~ Partie III : Cœur ~

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Le maudit rouvrit les yeux. Il était dans une salle totalement blanche. Était-il mort ? Il n'en savait rien. Il observa la pièce pendant plusieurs instants. Au bout de quelques minutes, le maudit s'avança. Il remarqua les quelques mots tagués sur les murs « Decevant », « Pitoyable », « Gerbant », « Lâche ». Toutes écrites d'une couleur noir. Au loin, une masse noirâtre était visible. Curieux et ennuyé, Guilias s'y dirigea. La silhouette était assise sur un trône et regardait avec dédain son prochain. Un regard furieux qui angoissa le fuyard.

« A quoi tu joues ? Quel est ton but ? Tu veux vraiment mourir ? »

  Le maudit n'eut pas eu le temps de répondre. L'ombre écrasa rapidement son poing sur la joue de Guilias qui se fit propulser sur plusieurs mètres.

« Tu es mon disciple. Tu es mon esclave. Tu es mon chien. L'heure de tes funérailles n'a pas sonnée. Tu te crois misérable ? Penses-tu réellement que tu as connu la véritable torture ? Laisses-moi te massacrer et après tu te rendras compte qu'il vaut mieux pour toi d'abattre ton adversaire plutôt que de refaire face à moi, Guilias. »

  La masse noirâtre rendit la salle obscure. Le fuyard se retrouva attaché à un pieux. Sa gorge gonfla avec hâte et devint rougeâtre. Guilias se retint quelques instants de vomir avant de tout recracher. Des abeilles. Une quantité astronomique d'abeilles sortaient de sa bouche, enveloppées de bave et de sang. Alors qu'il s'inquiétait pour sa gorge, qui pouvait se déchirer d'un instant à l'autre, une nouvelle douleur le frappa : ses ongles. Des mille pattes sortaient de chacun de ses ongles, qui s'ouvraient un à un ! L'ombre claqua des doigts, et les morts des amis de Guilias, à la sortie du marché noir revinrent peu à peu. Tous déchiquetés par des araignées géantes et des serpents gargantuesques.

« Oserais-tu les décevoir ? Eux qui sont morts en ayant foi en toi ? Ne joues pas au plus malin. Dans ton état, tu ne peux plus combattre, alors j'ai une proposition.
- L... A... Q... U... E... L... L... E ? Épela le maudit, trop souffrant pour parler.
- Donnes-moi ton cœur et je te donnerai une jolie arme, mille fois supérieur à ta hache. Tu arriveras à bout de ton ancien ami.
- ... N... O... N
- Tu préfères mourir ? Cette arme est légendaire ! Nul ne l'a dans ton monde ! Es-tu demeuré ? Tu ne veux pas éclater Attila ? Attila ! Attila ! Regardes comment il t'as maltraité jusque là ! Et tu veux le laisser te tuer ? Tu veux qu'il te terrasses ? Soit. Et Mike ? Tu penses réellement qu'il fera le poids ? Ce monde a dérobé ton enfance, ta fierté, et même tes amis. Tu es si faible ? »

  Guilias se mit à trembler de rage, les larmes aux yeux. Il se débattit jusqu'à se libérer du pieux, en perdant ses deux bras.

« Imb... Écile... Je ne... Vais pas seulement battre ce décoloré... Je vais... L'annihiler !
- À la bonne heure ! Haha ! Oui ! C'est ça ce que je voulais ! Cria l'ombre en ouvrant les bras. »

  Le cœur du fugitif apparu sur la main de la silhouette. Il le jeta en l'air, puis l'organe se changea en parapluie noirâtre avec trois fentes rouges foncées.

« Je te présente l'accessoire de l'empereur météorologique : Zera. Cette arme vient du monde de Cio. Sa matière se nomme Ylos. Aussi resistant que le diamant, tranchant comme un sabre et fluide comme un fouet lorsque tu l'agites rapidement. Lorsque tu voudras invoquer l'entité qui est scellé dans ce parapluie, hurle " La tempête amène l'orage. " Alors Zera sortira de ton arme et attaquera ton ennemi. Lorsque tu l'actives, tu as une chance sur cent de perdre ton cœur, et cette probabilité augmentera au fil des utilisations de l'empereur météorologique. Fais attention. Pour finir, lorsque ta pièce maîtresse est activée, je t'offrirai un peu de ma puissance. Prends garde, elle est difficile à contrôler, tu risques d'en baver. »

- Note : Les spectres sont peu fiables. -

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