Une fille étrange ~ Diabolik Lovers

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PDV : Laura

"Non !" hurla Karlheinz.

Avant que je ne puisse réellement comprendre ce qu'il se passait, il fonça droit sur Clara et la balaya d'un geste. Le corps frêle de l'humaine vint s'écraser contre un arbre non loin dans un craquement sinistre. Je fixais quelques secondes la brune inerte avec pitié. Tout s'était terminé si vite.
J'avais à peine détourné les yeux quelques secondes du centre de la clairière, et pourtant lorsque mon regard y retourna, la scène qui s'y tenait était surréaliste.
L'aîné des Sakamaki était entre les mains de son père. Les yeux écarquillés du blond trahissaient une certaine incompréhension face à son acte.
Le roi des vampires considéra celui qui venait de l'attaquer quelques secondes. Un fin sourire fendit ses lèvres tandis que sa main se leva  presque au ralentit. Un cri d'effroi retentit alors qu'une odeur de sang se propagea dans l'air.

Une vive douleur se raviva dans mon bas ventre, m'arrachant une grimace. Je n'avais pas réussi à rester transformé plus longtemps et je pouvais encore moins me battre. Je jetais un œil à ma blessure qui avait souillé ma peau nue. La balle du chasseur ne m'avait pas loupé et je me vidais peu à peu de mon sang.
Je serrais les dents et relevais la tête vers les autres. Le corps de Shu gisait devant le vieux Sakamaki qui riait presque à gorge déployé. Je ne pus qu'observer la scène avec le même effarement que les autres. Personne n'osait bouger de peur de subir le même sort.

Ma vision se brouillait de plus en plus, les larmes se mêlant à ma longue agonie. Le souffle court, mes yeux se fermèrent doucement. La dernière chose que je vis fut une silhouette élancée qui marchait doucement vers le roi vampire, une petite dague à la main.

PDV : Ayato

C'était un peu le foutoir et je ne me rappelle pas de tout, mais je me souviens bien avoir vu Laito s'avancer vers le vieux fou. Mon frère était couvert de sang , je peinais à identifier à qui il appartenait. Une dague à la main, il ne détachait pas son regard de cet homme qui le regardait avec un certain amusement.

"- Ce n'est pas ce regard pathétique que je souhaite voir face à moi. lança sérieusement le vieux. Pose ce jouet, ça ne te mènera à rien."

Laito baissa les yeux et lâcha son arme. J'entendis un soupir de soulagement derrière moi. Je me retournais vivement pour voir Erin ensanglantée qui peinait à rester debout. Je m'apprêtais à m'avancer vers elle mais le regard du vieux m'arrêta instantanément. Il fixait la fée avec une intensité laissant présager le pire. Cette dernière recula de quelques pas, effrayé.

"- Réjouissez-vous ma chère, votre vie m'est encore utile pour quelques temps. sourit-il finalement. Nous nous reverrons bientôt, mes fils.

Sur ces mots il disparut, laissant un silence pesant derrière lui. Les jambes tremblantes de ma blonde cessèrent aussitôt de la soutenir, je me précipitais pour la rattraper avant qu'elle ne tombe au sol. Je la pris délicatement dans mes bras et me tournais vers la scène macabre que le vieux avait laissé.
Laito était assis sur le sol, les yeux perdus dans le vide, tandis que Subaru le surveillait un peu plus loin. Je n'aperçus Kanato et Éléonore nulle part, ils avaient dû quitter le champ de bataille pour soigner les blessures de l'ange. J'entendis un grognement provenir du corps inerte de Shu. Comme quoi le vieux fou ne l'avait pas tué au final. J'inspectais le reste des corps sur le sol. L'humaine et la sorcière ainsi que tous les autres chasseurs n'avaient pas bougé, par contre le cadavre de Yui avait disparu. 

Finalement, Reiji qui était resté en retrait, sortit de l'ombre et s'avança. Après un soupir il s'accroupit devant le corps sans vie de l'humaine et sortit une petite fiole opaque de sa veste. Sans un mot, il écarta quelques cheveux de son visage et fit tomber quelques gouttes d'un liquide noirâtre dans la bouche de la brune.

"- Je ne puis me permettre de lui en donner plus, ses organes ont été sévèrement touché et il n'y a rien que je puisses faire de plus. expliqua simplement Reiji. On doit s'en aller, une ambulance va arriver.

- Et pour tout ce foutoir ? demanda la voix forte du Mukami roux que je n'avais pas vu arriver.

- Mes familiers s'en occuperont. répondit sèchement l'ébène. Subaru, récupère ce bon-à-rien, nous rentrons au manoir tout de suite."

Le benjamin s'exécuta en jurant et tout le monde quitta la clairière. J'aperçus du coin de l'œil le Mukami blond porter la louve qui semblait à moitié morte.
Rapidement, tout le monde arriva au manoir, pressé d'en finir avec cette nuit de malheur. Une fois installé, Reiji assisté de Ruki, s'attelèrent à panser les blessures de tout le monde.

La seule chose qui accompagnait le bruit de leurs mouvements était le silence assourdissant du manoir.

PDV : Erin

On m'avait formellement interdit de quitter le manoir, alors j'étais sortis en douce.
Il fallait absolument que je sache si elle allait bien. La seule chose qu'on avait bien voulu me dire, c'était qu'elle avait dû subir de lourdes interventions chirurgicales et qu'on ne devait pas aller la voir à ce moment-là. Je savais qu'on me punirait pour ça mais ça m'était bien égal, je voulais revoir mon amie.
Et puis je devenais folle à force de rester dans ce manoir. Personne n'était sortit depuis des semaines et le trou béant dans ma poitrine qu'avait laissé Zoey en partant s'élargissait de plus en plus, accentuant mon malaise, raccourcissant mes nuits. J'avais besoin d'air... et d'une amie.

Ayato et les autres allaient bien mieux, heureusement, mais le moral n'y était pas vraiment. Seule Kanato et Éléonore semblaient filer le parfait amour loin des autres, même si je pensais qu'ils étaient tout de même un peu affecté par les évènements. En parlant de couple, Kou et Laura était devenu beaucoup plus proche depuis tout ça. Enfin surtout depuis que le blond lui avait sauvé la vie. Je n'avais parlé à personne de ma fugue, de peur qu'on ne tente de m'arrêter, pas même à Shu qui avait l'air d'être revenu à l'état apathique qu'on lui connaissait depuis longtemps.

Je déambulais donc dans les couloirs de l'hôpital. Je me souviens que la lumière et la blancheur des lieux m'avaient aveuglé au début, si bien que j'ai dû attendre plusieurs secondes pour m'accommoder.
J'avais usé de quelques charmes pour arriver jusque dans ce couloir, mon envie d'aller au bout de mon idée avait prit le pas sur l'éthique. Enchantant quelques docteurs et secrétaires, j'avais enfin pu obtenir le couloir et la chambre que j'avais besoin de visiter.

Je m'arrêtais enfin devant la chambre que l'on m'avait aimablement indiqué. Je pris une grande inspiration, puis une deuxième.
Je posais ma main sur la poignée et l'abaissais timidement en ouvrant la porte. J'entrais doucement dans la chambre, le souffle court. Des millions de scénario défilaient dans ma tête. Après tout, elle aurait très bien pu me haïr. Nous haïr. Ou alors elle était simplement désespérée de nous revoir. Attendant patiemment qu'on la rejoigne.
Toutes mes questions se stoppèrent lorsque j'entrais finalement. Elle regardait distraitement par la fenêtre, les mains posées sur ses genoux.
Lorsqu'elle entendit la porte claquer derrière moi, elle sursauta en se tournant vers moi. Ses traits étaient tirés, d'immenses cernes trônaient sous ses yeux bleus contrastant avec sa peau pâle. Ses cheveux bruns lâchés couraient le long de son dos, encadrant son visage où venait de se peindre un doux sourire.

Mes yeux se voilèrent de larmes sous l'émotion. Je me précipitais sur elle en pleurant à moitié et la prit dans mes bras, lui arrachant un petit rire.

"- Clara, je suis tellement contente de te voir, si tu savais comme j'étais inquiète pour toi ! hoquetais-je en la serrant contre moi.

- Ahah... Euh oui j'imagine. dit-elle en me repoussant doucement.

- Mais tu vas bien au moins ? demandais-je soudainement en l'inspectant de partout.

- Oui, oui je vais bien... répondit-elle un peu gêné. Mais je... Enfin..."

Perplexe, je la fixais du regard en attendant la suite. Elle ferma les yeux et attrapa ma main que j'avais posé sur son épaule pour la déposer plus loin sur le lit. Elle prit une grande inspiration et rouvrit les yeux en se reculant doucement. Devant mon regard inquiet, elle me lança un petit sourire contrit avant de dire doucement :

"- Pardonnez-moi mais... qui êtes-vous ?"