XVIII.

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Chapitre corrigé en janvier 2020
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-MUGLERINA !

Dès l'instant où il venait de se sacrifier, la haine me consuma immédiatement. Mon monde devint entièrement sombre et rempli de désespoir. Je voyais le corps de Muglerina s'effondrer sur le sol et malgré la dague dans son cœur, aucun son ne sortit de ses lèvres. Allongé sur le côté, le sang coula sur le sol, sous le regard de pierre de Nazaërl'h. Muglerina me regarda alors qu'il mourrait sous mes yeux.

-MUGLERINA !


Hors de moi, un sentiment de puissance s'empara de mon être et avec toute cette puissance, j'en vins à briser ces ronces. Une fois libéré, ces dernières se volatilisèrent en particules de lumière pendant que je me dirigeais vers l'oméga.

Doucement, je pris son corps dans mes bras, et quand je tentais de le réveiller en le secouant par les épaules, ses yeux restaient fermés. Je fondis en larme en plaquant ma tête contre son corps et l'appelais désespérément.

« Si tu l'aimes vraiment, alors sacrifie toi pour l'oméga, roi Arthur ».

-Espèce de salope ! Comment as-tu pu lui demander une telle chose !? Tu es un monstre, Nazaërl'h !

La statue se mit à rire, je compris que ma voix n'avait aucun impact et que seuls les actes comptaient. Elle avait privé Muglerina de son ouïe pour que je fasse le premier pas vers lui. Et pour ramener Muglerina à la vie, je devais me sacrifier moi-même avec cette dague pour ne faire plus qu'un avec lui. Alors depuis ma place, agenouillé sur le sol, je regardais la reine.


« Retire ce poignard de son cœur et rend à Muglerina ce qu'il vient de perdre en acceptant les ténèbres en toi ».

Seul un alpha démoniaque avait accès à ces pouvoirs. Les ténèbres étaient donc l'élément requis pour que je puisse me servir de cette force et revoir son sourire. Nazaërl'h avait affirmé la grossesse de mon compagnon. Mais au fond de moi, je l'avais senti. Le soir, nous dormions dans le même lit malgré notre distance. Et déjà là, j'avais eu l'occasion d'entendre le cœur de notre enfant battre en lui.

Je ne devais pas que sauver Muglerina. Je devais également préserver ce petit être car avant d'être un roi et un sang pur, j'étais un père. Et si tout le long de cette épreuve, mon compagnon ne m'avait pas entendu, j'avais pu entendre ses pensées. Elles étaient à son image, à la fois naïves mais puissantes.

-Ah...

J'essayais de me contrôler pour ne pas succomber aux ténèbres. Je luttais contre moi-même dans mon subconscient pour remporter ma propre bataille. Mais je tenais ma Destinée dans les bras et je devais lui rendre la vie. Il avait besoin de moi, j'étais incapable de l'abandonner et maintenant qu'il était mort, je sus ô combien je l'aimais.

« Si tu donnes à cet enfant ce qu'il vient de perdre alors tu accepteras de te lier à lui au-delà de votre lien d'âme sœur, tu le rejoindras ».

-Le paradis n'a pas de place pour les gens comme moi, Nazaërl'h. Je ne peux pas accompagner Muglerina dans un tel endroit, ma place se trouve en enfer. Je suis un monstre.

« Si tu es véritablement ce monstre que tu décris, alors abandonne ce garçon et pars. Dans le cas contraire, prend cette dague. Tu sais ce qu'il te reste à faire ».

La dague était toujours enfoncée dans la poitrine de Muglerina. Je regardais son visage. Il ne semblait pas avoir souffert, comme si Nazaërl'h avait effacé une douleur inutile à ce garçon pour cette épreuve. Ce qui comptait c'était ce que nous allions faire à présent.

-J'ai compris. Tout ce qui compte c'est Muglerina et notre enfant, dis-je en enlevant la dague de sa poitrine.

À ma grande surprise, son sang ne coula pas, comme si Nazaërl'h faisait en sorte que son corps ne soit pas plus mutilé.

« Sache qu'en recevant cette dague, tu acceptes de subir une grande souffrance. Un coup de poignard suffira pour que tu ressentes toute la douleur de ton compagnon afin que tu comprennes le mal que tu lui as fait. Libère les ténèbres et sauve ces vies, Arthur Van Eranamm Fear ».

Je regardais la lame silencieusement avant de déposer le corps de Muglerina par terre. Puis, dans le cas où j'échouais, je vins poser un baiser délicat sur ses lèvres glacées. Ce contact fendit mon cœur et chuchotant, je lui avouais mes sentiments.

Enfin, je tins fermement le manche entre mes doigts, enroulant une main tout autour. La lame ne portait aucune trace de sang, elle brillait même d'une intensité incroyablement puissante, me rappelant l'argenté de sez cheveux. Puis, je vis mon reflet sur la dague. Notamment mon regard rouge qui me rappela le véritable monstre que j'étais. Mais, je pouvais ramener Muglerina en lui offrant mon cœur. Il bâterait en lui et nous permettrait d'être ensemble pour toujours. Et lorsque son corps lâchera, je m'en irai avec lui. Il n'y avait pas plus belle mort que deux mourir avec sa Destinée.

Même si nos routes se sépareraient à l'instant où nos vies s'éteindraient.

L'OMÉGA INNOCENT ET L'ALPHA ROYAL Vol.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant