~Chapitre 3~Newt~

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Éloïse se retrouva, seule, assise devant la mare, à essayer de retrouver sa mémoire encore floue. Les seules choses qu'elle savait d'elle était qu'elle s'appelait Éloïse et qu'elle avait quatorze ans. Elle ne savait pas d'où elle venait ni comment elle s'était retrouvée dans cette boîte. Elle décida de se lever et de partir à la recherche d'une quelconque occupation. La journée passa comme cinq. Le soir tombant, Gally arriva en courant dans le bloc. Il était seul.
          -Eh ! Hurla-t-il. On a besoin d'aide ! Y'a un problème !
Les cinq blocards restants accoururent vers l'adolescent. Gally avait une énorme coupure au niveau de la joue. Il lâcha « La nouvelle et Alby, suivez moi. ». Éloïse ne se reconnut pas tout de suite et s'approcha de Gally doucement.
          -Bon, Alby et Éloïse, il reste peu de temps avant que les portes se ferment alors il va falloir faire vite. Newt a perdu connaissance après être tombé je-ne-sais-pas-comment.
Éloïse murmura un « merde » avant de rire discrètement. Gally la regarda de travers avant de dire sèchement :
          -Pourquoi tu rigoles, la nouvelle ?
          -Il me répétait que je pouvais pas être coureur car il fallait pas que je trébuche...
Gally lui lança un regard noir avant de lâcher « on y va » et de commencer à courir dans le labyrinthe. Les deux autres le suivirent sur plusieurs mètres avant de s'arrêter devant Ben, à genoux, Newt avait la tête posée sur ses cuisses. Il avait les yeux fermés, du sang soûlait le long de sa tempe. La nouvelle s'approcha de lui et effleura sa plaie. « Comment il s'est fait ça ? » murmura-t-elle.
          -Bon on a pas toute la nuit, lâcha Gally. On s'tire, La nouvelle, tu aides Ben à porter Newt et Alby tu pars en éclaireur avec moi, on sait jamais, le soir y'a des griffeurs...
La nouvelle obéit sans rien dire. Elle passa son bras dans le dos de Newt, le souleva avec l'aide de Ben et commença à marcher doucement vers la porte encore ouverte.

« DÉPÊCHEZ VOUS !! » Hurla Gally. Les deux porteurs accélèrent le rythme. Quelques mètres avant d'atteindre la dernière ligne droite, un bruit assourdissant se fit entendre : les portes étaient en train de se fermer. Ben eut un mouvement de recul, lâcha Newt et courut vers les portes. Éloïse ne le lâcha pas et marcha le plus vite possible vers la sortie. A quelques mètres de la porte, la jeune fille eut toutes les peines du monde à ne pas s'effondrer. Les portes se refermaient doucement. Elle passa la porte trois secondes avant qu'elles se referment. Elle s'effondra aussitôt au sol ce qui fait aussi tomber Newt, toujours incontinent. Hannah accourut vers le garçon, le souleva et l'amena vers une cabane. Éloïse la suivit.

Newt reprit connaissance quand sa tête toucha la paillasse qui leur servait de lit. Il se redressa et cracha un filet de sang. Hannah sursauta et resta figée, fixant le sol tacheté de sang. Éloïse, plus courageuse, s'avança vers Newt.
-Ça va ?
-Est ce que j'ai l'air d'aller bien ?
La nouvelle baissa les yeux. Son regard se posa sur le genou gauche de Newt. Le trou de son jean avait doublé de volume. Au départ, on aurait pu penser à une simple plaie, mais, en s'approchant, la fille poussa un cri d'horreur, la rotule de Newt était en mille morceaux. Elle lâcha un « Oh putain... »
-Qu'est c'quil y'a ? Demanda le garçon, incapable de lever la tête.
-Putain comment t'as fait pour t'exploser la rotule ? T'as une plaie ouverte sur ta..ton os..il est bien cassé en plus..
Newt, le regard dans le vide, ne parla pas pendant une minute, au bout d'un moment, une larme roula sur sa joue.
-Je..Il fallait pas que j'y aille..Mais j'ai l'habitude...pourquoi cette fois ça a foiré ?
Éloïse haussa les épaules et regarda tristement le garçon, en larmes, le regard fixé sur le plafond.

Alby arriva dans la cabane quelques minutes après. Newt s'était calmé mais fixait toujours le plafond, l'air absent. Sa respiration était régulière, Éloïse avait été bercée par celle-ci et avait manqué de s'endormir. « Bon. » lâcha Alby avant de s'assoir sur la paillasse.
-Au moins, il s'est ni fait piquer, ni est resté dans le Labyrinthe. Il est en vie, c'est un minimum...
Le "leader" attrapa des ciseaux posés sur une table, alluma une lumière dont la source d'électricité était inconnue et découpa le pantalon de Newt jusqu'à mi-cuisse. Celui-ci ne broncha pas, il avait juste fermé les yeux. Éloïse restait, la, debout derrière Alby, sans bouger. Newt lâcha un gémissement quand Alby retira un bout d'os de sa rotule. La nouvelle, qui avait beaucoup de mal à regarder cette opération à vif, tourna son regard vers Newt. Il n'avait pas l'air d'apprécier non plus. Sa plaie au front avait l'air de ne plus saigner. La jeune fille s'agenouilla juste à côté de lui. Machinalement, Newt attrapa sa main posée sur la paillasse. Éloïse, qui n'était pas prête à un tel geste, sentit ses joues et son front brûler. Il la serra quand Alby retira le deuxième bout. Aux yeux de la fille, ça ne devrait pas être aussi douloureux. Elle haussa discrètement les épaules et continua de regarder le visage du garçon, en sueur, des larmes coulant sur ses joues. "Comme c'est mignon, songea la nouvelle. On dirait un enfant qui se fait désinfecter sa plaie à l'alcool..Sauf que la, c'est limite une opération à vif". Un vague souvenir revint à la mémoire d'Éloïse. Une chambre d'hôpital, un plâtre, un steak avec l'apparence de carton. Ces vagues éléments disparurent aussi vite qu'ils n'étaient arrivés. Elle cligna plusieurs fois des yeux et se concentra sur Alby. Le jeune homme, d'au moins 17 ans, avait les cheveux rasés de près. Il portait une sorte de débardeur blanc assez bizarre, et un pantalon couleur camouflage.

"L'opération" dura quarante-cinq minutes. Pendant ce temps, Alby put retirer tout les bouts fracassés, lui poser quelques maladroits points de suture et lui mettre un bandage épais. Pendant ce temps, Éloïse était restée sans bouger, accroupie au chevet de Newt, tantôt le regardant, tantôt regardant Alby, incapable de regarder le genou du garçon. Pendant ce temps, Hannah partit vers les quelques animaux, sûrement traumatisée. Pendant ce temps, Newt avait gardé les yeux fermés et n'avait pas lâché la main de la nouvelle.

Quand il ouvrit enfin les yeux, cinq minutes après qu'Alby soit parti, il tourna directement la tête vers Éloïse. Elle était restée avec lui, toujours accroupie—elle commençait à avoir des crampes—attendant qu'il décide à ouvrir les yeux. Newt regarda sa main cramponnée à celle de la nouvelle. Il rougit et, au lieu de la lâcher (ce que tout garçon dans cette situation ferait), il lâcha un éclat de rire nerveux et serra encore plus fort sa main. "Vraiment chelou, pensa la fille." Elle trouvait Newt plutôt mignon, avec ses cheveux roux toujours en bataille. Et elle adorait son nez. Mais elle n'avait aucune idée de ce que Newt pensait d'elle. C'était sûrement comme ça que se comportait tous les garçons devant les filles de leur âge.

Labyrinthe - Fan-FictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant