Imaginez qu'il ne vous reste plus rien, plus personne, que vous ayez tout perdu. Imaginez que vous soyez jeune, seule, perdue et rongée par les remords. Que feriez-vous dans ces cas là ? Choisiriez-vous de continuer à vous battre malgré la solitude...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Logan
Je raccrochai et verrouillai mon téléphone avant de le ranger dans ma poche. J'expirai un bon coup. Je venais d'avertir Jessy, et je crois que ça été la conversation la plus difficile de toute ma vie.
Elle n'avait pas arrêté de m'appeler pour me demander si j'avais retrouvé Jessy. Nous ne l'avions pas trouvée à la sortie du lycée et cela nous avait paru bizarre à tous les deux. Alors Jessy m'avait demandé de partir à sa recherche après l'avoir déposée au café. J'avais vu l'angoisse se former sur son visage. Elle s'inquiétait. Et elle avait raison. Jessy s'était toujours vantée de son sixième sens, peut-être que c'était vrai après tout.
Voyant les différents messages qu'elle continuait de m'envoyer depuis une heure, je m'étais résolu à lui répondre. Je ne pouvais pas lui mentir, je ne pouvais pas lui cacher une information aussi importante, même si elle était douloureuse et que ça allait lui faire du mal. Jessy était quelqu'un d'hypersensible et je savais qu'elle s'était déjà beaucoup attachée à Angie. La perdre allait l'anéantir.
J'avais essayé d'être le plus doux possible dans mes mots, de prendre mon temps et de ne pas être trop direct, même si ce n'était pas ma spécialité, mais au fond je ne savais pas comment annoncer ce genre de nouvelle, et encore moins par téléphone. Comment annoncer à celle que j'aimais que sa meilleure amie était à l'hôpital entre la vie et la mort ? Malgré la délicatesse que j'avais tenté d'employer, Jessy s'était mise à pleurer. Elle était effondrée. Et c'était complètement compréhensible. Comment ne pas être atteint par ce genre de nouvelle ?
Je luttai moi-même contre les larmes. Je ne pleurai jamais mais je devais bien avouer que la scène à laquelle j'avais assisté m'avait chamboulé, tout comme l'incertitude dans laquelle nous nous trouvions actuellement. C'était irréaliste. Toute cette situation, c'était inimaginable, j'avais l'impression d'être un simple spectateur de ce qui se jouait devant moi. Je n'arrivais pas à réaliser que Nate et moi venions de trouver une de nos amies inconsciente, ni même que je l'avais conduite en urgence à l'hôpital. Je n'arrivais pas à réaliser qu'Angie venait de faire une tentative de suicide.
J'avais dit à Jessy de ne pas venir malgré ses protestations. J'aurais tout donner pour la serrer dans mes bras à cet instant mais je préférais qu'elle ne vienne pas à l'hôpital. Elle ne pourrait rien faire de plus de toute façon, à part se faire un peu plus de mal. Je voulais juste la protéger de tout ça, de cette ambiance sinistre, morbide, dans laquelle nous étions plongés. Nous ne faisions qu'attendre depuis de longues minutes, des heures interminables, et cette atteinte favorisait nos pensées les plus sombres. Plus le temps passait, plus nous réalisions qu'Angie ne nous reviendrait peut-être pas.
