Chapitre 8

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Chapitre VIII

Je me dirige de nouveau vers l'infirmerie. Plusieurs personnes chuchotent à mon passage, et je suppose que ma dispute avec Pete a déjà fait le tour de la base. L'arrivée à l'infirmerie est une délivrance, au moins ici, je suis tranquille.

— Sam ?

— Excusez-moi, Janet, mais il me faudrait un antalgique, la migraine ne me quitte pas et ça commence à devenir vraiment gênant.

Je vois bien qu'elle me regarde bizarrement.

— Vous êtes sûre qu'il n'y a que la migraine ? Vous me semblez... Tendue.

J'avais dit que je serais tranquille ici ? Je retire ce que je viens de dire. Ça va être l'inquisition à chaque nouvelle personne que je vais croiser.

— Non tout va bien.

Elle continue de me fixer. OK, elle me connaît un peu trop bien.

— J'ai eu deux autres absences.

— Toujours la même vision ?

— Non, c'était autre chose.

— Toujours avec Ba'al ?

— Pas vraiment. On pourrait éviter d'en parler ?

Là, je la supplie du regard. Je ne me vois pas lui expliquer le souvenir avec le Général.

— Je vais vous donner du paracétamol.

— Merci, Janet...

Petit sourire gêné.

— Le Général nous attend en briefing d'ici cinquante minutes environ. Je pense qu'il veut expliquer ma « situation. »

— Pas de soucis, j'y serai.

— À tout à l'heure.

Je ressors, je sens bien qu'elle me scrute. Je pense que je vais aller m'enfermer dans mon labo, essayer de trouver comment désactiver ces nanites de malheur. Comme a dit Janet, c'est plus mon domaine que le sien... Je traverse rapidement les couloirs, mais pourtant un groupe me fait m'arrêter.

— Alors comment va Jack, Colonel ?

Rires parmi le groupe. Ça sent encore le groupe d'hommes macho au possible, qui pensent faire un humour excellent.

— Je vous demande pardon, Colonel Matthews ?

— Mes hommes et moi on se demandait si Jack allait bien.

Nouveaux rires. Je serre les dents.

— Je ne vois absolument pas de qui vous parlez, Colonel.

— Oh allons, Lieutenant-Colonel, ne faites pas l'innocente.

Ne. Pas. S'énerver.

— Je pense que si vous continuez vos allusions douteuses vous allez rapidement vous rendre compte par vous-même de comment va le Général, directement dans son bureau.

— Ah, c'est sûr que vous allez pleurer dans ses jupes dès qu'on vous embête un peu.

— Êtes-vous vraiment sûr de vouloir continuer cette conversation, Colonel ? Mon cerveau a les capacités de vous faire taire bien plus vite que le Général.

Ah, là je vois qu'à cette remarque ils font moins les fiers. Eh oui, Messieurs, quand on a déjà fait exploser un soleil, mettre hors d'état de nuire des rigolos comme vous, c'est d'une facilité déconcertante. Ils devraient pourtant s'en souvenir !

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