Abysses

~ Les Lunatiques ~

Guilias se remit en route. Il venait de sortir de l'arène de Silver. Il se baladait sans crainte grâce au cache cou et au long manteau noir à capuche qu'il avait trouvé dans le repaire de son ennemi. Le maudit avait également cherché de la nourriture car cela faisait plusieurs jours qu'il n'avait mangé.

L'homme aux yeux dorés arpentait rapidement les rues de la ville, cherchant une quelconque information sur sa prochaine destination.

Il passa par une petite ruelle, dans laquelle il vit une petite fille se nourrir de mie de pain qu'elle trouvait dans des poubelles. L'enfant avait de longs cheveux noirs ainsi que des lunettes. Des bandages recouvraient ses bras et jambes et une vieille robe noire lui servait de vêtement. Son corps était ravagé par la famine. Guilias s'approcha lentement, puis posa un genoux au sol avant de sortir du pain et une gourde d'eau de son sac. Il le tendit à la petite.

« Mer...Ci, sussurra la fille.
- Quel est ton nom ? Et où sont tes parents ?
- ... Je m'appelle Mathilde... Mes parents, eux-sont... »

« Les Lunatiques ! Les Lunatiques ! Attaquent votre patrie !
Lunatiques ! Lunatiques ! À nous la victoire et vos vies !
Lunatiques ! Lunatiques ! Nous jurons par notre sang et nôtre âme !
Qu'aucune défaite ne sera concédée par nos lames ! »

Ce chant avait coupé l'enfant. La peur prit vite possession d'elle. Mathilde se cacha derrière Guilias.

« Ce sont eux... »

Avant que le maudit puisse répondre, le champ reprît :

« Les Lunatiques ! Les Lunatiques ! Prennent votre État !
Par le sang ! Par le sang ! Nous terrasserons vos soldats !
Nos défunts ! Nos défunts ! Ne sont pas morts en vain !
Nous écraserons ! Nous écraserons ! Jusqu'au dernier bout de terrain ! »

De la ruelle où il était, Guilias vit des flèches en feu brûler des maisons. Ces projectiles étaient suivis par des soldats avec des tenus en fourrure, des boucliers et des épées, cela lui rappela le Moyen-Âge.

Les derniers soldats arrivèrent, et parmi eux, le chef du groupe. Il était accompagné de ce qui semblait être sa fille, d'après les apparences. Le maître portait un drapeau représentant une lune. Le maudit commença à le dévisager et reconnu peu à peu son beau-père. Confus, il recula.

« Comment a-t-il pu réunir tant d'hommes ? Se demanda Guilias. »

Une chose était sûre : il voulait juste prendre la ville. Il ne savait pas que l'enfant qu'il avait frappé il y a des années et grâce à qui il s'était fait libérer se trouvait ici. L'homme aux yeux dorés porta Mathilde et quitta silencieusement la ville.

« Ce sont eux qui ont tué mes parents...
- Je vois... Nous nous occuperons d'eux plus tard...
- Mais... Non je veux...
- Sans moi, tu ne seras capable de rien. J'ai des priorités. Dit sèchement le maudit. »

Un lunatique arriva. Il était de patrouille. Il dégaina rapidement une hache et sorti son bouclier.

« Donc, vos guerriers ont des épées, et les éclaireurs des haches... Hmmm, vous êtes bien organisé dites-moi...
- La ferme ! Je ne parlerai pas avec vous, vermines ! »

Le lunatique fonce vers le maudit. Il tente une première attaque sur la nuque. Guilias esquive puis met un coup de pied dans les cottes de son adversaire. Il le frappe plusieurs fois en plein visage avant de terminer avec un uppercut. Sonné, l'éclaireur est incapable de bouger. L'homme aux yeux dorés décide de lui donner un deuxième coup de pied mais cette fois dans le ventre. Le lunatique tombe et lâche son arme. Guilias l'attrape rapidement et achève son ennemi avec un coup de hache dans le visage.

« Tu voulais vengeance ? Voilà un premier pas de fait.
-... C... C'est horrible...
- Tu pensais prendre ta revanche comment ? En les câlinant ?
- Je... M... Monsieur, quel est vôtre nom ?
- ... Appelles-moi Guilias.
- Guilias... Pouvez-vous... Faire de moi votre élève ? Je vous en supplie !
- Tu penses réellement que je vais accepter ?
- Mais... Vous savez mieux que moi que si vous me laissez, je vais mourir... S'il vous plaît ! Vous ne m'avez pas tiré de cette ruelle pour m'abandonner juste après... Si ? »

Guilias se mit en marche et entra dans ce qui semblait être une forêt.

« Suis-moi. Nous allons dormir, et demain, avant de repartir, je commencerai ton entraînement. »