Chapitre 17

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Chapitre XVII

   Alors que Pete l'embrassait, heureux au possible, le cerveau de Sam tournait, retournait, pensait, puis se perdait. Mais que venait-elle juste de faire ? Lui arrivait-il à un moment de réfléchir ? Elle était la femme la plus intelligente de ce pays, voire, avoue-le, de cette planète. Et elle avait dit oui à cet homme parce que... Parce que quoi exactement ? Parce que Jack était à ce moment même un beau salaud ? Mais avait-elle seulement le droit de penser ça de lui ? Il ne lui avait rien promis. Ils ne s'étaient rien promis. Elle par contre n'avait pas hésité à se jeter dans les bras du premier homme amoureux d'elle qui passait par là et qui souhaitait lui offrir une vie normale. Normale. Elle se maudit intérieurement en employant ce mot. Comme si sa vie à elle, Samantha Carter, Lieutenant-Colonel dans l'US Air Force, astrophysicienne de renom, voyageant dans la galaxie grâce au programme top secret du SGC, et accessoirement avec des nanites dans le crâne depuis un temps bien trop long à son goût, pouvait avoir une vie normale. N'importe qui aurait ri face à sa naïveté.
    Oui, mais voilà. Samantha Carter avait beau être une militaire brillante et une scientifique au QI qui ferait pâlir Einstein, elle était avant tout une femme blessée. Brisée. Cassée. Pourquoi avait-il fallu qu'elle tombe amoureuse du seul homme qu'elle ne pourrait jamais avoir ? Pourquoi n'arrivait-elle pas à tomber amoureuse de Pete, cet homme si charmant qui était dingue d'elle ? Cela viendrait peut-être avec le temps... Après tout, ils auraient toute une vie maintenant pour s'aimer. Maintenant qu'elle avait dit oui.

—... Et puis on pourrait avoir un chien !

   Un chien ? ! Elle avait décroché de ce que lui disait Pete depuis un certain temps. À quel moment était-il parti dans tout un projet de l'avenir, projet qui incluait un chien ?

— Un chien ? demanda-t-elle, la voix incertaine.

— Oui, un chien. Ça sera parfait dans le jardin, qu'est-ce que tu en penses ?

   Cette fois-ci, Sam le regarda, totalement interdite. Quel jardin ? Mais enfin de quoi parlait-il ? Pete l'observa à son tour, et comprit que sa compagne était un peu perdue dans son discours.

— Le jardin, de la maison de tes rêves ? Tu te souviens ?

— Eh bien... Je ne suis pas certaine de comprendre...

— Je l'ai trouvé. La maison de tes rêves. Et elle est à nous, lui dit Pete, un sourire grandissant aux lèvres.

   Il lui montra par la suite une paire de clés, que Sam identifia comme les clés de « la maison de ses rêves ». Alors qu'elle encaissait la nouvelle, elle n'eut pas le temps de répondre, car quelqu'un frappa à la porte de ses quartiers, et s'invita à entrer avant même la réponse du Colonel.

— Johnson, dit-elle amèrement en voyant l'agent devant elle.

— Colonel. Je vous prierais de me suivre s'il vous plaît. Vous poursuivrez avec ce monsieur plus tard.

   Pete lança un regard interrogateur à Sam, qui le rassura.

— Je reviens dans quelques minutes, l'agent Johnson a besoin de certaines informations. Ça ne sera pas long.

— Merci, Colonel.

   Sam se leva et passa devant Kerry qui avait le regard triomphant. Sam soupira lentement, sachant que ce qui l'attendait n'allait pas être de tout repos. Mais puisque Kerry souhaitait obtenir « des informations », elle allait être servie. Elles arrivèrent devant la porte de la salle d'interrogatoire, que Sam ouvrit rapidement. Elle s'installa, puis observa Kerry s'asseoir en face d'elle.

— Vous semblez plus coopérante, Colonel, lui dit Kerry, tout en sortant l'appareil.

— Plus vite cela sera fait et plus vite je serais débarrassée de vous, agent Johnson, lui répliqua Sam sèchement.

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