Labyrinthe - Fan-Fiction

~Chapitre 17~

Elle est dans une chambre. Avec trois filles. Elle doit avoir 8 ans. Deux des filles lui tournent le dos. Elle reconnaît facilement Marianta grace à ses longs cheveux châtains et devine que c'est Alix à côté d'elle. Amandine est assise dans un coin. Elle a les cheveux assez longs. Elle joue avec un stylo. La Éloïse du rêve est couchée sur un lit à moitié défait, les mains sous la tête. D'un coup, Amandine se lève et s'assoit à côté d'Éloïse. Elle est visiblement plus jeune qu'elle. Quand elle ouvre la bouche, Éloïse remarque qu'il lui manque les deux dents de devant. Elle les a sûrement perdues.
—Dis, Éloïse, dit Amandine d'une voix timide comme à son habitude selon la Éloïse du rêve. Tu penses qu'ils vont nous faire quoi ? Le Wicked ?
Éloïse hausse les épaules.
—Sûrement rien de méchant. Je suis là depuis mes quatre ans et la seule chose qu'ils m'ont fait subir c'est une sorte de torture pour.....
La fin de la phrase se perd dans ses rêves. Mais Amandine semble l'avoir entendue. Elle fait une tête bizarre et regarde le sol.
—Oui ils m'ont fait la même chose. Je pense que tout le monde y a eu le droit...
Quelqu'un frappe à la porte. Une touffe de cheveux roux dépasse de la vitre de la porte. Marianta se lève pour aller ouvrir la porte.
Newt.
Éloïse n'a pas l'air de s'en soucier. Elle reste couchée et continue sa conversation avec Amandine. Mais le rêve se focalise sur Marianta et Newt. Alix est partie faire on-ne-sait-quoi. Ils se retrouvent seuls. Marianta regarde Newt dans les yeux.
—En fait, Newt, je t'ai demandé de venir ici parce que j'aimerais te dire un truc.
Newt acquiesce sans rien dire.
—Du coup, reprend Marianta. Je... (Elle jette un coup d'œil à Éloïse et adresse un sourire à Newt) Bon, je...
—Bon, elle devrait se réveiller bientôt, dit Newt d'une voix de femme.
—Oui ça fait déjà un jour qu'elle dort comme le sujet C6, dit Amandine avec une voix bizarrement grave.
—Sujet C4, dit Marianta avec la même voix que Newt. 15 ans, date de naissance...18 juin 2017. Ok ?
—Ok, répondit Newt avec la voix d'Amandine.

Éloïse ouvrit les yeux. L'endroit où elle se trouvait était horriblement éclairé. Et blanc. Elle cligna plusieurs fois des yeux pour s'habituer à la lumière.
—Eh bien voilà, fit une voix d'homme pareille à celle de son rêve. Tu t'es réveillée... Éloïse.
Elle cessa de cligner des yeux. Un homme et une femme, tous deux en blouses blanches, étaient penchés sur elle.
—Je m'appelle Lauren Clarke, dit la femme
-c'était encore la même voix que dans son rêve-  avec une voix qui se voulait chaleureuse. Mais s'il te plaît, Éloïse, appelle moi docteur. Et mon collègue ici c'est Harry Jones.
Éloïse n'en avait rien à faire. Elle attendait juste qu'on lui dise où elle se trouvait et surtout : pourquoi.
—Appelle moi monsieur, dit Harry d'un ton neutre.
Elle hocha la tête et s'assit sur son lit ce qui fit reculer les deux adultes. Elle put les détailler. Lauren était blonde avec un gros chignon serré sur la tête, ses yeux presque noirs offraient un contraste bizarre sur son visage presque parfait. Elle avait des taches de rousseur sur le nez et un maquillage discret uniquement sur les yeux. Harry, lui, était le genre d'homme qui faisait peur aux enfants. Il avait des poils blancs et bruns hirsutes à la place des cheveux, son énorme nez prenait la moitié de son visage et ses énormes yeux vert pomme exorbités faisaient vraiment peur. Mais à part ça, il était normal. Sa voix était même assez apaisante après avoir passé plusieurs mois dans le vacarme du Labyrinthe.
—Qu'est ce que je fais la ? Dit Éloïse avec une voix bizarre. Pourquoi ?
—Ne t'inquiète pas tu retourneras dans le Labyrinthe demain, dit Lauren vraiment trop calmement. (Elle se tourna vers son collègue) Harry, on y va.
L'homme hocha la tête. Il fit signe à Éloïse de le suivre et sortit de la salle. La jeune fille le suivit docilement. Elle suivit Harry jusqu'à une sorte de salle d'examen. Lauren les avait suivis.  Le médecin indiqua un lit à Éloïse. Elle s'y assit. Elle se rendit compte à ce moment là qu'elle était vraiment sale. Son pull -celui de Newt plutôt- était plein de crasse venant du Labyrinthe et de la forêt. Son pantalon déchiré était vert à cause de l'herbe au niveau des genoux et des fesses. Elle voyait au regard de Lauren qu'elle était attristée -ou dégoûtée- de l'état de saleté de l'adolescente. La femme prit une grande respiration et posa les deux mains sur une table à proximité du lit.
—Bon, commença-t-elle. Je préfère tout t'expliquer avant de faire j'ai pas envie que tu refuses en plein milieu. Et de toutes façons tu ne peux pas refuser... mais bon, du coup, on va faire comme avec ton copain la... Newt... Tu vas enlever tes vêtements et mettre ça (Elle pointa du menton une sorte de pyjama blanc). Après qui te couches dans le lit et tu attends. Je reviendrai dans dix minutes avec un casse-croûte. Et puis je vais te laisser un temps avant tout le reste. Demain, c'est la prise de sang et on te ramène au Bloc. Ça te va ?
—Oui, répondit machinalement Éloïse.
—Parfait ! On va te laisser alors.
Elle tourna les talons et sortit de la pièce en compagnie de Harry.
Éloïse se leva et alla s'avachir dans un fauteuil le temps de réfléchir. Elle se demandait bien ce qu'en pensait Newt et les autres. Ils devaient sûrement être moins inquiets puisqu'ils savait où elle était. Mais elle doutait quand même des ces médecins. Ils avaient quelque chose... d'irréel. Tout était si blanc, et elle avait si mal à la tête. C'était comme si on passait son cerveau à la presse hydraulique. Elle se leva du fauteuil, retira ses habits crasseux et enfila ce que lui avait donné Lauren. Les vêtements étaient agréablement doux. Elle alla se coucher dans le lit sans chercher à savoir quoi que ce soit. De toutes façons, elle n'avait pas vraiment envie de savoir quoi que ce soit sur ça. Elle était dans un lit, c'était déjà ça. Elle ferma les yeux mais n'arrivait pas à dormir. Il y avait un bruit insupportable qui venait d'une sorte de ventilateur à une pale incrustée dans le plafond. Elle enfouit sa tête dans l'oreiller qui avait une odeur de lessive mêlé au désinfectant et s'imagina ce que faisait ses amis.