Chapitre 6

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Nous arrivons à Paris avec un temps légèrement ensoleillé. Je reste bloquée sur le message de Louis... Je ne me sens pas très bien à cause de ces affreuses images qui traversent mon esprit. Le vampire de la station Pyramides est mort, abattu sauvagement. Louis l'a tué comme une bête. Il a aussi mangé son cœur, ce qui lui a redonné des forces. Louis ne m'a pas mentionné l'espèce dont je ferais partie. Il m'a accusée d'être peut-être un vampire... Je ne sais pas quoi penser. C'est vrai que je n'ai jamais été dégoûtée par le sang, par son odeur, ni même par son goût. Quand j'ai bu le sang de mon chat Papette, j'ai trouvé cela relaxant mais ce n'est pas un être humain. Ce que je retiens de tout ceci, c'est ce livre, et les rats. Je suis chamboulée ! Je dois y retourner au plus vite, sinon la nuit sera chaotique pour moi.

Mes parents montent leurs bagages pendant que je suis dans ma chambre. Il n'est pas encore 19h, je peux me décider à faire demi-tour. J'allume mon PC et je scrute les différents horaires du TER. Je dois trouver un mensonge de bonne envergure pour pouvoir retourner en Picardie. Tant pis si je rate les cours, je dois m'y rendre sur le champ ! Je me dirige vers la suite parentale pour récupérer les clés de notre maison de vacances. Je descends les escaliers à toute vitesse puis je tombe nez à nez avec mon père.

— Hey ma luciole, où vas-tu comme ça ?

— Je dois retrouver Bérénice, c'est urgent !

— Ta meilleure amie ? Celle qui habite à Paris ?

— Euh... Oui.

— D'accord, c'est vrai que tu as cours demain, dans ce cas tu peux en profiter pour être sur place, allez, file ! Je préviendrai ta mère.

J'ai menti parce que je n'ai pas vraiment le choix ! Je pars de la maison sans réfléchir. Je ne préfère pas croiser ma mère car elle pose beaucoup trop de question. Je me dirige vers la gare l'air incertaine, direction Paris et ensuite je prends le TER pour la Picardie. Je ne sais pas ce que je suis en train de commettre mais je sens que tout cela va mal finir... Je dois avoir des réponses à ma question ! J'appréhende tout ce que je vais découvrir sur place. Je ne suis pas certaine de faire le bon choix mais je vais y aller et trouver le moyen d'ouvrir ce livre.

Dans la soirée, le dernier taxi me dépose devant notre maison de vacances. Il fait un peu tard car j'ai un peu traîné à vouloir me ressourcer. Je passe juste à côté de la demeure des Gérard, mais il n'y a personne. Je me rends vers le portail de leur grande maison. Il est ouvert ?! Comment est-ce possible ? Je cherche dans les environs, dans les recoins le chien de la famille et il n'est pas là. Je commence à croire qu'ils sont peut-être partis. Soudainement, j'entends la même voix, cette voix entraînante qui me donne des instructions. Je reste comme prisonnière et en même temps bercée. L'odeur du bois est forte et le vent, cette nuit-là, l'est tout autant. L'herbe reste brillante, humide sous cette pleine lune. Je me rapproche de la porte d'entrée qui n'est pas fermée à clé. Je remarque des gouttes de sang. Ce n'est pas une odeur que j'ai pu sentir auparavant, elle est particulière. Il n'y a pas un son dans la maison. Toutefois, j'aimerais en toucher deux mots à Louis. La porte de la cave est grandement ouverte... Les odeurs d'ails font surface et je commence à avoir le tournis. J'ai l'impression d'avoir les mêmes sensations qu'un vampire classique. Non ! C'est dans ma tête ! Il faut que j'arrête de délirer ! Je me décide à descendre et à suivre cette voix qui m'emmène dans la cave. J'ai le cœur qui bat à cent à l'heure comme la première fois où Louis m'a fait découvrir ce lieu horrible. Je me dépêche de descendre. J'entends encore ces bruits de mites, je sens des odeurs de pourriture et les murs sont crasseux. Je peux sentir avec ma main des substances visqueuses couler le long de la paroi. Dès que j'arrive dans la cave, une odeur puissante m'asphyxie. Je décide de la masquer à l'aide de ma manche pour ne pas perdre connaissance. Tout d'un coup, les bougies s'allument autour de la cage où se trouvait le prisonnier la fois où j'ai visité les lieux avec Louis... La personne enfermée a le visage enroulé de bandes blanches comme si on l'avait momifiée volontairement, sauf que sa bouche a été épargnée. Je me rapproche de la cage pour tenter de lui parler et admirer ses canines.

Les Dociles - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant