Abysses

~ Perte ~

La tentacule déposa doucement Achille sur le sol. Puis, aussi surprenant que cela puisse paraître, elle se mit à étreindre Noune. Ce membre, il s'agissait de celui qu'avait utilisé le poulpe pour se protéger de la sphère envoyée par l'ombre au départ !

« Je me suis trompé sur ton compte... Tu es bien plus fort que je ne le pensais... Mais comme tu le vois, tu as deux choix. Soit je meurs, et je t'amènes avec moi, soit tu défaits mon hôte de sa pétrification et te joints à nous. »

  Chaque instant qui s'écoulait était accompagné d'une pression plus puissante sur Noune. Il tenta de faire disparaître sa tentacule mais en vain.

« Tsss... Je capitule... C'est bon...
- Menteur. Jure-le moi. Nous autres, créatures de Cio, sommes tous des escrocs.
- Je t'en fais le serment. »

  Achille lâcha son emprise, et le poulpe s'approcha de lui pour le porter. Il lui demanda, à contre-cœur où se trouvait son hôte, et c'est ainsi que la masse noirâtre guida son nouvel allié vers le maudit.

  Noune rendit à Guilias son apparence, puis demanda à l'ombre comment allait-il faire pour refaire battre son cœur.

« Mes sphères me servent à deux choses. Influencer le morale d'autrui et pouvoir le contrôler. J'imagine que tu vois où je veux en venir. »

  Une boule noire entra dans le maudit et fit palpiter son cœur, sans succès. L'homme aux yeux dorés ne se levait pas, même après s'être prit une série de gifles par Achille ; qui d'ailleurs, s'écroula juste après. Noune s'endormit en faisant place à la silhouette enfantine. Cette dernière entra dans l'illusion dans laquelle était bloquée l'ancien esclave.

  Rien n'avait changé, si ce n'était le fait que Guilias n'était plus pétrifié. La forme blanchâtre observa quelques temps son vis-à-vis, qui avait reprit un visage nonchalant.

« Pourquoi avais-tu peur, puisque tu sais pertinemment qu'ils sont morts ?
- Je n'avais pas peur d'eux... Je le sais qu'ils ne sont plus d'ici... Je les ai vue... Ce qui m'a terrifié... C'était moi-même. Je n'ai jamais réagi ainsi, et je me sentais seul. Terriblement seul. Il y a quelqu'un qui m'accompagnait constamment, et, même s'il est responsable de la plupart de mes soucis, je l'aime. Car il ne m'a jamais abandonné. Et me retrouver seul face à cette scène m'a fait perdre mes moyens. Je n'ai jamais senti d'émotions aussi puissantes.
- Je vois... »

  Soudain, Noune brisa l'illusion dans laquelle était coincé Guilias. Il se réveilla la face devant celle de l'ombre.

« Bon travail, le poulpe. Moi, je vais me reposer. Tu ne me verras pas pendant longtemps. »

  Alors qu'Achille s'apprêtait à disparaître, Justine, Attila et Atrix arrivèrent. La jeune assassin murmura « Mirage, aspires-le ». Puis, la créature qui accompagnait la femme apparue. Cette fois, elle avait une forme plus compacte ; de longs cheveux blancs, un masque de respiration ainsi que des troues sur les paumes de sa main. Elle s'avança vers le maudit, en aspirant tout sur son passage grâce à ses mains. En voyant cela, l'ombre se jeta sur Mirage et commença à se faire aspirer.

« Guilias. On se retrouve dans le Cio. Noune, je compte sur toi. Ce monstre est de la famille du Pharaon, je te laisserai lui expliquer, le poulpe. Balbutia Achille, avant de disparaître. »

  Un cercle vicieux ! Un cercle vicieux ! Un malheur ne venait jamais seul ! À peine sorti de son désarroi, le maudit venait de voir son meilleur camarade se faire aspirer. Haine. Haine. Haine ! Un premier coup venait de retentir sur son cœur ! Un coup qui semblait tout d'abord sans importance, mais qui, au fil de temps, sera la source d'une future rancune terrestre !

« Bon les gars, on va vous laisser. Se moqua Atrix, alors que ses deux amis venaient de partir, grâce à Mirage, qui s'effaça également. Il était sensé être avec eux. Alors il se demandait pourquoi il n'avait pas été également aspiré. »

  Une main. Une main l'avait accroché. L'homme au cache œil se fit soulever puis jeter sur le sol. C'était Guilias, avec regard ténébreux qui n'envisageait rien de bon pour la créature qui vivait dans Attila.

« Toi... Nous allons parler. »