Une fille étrange ~ Diabolik Lovers

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PDV : Kanato

Cela faisait un moment que je gardais mon regard intrigué rivé sur une silhouette familière au loin. Bien qu'elle était assez proche du manoir pour que je la sentes, elle restait à bonne distance, pensant sûrement se fondre dans l'ombre des feuilles et de la nuit. La petite blonde tenait quelque chose dans sa main, un papier me semblait-il, son regard ne s'en détournait que pour jeter un coup d'œil vers le manoir.

Après quelques minutes, je commençais à m'impatienter. Pourquoi me faisait-elle attendre comme ça ?!
La silhouette se releva lentement, se mettant en équilibre sur la branche où elle était assise depuis tout à l'heure. Alors que je pensais qu'elle allait enfin venir vers moi, elle se tourna vers l'opposé et une forme indistincte apparut dans son dos. En me concentrant, je constatais que c'était des ailes. Des ailes aux plumes noires comme la nuit.
 
Je la regardais s'élever dans le ciel, hébété. Pendant un instant, ce fut le vide totale dans ma tête. Sans comprendre, je voyais la petite blonde, s'immobiliser au dessus de l'arbre pendant quelques secondes. J'ouvris la bouche comme pour dire quelque chose mais aucun son ne sortait.

Tout à coup, une rage incontrôlable s'empara de moi. Comment osait-elle partir comme ça ?!
Je m'élançais et en une seconde, je me retrouvais dans l'arbre juste en dessous de la blonde. Je grimpais le plus haut possible et je sautais pour attraper la cheville de la jeune fille qui lâcha un petit cri. Je tirais le plus fort possible pour ramener son dos contre mon torse. Ses ailes s'effacèrent presque instantanément à cause de la pression de mon torse contre celle-ci et des branches qui lui arrachaient les plumes. J'atterris en douceur en bas de l'arbre, non sans lâcher Éléonore qui perdit l'équilibre et tomba au sol.
Elle tenta de se relever doucement mais je lui attrapais brusquement le bras et la tirais le plus fort possible de façon à la plaquer contre l'arbre le plus proche. Elle lâcha un gémissement de douleur exquis. Je posais une main à côté de son visage et l'autre sur son épaule.

"- Pourquoi tu n'es pas venue ? Pourquoi m'as-tu tourné le dos ?! hurlais-je.

- Kanato je...

- Tais toi ! la coupais-je. Je vais te faire comprendre que tu es mienne !"

Sans lui laisser le temps de réagir, je lui mordis violemment le cou. Elle lâcha un petit cri aiguë en essayant de me repousser. Son sang sucré coulait dans ma gorge tandis que je posais mes mains contre son cou pour le serrer de plus en plus fort. J'arrêtais de boire pour contempler le visage de la petite blonde. Elle tentait vainement de reprendre son souffle, les larmes aux yeux. J'adorais son visage empli de douleur, elle était si mignonne.
Je resserrais la prise sur son cou, si bien qu'elle commença à suffoquer. Elle me jeta un regard implorant que j'ignorais. Elle amorça un mouvement de main, qui retomba lourdement sûrement à cause du manque d'oxygène. Ses yeux bleus, luttant contre le sommeil éternel qui l'attendait, commencèrent à se fermer doucement. Je lâchais soudain le cou de la petite blonde qui tomba lourdement au sol en toussant.

Des larmes roulaient maintenant sur mes joues. Je gardais la tête baissé, les points serrés.

"- Pourquoi ne comprends-tu pas ? sanglotais-je. Tu es à moi, rien qu'à moi."

Éléonore gardait la tête rivée vers le sol. Elle essayait de contrôler les tremblements qui la secouait depuis tout à l'heure. Je fermais les yeux pour tenter d'essuyer les larmes qui coulaient encore.

"- Ne vois-tu pas ce que j'ai fait pour toi ? J'ai... j'ai perdu mon Teddy et pourtant tu décides de me laisser, de m'abandonner."

Je lâchais un sanglot encore plus fort que les précédents.
Tout à coup, je sentis quelque chose de chaud se plaquer contre mes lèvres. Je rouvris les yeux pour fixer Éléonore qui s'était collé contre moi. Elle intensifia le baiser en passant ses mains derrière ma nuque. J'enroulais mes mains autour de ses hanches pour l'attirer encore plus près de moi. Sa respira devint de plus en plus courte jusqu'à ce qu'elle rompe finalement le contact de nos lèvres.