30 octobre : fertile

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Le Roi se préparait. Il se préparait pour la tempête, pour la tornade qui allait bientôt bouleverser sa vie, et celle de beaucoup d’autres.

    C’était un Roi simple. Il avait été éduqué avec de vraies valeurs. La générosité, l’importance de l’instruction, ce genre de valeur qui paraissait évidente pour la plupart des citoyens, mais pas pour la plupart des Rois. Il vivait dans un manoir, pas dans un palais, c’était trop grand, trop luxueux à son goût. Il avait déménagé au moment où il était monté sur le trône. Quand il devait recevoir les monarques des royaumes voisins, il les recevait chez lui, peu importe ce qu’ils en pensaient. Son manoir était quand même assez luxueux pour être digne d’accueillir de prestigieux invités, mais il était assez confortable pour que le Roi et sa famille s’y sentent bien.

    Le pays était minuscule, et principalement composé de campagnes et de champs. La principale exploitation du royaume était le blé.

    Mais ce jour là, le jour s’assombrissait au dessus du royaume, à mesure que la menace approchait. On entendait au loin les tambours de guerre.

    Un monarque d’un royaume voisin, qui n’avait jamais aimé notre Roi, avait décidé d’attaquer. Il voulait annexer le pays. Il voulait la guerre aussi. Il avait toujours été connu pour avoir une incroyable soif de sang et de mort. Il était un tyran. Il imposait des impôts faramineux à ses sujets, simplement pour s’enrichir toujours plus. Jamais il n’aurait ne serait-ce que pensé à utiliser cet argent pour le bien de son pays. Pour donner un meilleur accès à l’éducation, un meilleur accès à la santé, ou pour aider les personnes qui habitaient près des frontières à reconstruire leurs foyers après la guerre. Non, lui, il voulait juste agrandir toujours plus son palais et son ego.

    Il en voulait aux terres fertiles du royaume de notre bon Roi généreux. Ces terres fertiles, synonymes de richesse organique, il voulait les voir disparaître. Il voulait voir les paysans plier sous le poids de son pouvoir. Il voulait les asservir jusqu'à qu’il ne leur reste plus rien.

    Ses soldats étaient prêts. Prêts pour le combat, prêts à mourir pour lui. Il était si facile pour lui de les manipuler en leur promettant une situation plus confortable pour eux et leur famille. Bien sûr, ça n’arriverait jamais.

    Les soldats de l’autre camp étaient prêts eux aussi. Il voulaient protéger leur nation, leurs biens, le pays, coûte que coûte.

    La bataille explosa. Des soldats moururent les uns sur les autres, d’autres furent gravement blessés.

    Mais un soldat plus malin que les autres eut une autre idée. Plutôt qu’une bataille sanglante et sans fin, il préférait utiliser la ruse. Il réussit à s’approcher silencieusement, on ne savait par quel miracle, de la tente du Roi tyrannique. Alors qu’il était penché au dessus d’une carte stratégique avec un de ses conseillers et qu’il avait le dos tourné, le soldat le poignarda. Le Roi ne tarda pas à mourir. C’était la fin d’une époque, la fin d’une époque bien sombre.

    Le soldat fut tué par les soldats adverses qui devaient protéger le Roi. Mais il accueillit la mort avec plaisir. Il avait sauvé son pays, il avait sauvé les terres fertiles qui faisaient la fierté de la nation.

WRITOBER 2018Où les histoires vivent. Découvrez maintenant