10 octobre : rouflaquettes

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Jack et Sally étaient au cinéma. En les voyant arriver, la vendeuse de popcorn les avait prit pour un couple. Les deux amis avaient rigolé, mais maintenant, leur film commençait. Ils furent donc forcés de stopper leur fou-rire. Ce fut difficile, mais ils  y parvinrent. L’histoire commença.

    Vladimir était un vampire. Un vrai stéréotype vivant. Enfin, moyennement vivant. il portait des vêtements sombres, buvait du sang, n’aimait pas l’ail. Il arborait toujours un air sombre et menaçant, et. ses cheveux bruns et ses yeux foncés faisaient de lui un vampire plutôt attirant.

    Forcément, c’était un film, il fallait que l’acteur principal soit attirant.

    Mais une ombre gâchait le tableau. Il avait des rouflaquettes. Et il avait beau essayer, il ne parvenait pas à les raser. Vladimir était maudit. Ses rouflaquettes repoussaient les filles.

    Un jour, il croisa la route d’une belle jeune demoiselle dans son lycée. Mais elle sentait l’ail. Il passa son chemin.

    Le lendemain, il croisa la route d’une autre jeune fille. Celle-ci était belle, et elle sentait bon. Vladimir tomba immédiatement amoureux d’elle.

    C’était un film à l’eau de rose après tout. C’était Sally qui avait insisté pour aller le voir, pensant qu’il allait être drôle. Jack, lui, s’ennuyait à mourir. Alors il se rabattait sur les popcorns pour se distraire.

    Une seule chose faisait obstacle à l’idylle de Vladimir et sa dulcinée. La malédiction, les rouflaquettes. Il tenta à nouveau de se raser, mais évidemment ça ne fonctionna pas.Rien ne fonctionnait.

    Sa mère, en le voyant essayer tant bien que mal, lui proposa :

    — Et si tu essayais de les épiler à la cire ? Tu n’as jamais essayé, avec un peu de chance ça peut marcher.

    Les épiler à la cire ? Hors de question ! Vladimir savait à quel point cela faisait mal, il avait entendu des filles de sa classe en parler. Un des inconvénients d’avoir une ouïe si développée, un des inconvénients d’être un vampire cliché.

    Mais il était désespérément amoureux de cette fille. Et en amour, les sacrifices étaient inévitables. Alors il prit son courage à deux mains, et rendez-vous chez l’esthéticienne.

    La femme qui s’occupait de lui à l’institut était à deux doigts d’éclater de rire. Mais elle se retenait, il fallait rester professionnelle. Elle n’avait jamais dû épiler des rouflaquettes avant, c’était vraiment ridicule. Elle appliqua doucement la cire sur les poils de Vladimir.

    — Ce n’est pas trop chaud j’espère ?

    Vladimir lui répondit que ça allait. Mais ça alla moins bien au moment où elle tira d’un coup sec sur la bande de cire. Vladimir hurla.

    — Tout va bien ?

    — Non !

    Mais le soir quand il demanda à sa mère de lui dire si ça avait fonctionné, car les vampires ne pouvaient pas se voir dans un miroir, elle lui offrit un grand sourire et hocha la tête.

    Enfin ! Il avait trouvé la solution ! La malédiction était levée !

    En arrivant au lycée le lundi suivant, il s’avança vers la fille qu’il aimait et lui déclara sa flamme. En voyant que ses rouflaquettes avaient disparu, elle accepta et ils purent enfin vivre leur amour.

WRITOBER 2018Où les histoires vivent. Découvrez maintenant