-23- Surprise Me

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     Rise (acoustic)Jonas Blue ft Jack & Jack

     « We're gonna rise till we fall, they say we got no future at all »


Samedi 31 Mars 2018

Angie

J'émergeai doucement d'un profond sommeil. L'esprit embrouillé, je ne réalisai pas tout de suite où je me trouvais ni ce qu'il s'était passé la veille. Puis, progressivement, des évènements comme ma discussion avec Lucya ou celle que j'ai eu avec Nate me revinrent en mémoire. Je me revis sur le toit de cet immeuble aux côtés de Nate, je repassai dans ma tête cette conversation, je revoyais la peur de Nate, je ressentais à nouveau sa douleur. Je poussai un léger grognement avant de prendre une grande inspiration en tentant de faire sortir ces pensés de mon esprit.

Je ne voulais pas y penser, je ne voulais pas me mettre une quelconque pression ou ressentir la pression des autres. Je préférais fuir cette décision difficile jusqu'au moment fatidique. Je devais appliquer moi-même la demande que j'avais fait à Nate, celle de ne plus parler ou penser à cette menace, celle d'agir comme des adolescents tout à fait normaux.

Les paupières toujours closes, je m'étirai longuement histoire de réveiller mes membres. Je laissai ma main glisser le long du matelas jusqu'à atteindre l'oreiller à côté de moi. Je fronçai les sourcils avant de relever précipitamment la tête en réalisant enfin où je me trouvais et surtout en me rappelant de la raison pour laquelle j'étais dans cette pièce.

Je me redressai, parfaitement réveillée cette fois-ci, et regardai tout autour de moi, observant avec attention la chambre de Nate. Je me retrouvai perdue et presque même déçue lorsque je réalisai que j'étais seule dans cette chambre.

La veille, après être rentrés sous une pluie battante, je n'avais pas pu me résoudre à me détacher de Nate. Je me rendais de plus en plus compte que j'avais besoin de lui, comme un besoin vital. Et puis j'avais peur, je ne cessai de repenser à notre conversation et à la souffrance que j'avais vue sur son visage. Je crois que lui aussi avait besoin de moi. Alors, après quelques minutes d'hésitation, je m'étais retrouvée à me faufiler dans sa chambre une fois le soir venu.

Si Nate avait paru surpris et inquiet lorsque je m'étais présentée sur le seuil de sa porte entre-ouverte, il m'avait tout de même autorisé à rester. Je m'étais installée à ses côtés, comme la nuit où je lui avais raconté mon passé, et nous avons parlé, de choses plus légères cette fois-ci, avant de nous endormir. Nous avions simplement dormi mais, moi, ça me faisait du bien de sentir sa présence auprès de moi, de ressentir le réconfort qu'il m'apportait ainsi que sa protection lorsque je me retrouvais dans ses bras. Je n'avais d'ailleurs pas fait un seul cauchemar cette nuit, moi qui étais pourtant habituée à revivre l'accident encore et encore de manière incessante et toujours plus cruelle pratiquement chaque nuit.

Ces nuits-là, je ressentais à nouveau la douleur physique et morale qui m'avait assaillie à la suite de ce drame. Parfois, je pouvais même presque ressentir cette forte douleur au ventre qui m'avait pliée en deux ce soir-là, avant que mes parents ne m'emmènent à l'hôpital. Puis, en me réveillant, je me sentais vide et seule. Alors que ce matin, après une nuit comme celle que je venais de passer, je me sentais davantage soutenue et entourée, plus légère, même si ma tristesse et mon mal-être vivaient toujours en moi. Je crois que cette sensation vivrait toujours en moi, comme si on avait creusé un trou au plus profond de mon être pour l'y installer définitivement. Mais avec Nate, ça devenait un peu plus supportable, c'était comme si sa simple présence était capable d'effacer, ou du moins d'éloigner, mes cauchemars.

One Month - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant