One Month - Tome 1

-29- Alive

     Only You – Selena Gomez

     « All I needed was the love you gave, all I needed for another day »

Mercredi 4 Avril 2018

Angie

Je fronçai les sourcils et poussai un léger soupir. J'avais mal à la tête. Non, en réalité, j'avais mal partout mais ma tête restait le plus gros problème. C'était comme si quelqu'un cognait à l'intérieur avec un marteau. Je ne me sentais pas bien, j'étais complètement étourdie.

Je bougeai légèrement, prenant conscience de mes membres ankylosés sans manquer de pousser un léger grognement. Dans quelle merde je m'étais encore foutue ? Mes yeux étaient toujours fermés mais je savais très bien où j'étais.

Il y avait du bruit, beaucoup de bruit provenant de l'extérieur de la pièce. Des conversations indistinctes, toutes sortes de voix qui se mélangeaient, des personnes qui semblaient courir partout, un téléphone qui sonnait et toutes sortes de sonneries assourdissantes qui retentissaient et qui couvraient à peine cette voix féminine qui criait son désespoir dans la pièce voisine, sans oublier le bruit de frottement d'un crayon de papier sur une feuille qui me parvenait depuis mon côté gauche. Il n'y avait qu'un lieu pour être aussi bruyant, et si jamais le doute subsistait encore, il pouvait aisément être chassé par cette horrible odeur aseptisée de désinfectant qui parvenait jusqu'à mes narines et qui semblait aggraver ma migraine.

Pour y avoir passé presque deux mois après l'accident, je connaissais désormais trop bien les hôpitaux pour me tromper. J'avais encore atterrie dans un putain d'hôpital !

Je poussai un nouveau soupir, désespéré cette fois-ci, et fermai un peu plus étroitement mes paupières. Je me souvenais parfaitement de la raison pour laquelle je me trouvais ici. Je n'osais pas ouvrir les yeux, tout simplement parce que je n'osais pas affronter la réalité. Je n'osais pas affronter le fait que j'avais échoué, ni même le fait que, après tout, je ne regrettais peut-être pas de m'en être tirée. Je n'osais pas affronter le fait que j'avais réalisé que ce n'était peut-être pas la bonne solution.

Mais deux choses me faisaient encore plus peur. Tout d'abord la réaction des autres. J'avais peur de voir le jugement dans leurs yeux, et tout particulièrement dans ceux de Nate. Et ce qui me terrifiait encore plus était d'imaginer qu'il était parti, qu'il m'avait laissé tomber, qu'il m'avait abandonné après avoir pris connaissance de ma décision. Je savais que Nate n'était pas du genre à laisser tomber les autres mais je le comprendrais, après tout. Après ce que je venais de faire, il avait tout les droits de m'en vouloir jusqu'à même ne plus vouloir entendre parler de moi. Pourtant j'avais besoin de lui, maintenant plus que jamais, pour ne pas sombrer.

Si je décidais de m'en sortir une bonne fois pour toute, alors j'aurais besoin de lui pour m'aider à affronter ma plus grande peur : la vie.

Je pris une grande inspiration et décidai qu'il était temps de prendre mon courage à deux mains et d'assumer les conséquences de mon acte. J'ouvrai alors les yeux avec difficulté, la lumière blanche du néon juste au dessus de mon lit m'éblouissait. Je clignai plusieurs fois des paupières avant de m'habituer pleinement à la luminosité qui régnait dans la pièce.

La chambre ne semblait pas très grande. Les murs étaient blancs et abîmés à certains endroits. Une petite télévision noire était accrochée en face de mon lit et une fenêtre prenait place au fond à gauche de la pièce.

Je tentai de bouger légèrement mais je fus arrêtée par une douleur au niveau de mon bras gauche. Je baissai alors les yeux vers celui-ci avant de réaliser qu'une perfusion y était installée. Je sursautai presque lorsque je remontais le regard pour apercevoir une figure qui m'observait debout, à côté de mon lit.