Bettie

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Point de vue de Bettie, il y a un an.

Je tiens fermement le pommeau de douche sur tout mon corps pour faire glisser l'eau sur ma peau. La chaleur embaumante de la salle de bain me fait le plus grand bien. J'évacue toutes mes peines accumulées. Il fallait que je tombe amoureuse d'une élève. Mais elle n'est pas comme les autres. J'ai beau essayer de me raisonner, j'en reviens toujours à la même conclusion logique : je ne peux pas arrêter cette relation. Elle est bien trop importante pour moi, je n'y survivrai pas.

Je m'enveloppe de mon peignoir blanc et repense à tout à l'heure, avec elle. J'étais comme une gamine, la raison n'avait plus sa place, j'étais impulsive, spontanée et j'ai peur de le dire mais ça m'a vraiment fait du bien. Après le dernier cours de la semaine, elle est restée plus longtemps dans mon bureau et je l'ai laissé m'emmener dans un endroit où nous serions que toutes les deux. Je n'ai pas cherché à résister. Il fallait voir comment son regard pétillait. Je me suis sentie comme le centre de son monde et j'ai eu raison. Ce que je ne lui ai pas encore dit c'est qu'elle devient peu à peu le centre du mien.

Elle m'a donc emmenée dans une maison, celle de son cousin, dont elle avait les clés pendant qu'il était en voyage. Elle me l'a décrit comme un jeune homme tout à fait brillant, brun aux yeux bleus, et qui sait s'amuser quand il le faut. C'est pourquoi il lui avait demandé de passer s'occuper du jardin de temps en temps et puis plus bas «et puis pour tes petites soirées avec tes amis, ça peut être pas mal Jude, tant que tu n'abuses pas, je te fais confiance ! »

C'est comme ça que je me suis retrouvée dans le jardin, à fumer un joint avec elle. Et bon sang que c'était bon. On était deux gamines un peu perdues et amoureuses. Putain que je suis ridicule, mais que je me sens vivante avec elle. Ça fait tellement longtemps que ça ne m'était pas arrivé et jamais d'une telle intensité.

On ne voulait rien de sérieux ce soir-là. Juste être ensemble et s'amuser. Rien de plus. Je crois même que je riais à gorge déployée et après je me suis sentie si légère.

Maintenant, après coup, je ne sais plus où j'en suis et j'ai un mal de tête infernal. Je me sens mal. Et pourtant elle me rend heureuse. Tous ces paradoxes vont avoir ma peau. 

UNIFORME Terminée ✅ (En réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant