Fils, que compte tu faire avec ce garçon, hein ? Je me le demande bien.
—Père, la dernière fois tu as affirmé que nous étions des âmes sœurs, n'est-ce pas ?
—C’est exact.

Je regardais Aerin qui était troublé.

—Riki refuse de retirer son collier pour que je le marque !

Malheureusement, Ritsuki avait ses raisons. Si j’étais parfaitement au courant de la situation, je ne pouvais rien lui révéler pour le moment. Cela appartenait à Ritsuki de le lui dire. Il était le seul a décider ou non de révéler cette vérité. Néanmoins, si Lily-Lise était sont âme sœur, il n'en était rien dans le cœur de l’oméga. Il était évident que lui et Aerin s’aimaient avec le cœur, allant à l’encontre du destin. Ces jeunes me mettaient une belle claque dans la figure pendant que je détruisais Muglerina. Cent ans s’étaient écoulés depuis notre rencontre, et je me demandais comment il pouvait rester à mes cotés encore tout ce temps.

— Fils, et si tu prenais ton temps avec ce garçon ?
—Je te demande pardon ? N’est-ce pas toi qui détruit ma mère à petit feu, père ?
—Si, c’est exactement pour cette raison que je te demande de faire le contraire avec ce garçon, si tu veux le préserver. Il faut du temps à un oméga pour guérir de ses blessures.

Il grogna contre lui-même, réalisant qu'il s'y prenait mal avec ce garçon.

— Mère n'est pas avec toi ? Remarqua-t-il.
—Non, elle s'est sacrifiée pour moi cette nuit. Par conséquent, elle est entre les mains d'un guérisseur.

Aerin comprit parfaitement de quoi je voulais parler. S'il restait un alpha, il connaissait bien la nature des sang purs, plus bestiale que la sienne. Il semblait porter une attention particulière à Muglerina et j’étais content de voir qu’il s’inquiétait enfin pour sa mère. Même si le chemin était encore loin d’être parcouru, lui et Muglerina faisaient des efforts l'un envers l’autre.

—Nous sommes actuellement en train de développer un médicament à partir de son sang. Je ne peux pas abuser de ta mère en sachant qu'elle ne peut se régénérer.

Avec mes hommes et le guérisseur, nous avions décidé de passer à la vitesse supérieure. Muglerina ne tiendrait pas a ce rythme. Le tromper était une alternative mais ce n’était pas suffisant. Ce n’était pas ça qui allait arranger les choses ou me soulager de ma nature. Avec ce remède à base de sang, je pourrais facilement repousser les ruts ou ces pulsions sexuelles soudaines.

— Tu ferais mieux de rejoindre ton bien aimé.
—Arrête un peu avec ça, Riki doit probablement me détester.

Je souris en fermant les yeux.

—Je peux t'affirmer le contraire, fils.

Sur ses mots, je me levais en laissant un Aerin troublé dans mon dos. J'avais promis d’être aux côtés de Muglerina à son réveil. Je ne pouvais pas manquer à ma parole et parler avec mon fils m'avait fait un grand bien. Je regagnais notre chambre après avoir échangé quelques mots avec le guérisseur. Puis doucement, je m’installais sur le rebord du lit en caressant le visage délicat de mon tendre. Ma caresse le réveilla doucement et par instinct, il se frotta les yeux en se redressant. Comme à chaque fois qu'il se réveillait, je l'aidais à se mettre dans la bonne position. Puis nos lèvres se liaient naturellement comme le faisaient les amants.

—Bonjour, mon roi.

Il égaya mon esprit. Muglerina était là, à me sourire comme si mon comportement de la veille n’avait jamais existé.

—Comment te sens-tu, Muglerina ?
—Très bien. Je te remercie mon roi.
—Non, ne me remercie pas, s'il te plaît.

Il glissa sa main dans la mienne avant de s'en emparer pour approcher mon annulaire droit près de ses lèvres. Puis, y déposa un tendre baiser sur mon alliance.

— S'il te plaît, Arthur. Ne te considère pas comme un monstre.
—Tu sais pourtant que c’est ce que je suis.

Il hocha la tête négativement.

—Jamais je n’ai eu ce genre de pensées à ton égard. Nous devons reprendre notre relation du début, c'est tout.

Ça sonnait si vrai que je ne voulais pas y croire. Muglerina ne connaissait pas le mensonge. À mon réveil, quand je m’étais endormi pendant cinq ans, il m’avait avoué son infidélité. S'il avait choisi Albert, c’était à cause de sa nature qui lui rappelait la mienne. Bien qu’il s’était donné au sang pur, Muglerina n’avait d'yeux que pour moi, et je savais ô combien il avait dû prononcer mon nom dans ces moments-là.

Silencieusement, je me contentais de caresser ses cheveux. Quand il voulut prendre la parole, il se pinça les lèvres pour s'abstenir. Il plongea simplement ses yeux dans les miens pour suivre mon regard, perdu dans mes pensées.

—Oui, tu as raison mon tendre aimé.

L'OMÉGA INNOCENT ET L'ALPHA ROYAL Vol.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant