You're not alone

#24 Hésitation?

Kang Soo Min. C'était le nom de cette petite fille.

Après avoir passé plus de deux heures sur mon ordinateur à chercher un nouveau boulot, je soupirai.

Des tafs ennuyeux, situés beaucoup trop loin, ou trop peu payés. Tout me dirigeait vers ce Park Young Jae et sa fameuse proposition.

Je regardais mon portable. Quatre heures du matin.

Je ne savais plus quoi faire pour trouver le sommeil. Et le départ de ma mère ne faisait qu'empirer les choses.

Avant de partir, elle m'avait laissé plusieurs choses dans le salon. D'abord l'enveloppe pleine de fric de mon père. Ensuite la valise de Soo Min. Une feuille avec toutes les informations et coordonnées de son amie, et pour finir, une carte.

Je l'avais lu, et à la fin, j'avais ris. Nerveusement. 

C'était une lettre dans laquelle mon père s'excusait. Je savais que ses mots étaient sincères, mais c'était terminé. Il n'était plus rien pour moi.

Dans sa lettre, il m'expliquait comment prendre soin de sa fille. Ses maux de ventre, les aliments qu'elle ne mangeait pas. Bref, c'était une sorte de notice. Comme si j'avais besoin de ce genre de chose.

Cette fille était exactement comme Na Eun et ça me détruisait.

Vous l'aurez compris, je réfléchis et pense beaucoup. Mais je suis comme ça de nature. Je dois peser le pour et le contre avant de commencer quoi que ce soit. Je suis ce genre de personne droite et organisée, qui ne laisse rien au hasard. Même si l'humeur qui m'habite ces derniers me fait laisser mon appartement dans un état lamentable, je fais de mon mieux pour ne pas me laisser rattraper par mes vieux démons.

Et le boulot me revint une fois de plus en mémoire. Et je cogitais. Une fois de plus. Je ne savais pas quoi faire. J'avais déjà vu ma mère travailler avec des stars. Je n'étais que spectatrice, mais j'étais en extase devant le travail de cette femme qui m'avait donné la vie. Elle était tellement appliquée, tellement précise, tellement soignée. Et petit à petit, elle m'avait enseigné. Elle m'enseignait souvent en cachette. Évitant mon père pour qu'il ne me frappe pas.

Et malgré la violence dont j'étais victime, et la tristesse qui m'envahissait, voir ma mère maquiller et m'enseigner, me rendait purement heureuse.

J'avais ainsi, des moments de bonheur, même s'ils étaient rares.

Je pris la carte de visite en main. L'inspectant sous tous les angles comme si j'avais affaire à la plus mystérieuse des œuvres d'art.

Je n'avais de toute manière plus le choix. J'aurai pu me trouver un travail bidon si je n'avais pas la responsabilité de la gamine, mais ce n'étais pas le cas.

Je composais le numéro d'Euna, mais me stoppai assez rapidement.

J'étais bien la seule personne encore debout à quatre heures du matin. Et connaissant mon amie, je savais qu'elle dormait comme un bébé à cette heure.

Je soupirai en m'affalant sur mon tapis. Trouvant soudainement le plafond fascinant. Je fermais les yeux, tentant vainement de trouver un quelconque morceau de sommeil.

***

Quand Taehyung avait frappé Yoongi hyung la veille, j'avais vu une lueur dans ses yeux, qui n'apparaissait que très rarement. Kim Taehyung était connu pour son calme et sa sagesse. Mais je pense que personne, hormis les membres, ne l'avait déjà vu énervé.

Il s'en était voulu par la suite. Mais il ne regrettait pas son geste. Il avait certes, frappé son Hyung, mais il avait défendu Jungkook.

Taehyung était très sensible quand il s'agissait du maknae. Il ne fallait pas le chercher sur ce point là car il pouvait devenir très violent. Pour lui, Jungkook était son protégé et il ne fallait pas le toucher.

J'en avais un peu parlé avec mon jumeau. Je lui avais fait remarquer son geste et il a avoué avoir agis sans réfléchir. Mais avoir vu le plus jeune collé au mur, l'avait emplit d'un sentiment de colère. Il n'avait pas supporté voir Jungkook en pleine souffrance.

Il m'avait clairement avoué qu'il aurait fait pareil si ça avait été moi. Il est vrai que Taehyung Jungkook et moi formions le trio des Bangtan. Nous étions les plus jeunes alors forcément, nous avions plus de facilité à nous confier les uns aux autres.

La discussion que nous avions eu hier avec les membres, s'est terminée par une accolade collective. Même si les tensions étaient toujours présentes, nous faisions des efforts, mais nous savions tous très bien qu'il nous faudrait du temps.

Namjoon hyung s'était repris. Le sermon de Yoongi l'avait quelque peu réveillé et il commençait tout doucement, à reprendre du poil de la bête.

Il s'était rasé cette fois ci, coiffé comme à son habitude et habillé d'un survêt.

Il était sept heures du matin.

Eh oui. Si nous avions eu un jour de répit hier, c'était pour mieux nous préparer aujourd'hui. Nous avions un planning bien chargé pour ne pas changer. Musculation jusque dix heures, directement suivit d'un entrainement intensif de danse. Le PDG avait fait appel à un chorégraphe américain qui était censé nous aider à améliorer et à ajuster nos danses.

Nous avions été invités sur un plateau radio. Nous passerons en direct sur la chaîne VLive. D'après les informations de Namjoon, nous devrons parler de nos danses, nos tubes à venir. Je n'ai pas retenu ce qu'il m'avait dit. Je n'écoutais plus ce genre d'information pour la simple et unique raison que c'était toujours la même chose. De toute manière, nous avions déjà nos lignes d'écrites. Ce n'est pas comme si nous devions improviser.

- Tu me propose quoi comme cover Hyung? Je tournais la tête vers Jungkook.

Je ne l'avais jamais vu autant stresser juste pour un cover.

- Depuis quand tu me demande ce genre de chose? Je arquai un sourcil.

- Je trouve pas d'idée.

- D'idée? Y a pas de besoin d'idée pour faire un cover Jungkook. C'est quoi cette excuse?

- Je ne sais pas quoi faire.

- Depuis quand tu es autant hésitant? Tous les covers que tu as fait ont dépassé les un million de vues alors je ne vois pas ce qui te bloque.

- Tu n'as pas une idée de chanson?

- Tu aime Justin Bieber non? Alors utilise ses musiques.

- Je voulais changer un peu.

Je ne comprenais pas. Il y avait des milliards de belles chansons qui pouvaient être adaptées à sa voix, alors je ne comprenais pas cette peur soudaine.

- Quoi qu'est ce qui te fais peur?

- Je... Je voyais qu'il hésitait. J'ai l'impression d'avoir un problème avec ma voix quand je monte dans les aiguës. 

- Un problème?

- Comme toi. 

- Ahh je vois ce que tu veux dire! C'est parce que tu force trop! Tu veux dire que ta voix part en cacahuète?

- Oui, je ne la contrôle pas.

- Ce n'est pas un problème. Avec ma voix, ça se remarque tout de suite, mais avec la tienne, ça rajoute du charme! Arrête de t'inquiéter pour rien comme ça! Tu m'as fait peur!

Je passais mes bras derrière ses épaules, et ensemble, on alla à la cuisine rejoindre les autres. Depuis notre discussion d'hier, nous avions instauré quelques règles comme le fait de manger et passer plus de temps ensemble. Et j'aimais ça.

C'était mieux que de passer ses journées à se morfondre...

***

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