Sorry – Halsey
« I run away when things are good and never really understood the way you laid your eyes on me in ways that no one ever could »
Lundi 2 Avril 2018
Angie
Enfermée dans la chambre noire du lycée, je ne pensais plus à rien. Enfermée dans mon monde, dans ma passion, je ne laissais plus rien m'atteindre, pas maintenant, pas encore. J'avais conscience de retarder l'échéance, j'avais conscience de me défiler mais j'étais plus perdue que jamais. Alors, j'utilisais la photographie pour m'évader. J'avais décrété que ce moment, dans cette salle, à développer ces photos, serait un instant de répit. J'avais laissé mes démons sur le pas de la porte avant de rentrer et de m'enfermer dans ma bulle, une bulle sans douleur, cette fois-ci.
Nous venions de commencer une nouvelle semaine, tout avait repris son cours, Tara était rentrée et nous étions retournés en cours, comme si de rien était. Comme si nous n'étions pas à deux jours de la décision qui changerait ma vie pour toujours, ainsi que celle de Nate. Mais dans quoi je m'étais embarquée ? Comment avais-je pu accepter un tel compromis ? C'était complètement tordu quand on y pensait. Et après tout ce qu'on avait vécu, après mes révélations et notre relation qui avait évoluée, comment pouvais-je espérer que Nate me laisse partir sans se battre ?
C'était insensé, toute cette situation était insensée. Je n'arrêtais pas de me dire que je n'aurais jamais dû accepter ce compromis, je n'aurais jamais dû suivre Nate il y a un mois, parce que j'allais encore être la cause de tant de souffrances. Pourtant, plus j'y pensais et plus je voyais en cette décision que j'avais prise sur le toit de cet immeuble, lorsque j'avais accepté l'aide de Nate, de l'espoir. Nate m'avait beaucoup aidé pendant ce mois, il m'avait fait sourire, il m'avait soutenue et écoutée, il m'avait montré que j'étais importante et que je n'étais plus seule.
Nate avait réussi un exploit, il m'avait fait me sentir vivante pendant un mois. J'avais été comme anesthésiée pendant quatre mois et Nate, rien qu'avec son sourire et ses yeux envoûtants auxquels je ne pouvais pas résister, avait réussi à me réanimer. A son contact, j'avais l'impression de respirer à nouveau.
Je relevai la tête vers la photo que je venais d'accrocher et ne pus retenir un sourire. Oui, Nate m'avait aidé et j'en avais la preuve sous les yeux. Cette photo, bien que prise à mon insu, était, je l'admettais, magnifique. C'était celle que Jessy avait prise alors que Nate et moi étions en train de nous embrasser. J'avais l'air insouciante, détendue, je me laissais complètement aller à la tendresse de ses bras. J'avais presque l'air de rayonner, j'avais presque l'air heureuse.
Je me déplaçai dans la pièce étroite et observai les autres photos que je venais de développer. J'avais réussi, je crois, à rendre mon dossier un peu plus optimiste, à rendre ces photos plus joyeuses. La vie et la joie traversaient le papier à travers les rires, les expressions, les lumières qui fondaient sur chacune des personnes photographiées, sur mes amis. En effet, ils étaient davantage mis en scène, notamment sur les photos qui ont été prises lors de notre sortie à Times Square. Nate aussi était omniprésent, je n'arrivais pas à m'empêcher de le prendre en modèle.
Les photos qui me touchaient le plus était certainement celles que j'avais prises la semaine dernière, lorsque Nate avait finalement réussi à renouer avec le basket. Elles avaient un petit quelque chose en plus. Je trouvais qu'elle transmettaient tellement d'émotions que cela me laissait parfois sans voix. Je voyais dans cette photo en noir et blanc où Nate tenait le ballon au dessus de sa tête, prêt à le lancer, de l'espoir, de la détermination et le signe de sa guérison. Je savais à quel point cela avait été difficile pour lui et pourtant ce ballon qu'il avait lancé avait été la preuve de sa force et de sa volonté à réussir, à guérir. Je l'admirais tellement.
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One Month - Tome 1
RomanceImaginez qu'il ne vous reste plus rien, plus personne, que vous ayez tout perdu. Imaginez que vous soyez jeune, seule, perdue et rongée par les remords. Que feriez-vous dans ces cas là ? Choisiriez-vous de continuer à vous battre malgré la solitude...