Chapitre 13

100 10 9
                                    

Le lendemain, je me dirige vers le grand lac. Le temps est resplendissant et l'air très frais. Je me sens ailleurs lorsque je vois ces belles verdures et ces sentiers remarquablement bien tracés. Le ciel commence à devenir bleu. Mon cœur s'emballe de joie depuis que je me nourris de sang. Je me sentais faible, les jambes engourdies... J'ai l'impression d'avoir pris plus de force. Mais j'ai cette sale sensation... Cette tristesse qui m'empoisonne l'esprit. Catherine, comment a-t-elle pu se retrouver là ? Ralph doit faire tout son possible pour découvrir la cachette de Louis. Je sais que je lui ai causé du tort, cependant son comportement de malade peut me nuire. Je me sens un peu stressée car Louis est sans doute en route vers le Royaume de Zultrand, rien que d'y penser j'en ai froid dans le dos ! J'ai peur des conséquences.

L'eau est transparente, bleu turquoise et limpide. Je me presse d'y plonger. Je retire mes vêtements un à un et je commence à nager. Je me sens si bien, et cette odeur de lavande caresse mon nez. Je ne cesse de rêvasser, de penser à Bérénice, elle me manque terriblement. Le visage de Catherine aussi se dessine à chaque fois que je regarde le ciel. J'ai envie de rentrer chez moi et de retrouver les miens. Je veux voir mes parents. Au loin, Sauron se déshabille. Curieuse, je l'observe prendre son bain. Je suis un peu gênée de le voir nu mais son corps est magnifique. Timidement, je me retourne pour ne pas croiser son regard. Il continue sa toilette sans me prêter attention. Je me dépêche de porter mes vêtements et de me rendre sous ma tente. Pendant le chemin, j'entends des voix. J'ai l'impression d'être observée... Je ne dois pas me laisser absorber facilement. Un portail s'ouvre, c'est Ralph ! Je vais chercher ma bourse d'or sous la tente et j'accours pour le rejoindre sur le terrain où il nous attend. Il n'a pas l'air commode, aujourd'hui. Nous devons emprunter le portail qu'il a fait apparaître avec une émeraude. Je dois aussi me rendre à la bibliothèque de Monta, pour obtenir des informations sur le traître et ses équipiers. Je ne peux pas le demander aux membres de l'équipe puisqu'ils peuvent paniquer à l'idée de m'imaginer fricoter avec un vampire. Sans plus attendre, nous avons emprunté tous les six le portail. Nous arrivons enfin ! La splendeur de la ville est sans limite. De nombreuses tours traversent le ciel, mais j'ignore jusqu'où. Je ne suis pas sûre mais des rouages d'horloge servent d'escaliers que chaque individu utilise. Je ne sens même pas la présence des officiers. Les trolls se font rare, cependant il y a des Nephs partout. Les lieux regorgent de pentes grossières et de ruelles étroites. L'emblème du Royaume d'Izbur est sur toutes les grandes enseignes. Je remarque aussi une statue en marbre sur la grande place. Elle est à l'effigie de Malvin Cross et son loup. Une citation est gravée comme pour la plupart des monuments : « Chasseur n'est pas un métier, c'est une espèce que l'on doit protéger. Construisons un monde meilleur afin de perdurer dans le temps. » Ralph s'approche de moi.

— Tu en découvriras d'autres des statues.

Ralph mobilise notre attention afin de nous dire ce dont nous avons besoin. Il distribue un parchemin où figure la liste des choses à acheter.

— Bien, vous allez vous rendre chez Hermès. Il détient toutes les munitions dont vous avez besoin contre les vampires que nous connaissons à ce jour.

— Ralph ?

— Oui, Naar ?

— Pourquoi ici et pas chez Gordon à Arahsmurd ?

— Tout simplement parce que Gordon est un armurier et que sa connaissance des munitions est limitée. Comme tu es un Perfectionniste, tu es censé le savoir. C'est ici qu'on aura la qualité et la quantité qu'il faudra.

Naar n'ajoute pas un mot de plus. Avant d'aller chercher nos munitions, Ralph nous donne deux heures pour nous promener dans la ville. Il faut le rejoindre chez Hermès directement. Je pars de mon côté sans me soucier des autres. Golmatan et Rufus partent du leur, ainsi que Sauron du sien. Pendant ce temps, Naar discute avec Ralph de sa prestation d'hier, il ne comprend toujours pas. J'essaye de repérer la bibliothèque de la ville. Je peux lire quelques instructions du Guide. L'emplacement de la bibliothèque se trouve à quelques rues d'ici. Je me dépêche de rejoindre le lieu indiqué par le Guide qui me l'a projeté en face des yeux. En traversant une des ruelles sombres, je tombe sur une femme laide et repoussante : c'est une sorcière qui passe le balai. Je trébuche et tombe sur un long chemin en briques argentées. Une autre statue se dresse devant la grande bibliothèque, elle est aussi belle que la précédente. Elle n'a pas pris un seul coup de vieux, le temps l'a bien conservée. Cette statue est celle d'Ursula Cook, on peut lire sa citation gravée : « Le temps n'est qu'une fine partie de la réalité. L'illusion c'est le temps ! ». Face à moi, l'immense bibliothèque brille de mille feux. Je remarque de l'or sur toute la surface du bâtiment. Je suis sous l'enchantement ! Je m'avance et je découvre que les escaliers réagissent à mes pas. Les marches s'illuminent intensément. Je pousse les portes, et un orc m'accueille. Je reste sans voix. Il est habillé de façon simple, comme les anciens bibliothécaires du 19ème siècle. Il a l'air agressif au premier abord, mais le ton de sa voix est rassurant. Il me parle dans la langue des Chasseurs, le tramainrin.

Les Dociles - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant