Chapitre 4

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11h45 : Cher journal, nous sommes le 15 octobre. Je suis dans la voiture de mes parents, à destination de notre maison de vacances. Ma mère lit un article de presse sur sa tablette de travail et mon père écoute Sexual Healing de Marvin Gaye. Cette chanson est l'un des titres que mon père aime par-dessus tout. Je suis également fan de cet artiste mais aussi révoltée par sa fin tragique. Je constate que les gens nous critiquent beaucoup à cause de notre différence ou nos passions et, à cause de ça, nous ne savons jamais qui satisfaire, à part nous-même. Le temps est couvert par de gros nuages gris et de petites averses. Aujourd'hui je n'ai pas voulu prendre mon portable, tout simplement à cause de mon entourage. Notamment Bérénice. Je n'ai toujours pas accepté son comportement immature. Elle m'a montrée qu'au fond d'elle c'était une peste. Je ne l'aurais jamais cru. Je ne pourrai jamais lui reparler après ce qu'elle m'a dit. Une peste reste une peste. Elle pense tout connaître et tout savoir. Pour l'oublier, la nature est la seule chose qui va m'aider. Les arbres, les sons de la vie de la forêt... ce sont les seules choses qui puissent me relaxer et m'apaiser après tous les parasites du monde extérieur. J'ai pu, avant de venir, rattraper mon retard au niveau des cours. Catherine est une bonne personne. Je me sens fatiguée, mais la vue de la belle verdure me surexcite.

Mon père nous alerte : « Terminus ! ». En effet, nous sommes bien arrivés chez nous. La grande maison est entourée d'arbustes et de feuilles d'automne. Le voisinage est plutôt discret mais je peux quand même observer une famille nous regarder à travers leur fenêtre. Le parfum du bois m'a tellement manqué. Le chant du vent dans les arbres, aussi. J'aide mon père à sortir les valises pendant que ma mère se charge de nous ouvrir la porte. Nous pénétrons dans notre résidence et je remarque que rien n'a changé depuis ma tendre enfance ; les meubles, l'odeur d'aquarelle, la vue sur le jardin, les branches d'arbres qui frottent et caressent les fenêtres... C'est un moment super pour moi. Maman décide de faire quelques petites courses pour ce soir et elle me demande si je veux bien l'accompagner. Je ne refuse pas. Avant de partir, j'allume par curiosité la télé qui se trouve dans un coin de la pièce près d'une mini étagère de livres. La première chose que je vois est une chaîne d'infos. Je remarque une bande rouge défiler sous mes yeux où est écrit un message d'alerte : « Laure Stuart portée disparue depuis quelques jours à Paris ». J'attends quelques secondes la diffusion de son portrait photo. Lorsque je vois le visage de la fille mon cœur rebondit dans ma poitrine. Je commence à stresser et à transpirer de peur. Ma mère se rapproche de moi inquiète.

— Chérie, tout va bien ?

— Maman, je...

Non ! Je ne peux pas lui dire que la fille disparue est celle que j'ai croisée dans le métro, le jour où elle s'est fait mordre par un vampire. Si je le lui dis elle va me prendre pour une folle, une fanatique, même si elle sait déjà que j'ai une profonde passion pour les vampires.

— Rebecca tu connais cette fille ?

— Non, non... J'étais surprise c'est tout. Elle avait l'air si jeune ! Ne tardons pas, allons faire les courses !

— Ok... Bon, je vais juste prévenir ton père.

Mon père est dans leur chambre à coucher. Ma mère le rejoint en empruntant les escaliers. Je reste figée sur la photo et je me rends compte que je ne suis pas folle. Je ne dis rien et préfère attendre que les nouvelles soient bonnes.

Nous prenons la voiture. La Picardie est un endroit majestueux. Les odeurs humides de feuilles emplissent mon nez, c'est agréable. J'ouvre la fenêtre et je regarde le ciel légèrement bleu. Tout est comme dans mon souvenir d'enfance. Pendant le trajet, une question m'est apparue. Je me penche vers ma mère.

— Maman, j'ai une question...

— Je t'écoute ma belle, dis-moi ?

—Est-ce que mes anciens bouquins sur les vampires sont restés ici ?

Les Dociles - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant