~ Premier flocon ~

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Les deux reprirent rapidement leur route, en portant leur ami. Le chemin fut éprouvant et dura plusieurs jours. Le froid de l'hiver commença à heurter les deux esclaves. Guilias s'était fait des bandages aux pieds avec ses habits. Il était torse nu et grelottait amèrement. Mike était silencieux et, comme son camarade, mourait de faim. Il portait un vieux maillots sale avec un pantalon au tissu très fin. La nuit, ils dormaient autour d'un feu. Enfin, seul l'homme aux lunettes roupillait. Le fuyard guettait, au cas où s'il y avait des personnes mal intentionnées, ou même des animaux farouches susceptibles de les attaquer. Il récupérait ses heures de sommeil en somnolant pendant leur marche.

Une immense forêt se dressa devant les deux amis, derrière ce mur d'arbres était visible plusieurs montagnes. La maison se trouvait, elle, au pied de la plus haute de ces collines. Lorsque le maudit s'en rendit compte, il vit un flocon tomber devant lui. Sa chaire s'ouvrit subitement : une lame d'argent venait de se loger dans sa poitrine. Attila tomba du ciel en s'écrasant sur l'épaule de l'esclave, qui se déboîta. Il était enjolivé à l'idée de massacrer son ancien ami. Il commença sa bastonnade en mettant un coup de poignet dans l'oreille de son adversaire. Guilias fut rapidement sonné et lâcha son arme par inadvertance. Le membre de La Toile en profita pour lui briser chaque côte grâce à des coups de poings monstrueux. Il acculait instinctivement son ennemi. Le fugitif tenta de reculer pour réfléchir à la situation, mais en vain ! Attila activa un mécanisme de sa main, et la lame d'argent coincée dans la peau du maudit le tira, car une chaîne la reliait au doigt de l'ex leader ! L'esclave se prit un uppercut qui lui brisa une dent : il saigna de la bouche. S'ensuivit un coup de coude dans l'estomac. Ensuite, l'homme aux cheveux bleus attrapa une énorme pierre qu'il éclata de rage dans le crâne de son adversaire, qui s'ouvrit. Son ennemi avait cessé de se défendre.

« T'as l'air fatigué ! Elle est où ton assurance ? Guilias ! »

L'ancien leader effectua un coup de pied supersonique dans le crâne du maudit, qui s'envola en éclatant deux arbres avant de se faire perforer le foie par une branche. L'homme aux yeux dorés était littéralement suspendu. Son sang tomber d'un rythme monotone sur le sol, en éclaboussant ce dernier. Il sentait son corps devenir de plus en plus lourd. Quelle fin. Quelle fin ! Quelle horrible fin que de mourir de la main d'un ancien ami ! Quelle horrible fin que de disparaître à cause de la personne qui l'avait sauvé ! Quelle horrible fin que de trépasser ainsi !

Guilias ferma finalement les yeux, et devint immobile. Seule ce liquide rougeâtre glissait encore le long de son corps.

Une image lui vint : une énorme fresque se dessinait dans sa tête. Elle représentait un œil doré. La douleur qu'éprouvait le maudit était telle que ce n'était la seule chose qu'il pouvait distinguer, le reste semblait flou.

L'herbe, blanchâtre à cause de la froidure devint rosée. Et la peau du maudit, beige par nature, devint grisâtre par manque de raisiné.

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