Labyrinthe - Fan-Fiction

~Chapitre 8~Bannie~

Eloïse ne comprit pas tout de suite. Elle ne comprit pas du tout en fait. Newt était parti vers les cultures. Elle ne voyait pas son visage mais elle l'imaginait en train de pleurer. Elle tourna la tête et vit une tache rouge à la place du corps de Romane. Elle décida d'aller parler à quelqu'un—Pas Newt—. Elle trouva Maria-Diamanta assise sur un banc à rêvasser. Elle s'assit à ses côtés.
          -Il se passe quoi avec Newt ? Demanda-t-elle sans peser ses mots.
Marianta parut surprise.
          -Bah il est triste ! Tu crois quoi ? T'as été accusée de meurtre ! Il a essayé de te défendre mais il s'est fait jeter par Gally.
          -Meurtre ? Mais de qui ? J'ai tué personne moi !
          -Bah apparemment si. Une certaine Romane qui est arrivée en même temps que moi.
Éloïse se raidit. Elle avait été accusée du meurtre de Romane. La Romane qui s'était suicidée pendant la nuit. Mais Newt savait pourtant...Elle se leva.
          -Si je suis accusée de meurtre, ils vont me bannir ! Je vais crever cette nuit ! Ahah ma vie est un sketch ! Je...Je...
Elle ne continua pas. Elle se sentait vide. Elle n'avait rien fait de mal. Des larmes coulèrent sur ses joues malgré elle. Elle sentit une main sur son épaule. Elle se retourna et trouva Newt. Il avait les yeux rouges et gonflés par les larmes. Éloïse repoussa sa main et croisa son regard. Elle ne put s'empêcher de sourire. Newt lui rendit son sourire et la prit dans ses bras.
          -T'inquiète pas...Chuchota Newt en la serrant contre lui.
Le garçon caressait gentiment les cheveux d'Éloïse. Celle-ci sanglotait en serrant son ami de toutes ses forces sans rien dire.
-T'inquiète pas...Répéta le garçon comme pour s'en convaincre lui même.
Gally arriva dans le champ de vision de Newt. Il lui adressa un doigt d'honneur avant de lâcher Éloïse.
-J'vais laisser ce tocard t'expliquer, dit Newt d'un ton neutre. C'est de sa faute.
-Viens avec moi toi. Sauf si tu veux qu'on utilise la manière forte, dit Gally en sortant un couteau de sa poche.
Éloïse baissa la tête. Elle adressa un dernier regard à Newt avant de suivre Gally vers la porte Ouest.
-T'es grave quand même, commença Gally. On te faisait tous confiance et la, tu nous tue une blocarde ! Newt a essayé de nous mytho mais ça a pas marché. Il t'aime ce gars, ça se voit. Dommage, tu vas mourrir. Il aurait dû tenter sa chance ce tocard..Bon..
Gally se tourna vers la jeune fille avec le couteau en main. Un avait un sourire malsain dessiné sur le visage.
          -On est arrivés ! Ricana Gally. Terminus ! J'estime ta vie à deux heures !
La fille ne répondît pas. Elle ne comptait pas protester même si elle en brûlait d'envie. Elle savait qu'elle ne valait rien face à un groupe de garçons tous armés. Hannah, Mila, Alby et Newt arrivèrent avec une sorte de perche finie par une lame. Newt avait les yeux gonflés et rougis—preuve qu'il avait pleuré—. Il s'avança vers Gally et lui tendit une perche. Celui-ci l'attrapa et la pointa sous le nez d'Éloïse. Elle eut un mouvement de recul et se prit un coup de coude à l'arrière du crâne pour réponse à son geste. Newt gardait son regard fixé sur la porte. Soudain, un horrible bruit sortit du Labyrinthe.
          -C'est le moment ! Hurla Alby.
Les quatre "Amis" d'Éloïse et Gally s'avancèrent vers elle en la pointant du bout de leur arme. Elle ne put faire autre chose que de reculer. Hannah, qui se tenait en face d'elle, lui planta sa lame dans le ventre. La fille s'effondra. Deux brocards arrivés quelques jours auparavant la soulevèrent et la jetèrent dans le Labyrinthe. Elle était couchée à plat ventre, à quelques mètres des portes qui s'était refermées. Elle entendit quelqu'un soupirer. Elle se dit que c'était l'écho du souffle de quelqu'un dans le Bloc. Elle n'y prêta guère attention. Quand un bruit de pas s'approcha d'elle, elle se retourna et tomba nez à nez avec quelqu'un. Elle n'arrivait pas à distinguer son visage dans l'ombre des murs. Par contre, elle reconnut sa voix quand il commença à parler.
          -Je suis vraiment désolé de t'avoir fait ça...
Newt.
-Q'est ce-
Elle ne put achever sa phrase. Un bruit horrible résonna entre les murs du Labyrinthe.
-Eh merde, lâcha Newt. Il faudra bouger si tu tiens à la vie.
Elle hocha doucement la tête avant d'essayer de se relever. Une énorme douleur au ventre lui en empêcha. Du sang coulait de sa bouche.
-Putain il manquait plus que ça, dit Newt d'un air désespéré. Euh...Je peux pas te porter...Comment on va faire merde ?!
-T'inquiète je vais faire un effort pour marcher..
-On aura sûrement besoin de courir. Sauf si tu comptes mourrir sous les crocs d'un de ces putain de griffeurs.
Newt s'avança vers Éloïse et lui tendit la main.
-Sauf si madame veut mourrir, continua-t-il, il faut avancer.
Éloïse sourit et embrassa Newt sur la joue. Celui-ci l'aida à se relever et passa un bras sous ses aisselles. La fille passa son bras autour du cou de son ami. Newt commença à marcher. Doucement. Vraiment doucement. Au bout de cinq minutes, ils se retrouvèrent devant un mur de lierres. Les plantes montaient jusqu'en haut du mur.
-Il faut monter, dit Newt. On sera en sécurité la haut.
Éloïse gémit quelques mots incompréhensibles avant de simplement hocher la tête.
-Et il faut te soigner.
Les deux adolescents montèrent tant bien que mal aux lierres. Newt chuta trois fois et Éloïse se retrouva bloquée au milieu du mur. Ils arrivèrent enfin en haut du mur au bout de trente minutes de complications. Les murs étaient étonnamment épais. Un adulte de grande taille pouvait se tenir couché dans la largeur du mur. Éloïse s'effondra sur le "sol". Newt sortit une gourde de son sac à dos—Il avait dû prévoir accompagner son amie dans le Labyrinthe—et la fit boire. La fille essaya d'avaler son eau mais se redressa d'un coup et cracha en bas du mur un mélange d'eau et de sang. Newt fit la grimace et s'agenouilla au chevet de son amie.
-Hum...C'est gênant mais je dois enlever ton t-shirt si tu veux que je te soigne...
Éloïse gloussa bêtement.
-Vas y te gêne pas on est potes hein !
Newt sourit et souleva son t-shirt au niveau de sa poitrine.
-Eh Newty on est potes mais pas plus hein ? Ricana-t-elle. Nan en vrai mate pas hein petit cochon !
Le garçon rigola et versa de l'eau sur sa plaie. Éloïse hurla de douleur.
-Elooeuh chut t'es coureur tu sais que les griffeurs sont cons mais pas sourds !
-Vas y Newty fais toi planter et verse de l'eau dessus merde ! Ça explose !
-Bah désolé je peux pas faire mieux...Je sais que ça fait mal je suis déjà passé par la...
Éloïse sourit. Newt avait quelque chose de rassurant dans sa voix. Elle avait l'impression de l'avoir toujours connu. Le garçon sortit un bandage et du scotch de son sac. Il empila plusieurs couches de bandage avant de le poser sur sa plaie et de scotcher les bords pour que ça tienne.
-Eeeet voilà ma belle ! C'est bon...
-Merci Newty..
Ma belle. Ces deux mots plongèrent Éloïse dans la confusion. Elle secoua la tête pour chasser ses pensées et consulta sa montre : 1:39.
-Les portes s'ouvrent à six heures pile, dit-elle. On a encore cinq heures à poireauter ici.
-Hum...Se serait trop beau de juste poireauter. Y'a toujours un putain de petit détail qui fait tout foirer.
Éloïse hocha la tête. Newt avait raison. Il y avait toujours un détail qui faisait tout foirer.