UNIFORME Terminée ✅ (En réécriture)

Prologue

Prologue

Point de vue de Jude, il y a un an.

J'ai passé la nuit chez Bettie. J'ai encore son odeur partout sur moi comme des effluves de bonheur dont je n'aurais jamais imaginé être la propriétaire. Des instants de rêve pas mérités. Mes parents sont loin de se douter que je ne suis pas chez ma meilleure amie et par chance je peux compter aveuglément sur ma petite sœur, Justine. Ma prof un peu particulière me fait comprendre avec tendresse que je dois quitter les lieux car elle a des choses de prévu en fin de matinée. Je ne cherche pas à comprendre, j'ai déjà reçu bien plus que ce que je ne méritais, elle s'est livrée à moi. Nous en avons oublié la définition de la pudeur.

Je bataille avec mon âme grisée pour revenir à moi-même. J'ai la tête lourde mais je fini par réussir à ouvrir mes paupières comme si quelqu'un les avait piétinés. J'ai l'impression de marcher au ralentit mais il ne me faut pas plus de temps pour comprendre que je ne suis pas en terrain familier par le vertige que me procure le manque de repères.

Il me semble que je suis dans un lit, dans une chambre. Un nuage a dû se dégager pour laisser apparaître la lune qui est désormais ma seule source de lumière. Le temps que je me remette mes idées à l'endroit, je m'aperçois que je tremble.

Depuis combien de temps dure tout ça ?

Je sens déjà que les battements de mon cœur s'accélèrent. Où suis-je ?

Je me rappelle être sortie de chez Bettie, puis plus rien. Que s'est-il passé ?

Je n'ose pas bouger. Si je suis ici, c'est que quelqu'un m'y a amené. Je me pince très fort mais à part ma peau qui vire au bordeaux à cet endroit-là, rien ne change. Je suis toujours là, peut-être avec un fou. La pièce est gelée et le lit est bien trop grand, j'ai l'impression de ne pas pouvoir en descendre sans faire de bruit. Comme si la distance entre le sol et moi était infranchissable.

Mon estomac hurle. Quand je suis sortie de chez Bettie, c'était le matin et à présent le ciel a changé de couleur plongeant la ville dans le noir. J'ai la sensation d'être dans un cauchemar. C'est complètement surréaliste. J'ai le temps d'imaginer toutes les situations possibles et ce n'est pas fait pour me rassurer.

Il faut que je sorte d'ici au lieu d'attendre que je me réveille dans ma chambre parce que ça n'arrivera pas. Agir. Réussir. Agir. Réussir. Je me souffle ces mots en boucle pour y puiser un peu de courage manquant.