Chapitre 23

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Mon état s'améliore quelques semaines plus tard. Je découvre avec stupeur la présence de Naar à mon chevet. Il a l'air si triste et angoissé. Je ne dis rien d'extra mais je le sens coupable de quelque chose. Ralph est aussi présent, la mine déconfite. Je peux voir la neige tomber et des chouettes survoler le ciel. La fraîcheur est délicate et le paysage grandiose. Ce joli manteau blanc recouvre ce tableau avec splendeur. C'est magnifique à regarder. J'ai une immense envie d'aller jeter un coup d'œil dehors. Cependant, j'ai l'impression que mon champ de vision est altéré. Je les vois m'observer longuement, comme si ce qui m'était arrivé cette fois n'était pas banal ! J'attends que l'un d'eux me parle et m'explique d'où viennent ces courbatures atroces que je ressens. Je ne me souviens plus de rien et, en me redressant, je croise ma silhouette dans un miroir posé sur le chevet. Je constate un énorme bandage camouflant mon œil gauche, ainsi que des éraflures. Je grimace en tentant de me lever, ce n'est vraiment pas la joie, j'abandonne.

— Rebecca, tout va bien ? s'exprime Ralph.

— Je vais bien mentalement, mais physiquement... Je ne me souviens plus de rien.

Ralph caresse son torse pour me montrer quelque chose. Il insiste, en montrant ma poitrine. Je baisse les yeux sur celle-ci et je remarque que j'ai subi une opération.

— Que s'est-il passé ?

— Drula nous a surpris en train de quitter le château. Elle a cru que tu m'avais mordue et, du coup, elle t'a tiré dessus, s'explique Naar.

— Mais elle est malade ou quoi ? Et toi, ça va mieux ?

— Oui, j'ai failli devenir un Esclave. Ralph m'a ramené chez les Dociles et ils m'ont expliqué comment interrompre le processus de vampirisation avec le sang de licorne une fois de plus.

— Et tu sais comment tuer des Esclaves ?

— En aspirant le fond de leur être, le reste de leur âme. Pour ce faire, il faut les mordre là où se trouve leur morsure.

Notre ancien mentor se rapproche de nous pour nous confier une chose importante.

— Je vais rester ici. Tant que des Chasseurs comme Drula rôdent, tu risques de mourir. J'ai appris que ta grand-mère n'a pas du tout la cote ! Et ça m'angoisse pour toi mais aussi pour elle.

— Ils me détestent parce que je suis un Croisé.

— Ne t'en fais pas.

Naar et Ralph sortent de ma chambre. Je les sens désespérés et désemparés à cause du comportement de cette sale pimbêche. Je n'ai pas envie de sortir le bout de mon nez. Je n'arrive pas à croire qu'elle est fait ça ! Pour qui elle se prend ?! J'en ai marre de tomber sur des abrutis, des personnes fermées d'esprit ! Je peux leur apporter des choses en plus, une connaissance exceptionnelle ! Mais non, ils me voient tous comme un monstre. Je me lève difficilement pour aller vers la salle de bain. J'enlève mon bandage, mon œil est à sa place. Je m'habille puis je rejoins les autres dans notre salle de détente. Golmatan et Rufus se marrent en jouant aux cartes. En me tournant vers la fenêtre, je peux voir cette vilaine Drula ! J'enfile mon manteau de fourrure et je sors en colère. Naar n'ose pas sortir à cause de la température, il préfère rester ici. Sauron me suit et me demande de ne pas commettre quelque chose que je pourrais regretter.

— Je ne tolère pas que l'on me fasse du mal ! J'ai failli mourir ! Perdre un œil ! C'est bon, je suis à bout !

— Elle est ignorante ! Tu sais pertinemment qu'on ne combat pas le feu par le feu, il faut un peu d'eau pour l'éteindre.

— Ce n'est pas mon problème !

— Si tu veux, on peut aller voir la stèle de Thomas comme je te l'avais promis ?

Les Dociles - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant