#66 Avion p.1

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/PDV Euna/

Insoutenable.

C'était le terme exact pour décrire la chaleur que l'avion dégageait depuis maintenant le début du vol. Une chaleur étouffante alors que nous nous trouvions à plusieurs kilomètres d'altitude. Une chaleur qui nous envahissait certainement tous au vu des éventails que les voyageurs agitaient devant leur visage.

Aussi difficile que ça puisse paraître, je me trouvais dans le même avion que ces stars internationales. Dans le même avion que ces idoles...

Mais pas au même niveau. Oh que non. Je ne faisais pas le poids face à eux. Aussi riches mes parents puissent ils être, je ne leur arrivais pas à la cheville.

Certainement, au cours de mon existence, je n'aurai jamais cette possibilité de m'offrir un voyage en première classe. Je ne pourrai jamais admirer la vue confortablement, sans avoir à subir les ronflements incessants de cet homme à ma droite. Sans doute jamais, pourrais je me permettre de réclamer une hôtesse afin de lui demander à boire.

Ce n'était même pas envisageable. Pas même imaginable.

C'est la raison pour laquelle je me trouvais en ce moment même, dans cet avion, installée entre deux hommes, pendant que les six autres garçons dormaient sans doute paisiblement dans leur siège rabattable. J'étais certaine qu'ils avaient de la nourriture à leur disposition comparé aux personnes comme moi.

Déjà une heure et vingt minutes que nous avions quitté l'aéroport d'Incheon et je commençais à ressentir de légères courbatures dans le bas du dos.

L'homme à ma droite, côté hublot, prenait un partie de mon accoudoir, m'empêchant de me mettre totalement à l'aise, alors que l'autre semblait mort depuis le décollage. Depuis le début, il n'avait pas bougé, les écouteurs enfoncés dans ses oreilles et ses yeux cachés sous ce bandeau rouge bordeaux. 

Je ne me sentais pas capable de passer quatorze heures d'avion dans ces circonstances. Je n'allais pas tenir. En tout cas pas comme ça. Pas aussi serré, entre ces deux énergumènes ma foi étranges et sans gêne.

Là, j'avais besoin de me dégourdir les jambes et d'étirer mon dos qui, lentement, se faisait martyriser par une barre qui réduisait mes mouvements.

Puis mon sauveur ne tarda pas à arriver au moment où je cru étouffer sous cette couche de graisse que portait l'homme à la fenêtre.

Sauveur... C'était un bien grand mot lorsqu'on savait ce qui m'attendait par la suite. Et là, je voyais Hoseok se balader dans les allées, à la recherche de cette personne qui ne pouvait être que moi. Son manager avait dû prendre le vol du soir, un jour avant nous, croulant sous les papiers administratifs de l'agence mais surtout, de ceux des membres en ce moment endormis. Mais c'était son travail. Arriver là-bas, avec de l'avance afin de s'assurer que tout était en ordre, c'était son travail. Et les garçons devaient s'être assoupis depuis le temps, profitant de se moment de répit qui serait probablement le seul.

Du moins c'est ce que je croyais. Jusqu'au moment où mon regard prit cette fois ci, le temps de détailler le comportement plutôt étrange d'Hoseok. Ses yeux brillaient d'une lueur que je décrirai comme inquiétante. Son visage était neutre, dégageant tout de même cette expression d'appréhension et de nervosité.

Et alors que je me concentrai sur lui, j'aperçus ses pas qui se faisaient plus rapides au fur et à mesure que les sièges des allées défilaient. Et je compris.

Il n'était pas là pour me saluer, ni même pour me demander de l'occuper. Là, j'aurai juré qu'il allait me sortir une des situations que je redoutais depuis le décollage. Une situation que je n'étais pas sûre de pouvoir gérer sans l'aide de Seo qui pour le coup, n'était même plus présente.

You're not aloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant